En cette fin d’année, alors que la crise est à son faîte au Liban, la publication d’un tel livre ne pouvait que mieux tomber. Pourquoi ce livre? Qu’est-ce qui a fait que ces vingt-et-un auteurs se sont tous rassemblés autour d’une idée commune et bien atypique?
Raconter le Liban à travers le regard de personnages marginaux ou marginalisés, des laissés-pour-compte à qui personne ne donne généralement la parole, tels Maryam, Lamia, Jamil, Zanouba, Dounia, Abou Said, Khadir, cet employé étranger venu faire fortune au Liban si magistralement décrit, et tant d’autres? De prime abord et en se penchant sur le titre, on pourrait immédiatement penser qu’il s’agit là d’un énième essai sur le communautarisme au Liban. En réalité, il n