Surmortalité liée au Covid-19, crise des opioïdes, comorbidités et inégalités sociales sonnent-elles la fin du rêve américain ? La baisse inédite et spectaculaire de l’espérance de vie est révélatrice des problèmes auxquels doit faire face la première puissance économique mondiale. Le modèle social américain, qui a longtemps fasciné la planète depuis plus d’un siècle, « l’American way of life », est à présent remis en question. Selon les dernières estimations de l’agence sanitaire américaine, Centers for Disease Control and Prevention (CDC), l’espérance de vie à la naissance a reculé de 2,7 ans aux États-Unis entre 2019 et 2021.
Un bilan que les démographes qualifient tantôt « d’effrayant », « d’horrible » ou encore « d’historique » et qui constitue la plus forte baisse depuis les années 1920.
Les effets de la pandémie de Covid-19 qui ont causé à ce jour plus d’un million de décès aux USA ont été un puissant révélateur de l’état de santé des Américains. En effet, de nombreux facteurs ont accompagné les causes de l'augmentation de la mortalité liée au Covid-19, qui s’est montré d’ailleurs 1.5 fois plus importante aux États-Unis que dans les pays de l’Europe de l’Ouest.
Des études menées par la CDC ont montré que l’espérance de vie de la population américaine diminue chaque année de quelques mois depuis 2014. La pandémie seule n'explique pas donc cette régression de l’espérance de vie. Celle-ci s’inscrit en réalité dans un processus à long terme.
C’est à partir des années 1980 que le niveau d’espérance de vie a commencé à se réduire aux États-Unis et que l’écart s’est creusé entre l’ensemble des pays à hauts revenus. La crise des opioïdes est un des facteurs déterminants du retard que connait le pays en matière de longévité.
L’épidémie d’opioïdes fait référence à la hausse de cas d'overdoses causées par l'augmentation de la consommation de médicaments à base d’opiacés depuis 1999 aux États-Unis. Dès 1995, des médicaments basés sur l’oxycodone (antalgique très puissant) ont été proposés pour remédier aux douleurs sévères.
Les entreprises pharmaceutiques ont dopé la mise sur le marché de ces nouveaux médicaments grâce à une campagne de communication agressive. La prescription de ces antidouleurs connait ainsi une forte augmentation et un marché noir se développe rapidement. Ces antalgiques sont alors détournés pour leurs effets euphorisants.
En 2017, Trump déclare l’état d’urgence sanitaire suite aux rapports faisant état de 65.000 morts par overdoses pour l’année 2016.
En 2020, cependant, le dernier bilan établi par le National Center for Health Statistics, évalue à 93.000 le nombre d'Américains morts par overdose. Ceci révèle l’inefficacité des campagnes anti-drogue menées par le gouvernement.
Ce bilan peu glorieux constitue un record et s’explique notamment par les ravages sociaux et économiques causés par le Covid-19. En effet, le confinement imposé par la pandémie a aggravé la situation en augmentant le nombre de dépendants à ces médicaments.
La surmortalité, surtout celle liée à la crise sanitaire du Covid-19 s’explique notamment par le taux élevé d’obésité dont souffre la population américaine. Le problème de surpoids affecte 56% des jeunes Américains âgés de 18 à 25 ans.
Les problèmes médicaux liés à l’obésité comprennent les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques, le diabète et certains types de cancers. Aux États-Unis, ces pathologies figurent comme les principales causes de décès prématurés.
Une étude menée par la CDC estime que près de 40% des adultes américains étaient touchés par l’obésité en 2016 contre 32% en 2008. L’exposition à l’obésité s’intensifie donc et apparait de plus en plus tôt. En 2016, elle concernait 14,2 % des garçons de 2 à 5 ans, contre 8,5% en 2014.
L’obésité est un fléau qui se propage sur l’ensemble du territoire. En 2020, 16 États américains comptaient au sein de leur population un taux d’obésité atteignant au moins 35%. En 2018, ils n’étaient que neuf.
L’effondrement de l’espérance de vie des Américains reflète le poids des inégalités sociales qui se sont notamment exacerbées durant la pandémie. Les communautés les plus précaires et ayant donc un moindre accès aux soins ont été les premières victimes du Covid.
Les Afro-américains et les Amérindiens ont perdu respectivement 6,6 ans d’espérance de vie depuis 2019 contre 2,4 ans pour les blancs non hispaniques.
À l’heure actuelle, et après le démantèlement des réformes Obamacare par Trump, 26 millions d’Américains ne disposent plus de couverture sociale et sont ainsi privés de soins médicaux adéquats.
Les États-Unis souffrent ainsi d'un problème qui caractérise généralement des pays pauvres. Force est de constater qu'en face, la Chine dépasse actuellement l'Amérique en matière d’espérance de vie, alors que la deuxième économie mondiale souffrait régulièrement, dans les 1950 et 1960, de famines endémiques.
Un bilan que les démographes qualifient tantôt « d’effrayant », « d’horrible » ou encore « d’historique » et qui constitue la plus forte baisse depuis les années 1920.
Les effets de la pandémie de Covid-19 qui ont causé à ce jour plus d’un million de décès aux USA ont été un puissant révélateur de l’état de santé des Américains. En effet, de nombreux facteurs ont accompagné les causes de l'augmentation de la mortalité liée au Covid-19, qui s’est montré d’ailleurs 1.5 fois plus importante aux États-Unis que dans les pays de l’Europe de l’Ouest.
Des études menées par la CDC ont montré que l’espérance de vie de la population américaine diminue chaque année de quelques mois depuis 2014. La pandémie seule n'explique pas donc cette régression de l’espérance de vie. Celle-ci s’inscrit en réalité dans un processus à long terme.
Opioïdes: un mort toutes les cinq minutes
C’est à partir des années 1980 que le niveau d’espérance de vie a commencé à se réduire aux États-Unis et que l’écart s’est creusé entre l’ensemble des pays à hauts revenus. La crise des opioïdes est un des facteurs déterminants du retard que connait le pays en matière de longévité.
L’épidémie d’opioïdes fait référence à la hausse de cas d'overdoses causées par l'augmentation de la consommation de médicaments à base d’opiacés depuis 1999 aux États-Unis. Dès 1995, des médicaments basés sur l’oxycodone (antalgique très puissant) ont été proposés pour remédier aux douleurs sévères.
Les entreprises pharmaceutiques ont dopé la mise sur le marché de ces nouveaux médicaments grâce à une campagne de communication agressive. La prescription de ces antidouleurs connait ainsi une forte augmentation et un marché noir se développe rapidement. Ces antalgiques sont alors détournés pour leurs effets euphorisants.
En 2017, Trump déclare l’état d’urgence sanitaire suite aux rapports faisant état de 65.000 morts par overdoses pour l’année 2016.
En 2020, cependant, le dernier bilan établi par le National Center for Health Statistics, évalue à 93.000 le nombre d'Américains morts par overdose. Ceci révèle l’inefficacité des campagnes anti-drogue menées par le gouvernement.
Ce bilan peu glorieux constitue un record et s’explique notamment par les ravages sociaux et économiques causés par le Covid-19. En effet, le confinement imposé par la pandémie a aggravé la situation en augmentant le nombre de dépendants à ces médicaments.
Obésité, un fléau étasunien
La surmortalité, surtout celle liée à la crise sanitaire du Covid-19 s’explique notamment par le taux élevé d’obésité dont souffre la population américaine. Le problème de surpoids affecte 56% des jeunes Américains âgés de 18 à 25 ans.
Les problèmes médicaux liés à l’obésité comprennent les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques, le diabète et certains types de cancers. Aux États-Unis, ces pathologies figurent comme les principales causes de décès prématurés.
Une étude menée par la CDC estime que près de 40% des adultes américains étaient touchés par l’obésité en 2016 contre 32% en 2008. L’exposition à l’obésité s’intensifie donc et apparait de plus en plus tôt. En 2016, elle concernait 14,2 % des garçons de 2 à 5 ans, contre 8,5% en 2014.
L’obésité est un fléau qui se propage sur l’ensemble du territoire. En 2020, 16 États américains comptaient au sein de leur population un taux d’obésité atteignant au moins 35%. En 2018, ils n’étaient que neuf.
Un système de santé affaibli
L’effondrement de l’espérance de vie des Américains reflète le poids des inégalités sociales qui se sont notamment exacerbées durant la pandémie. Les communautés les plus précaires et ayant donc un moindre accès aux soins ont été les premières victimes du Covid.
Les Afro-américains et les Amérindiens ont perdu respectivement 6,6 ans d’espérance de vie depuis 2019 contre 2,4 ans pour les blancs non hispaniques.
À l’heure actuelle, et après le démantèlement des réformes Obamacare par Trump, 26 millions d’Américains ne disposent plus de couverture sociale et sont ainsi privés de soins médicaux adéquats.
Les États-Unis souffrent ainsi d'un problème qui caractérise généralement des pays pauvres. Force est de constater qu'en face, la Chine dépasse actuellement l'Amérique en matière d’espérance de vie, alors que la deuxième économie mondiale souffrait régulièrement, dans les 1950 et 1960, de famines endémiques.
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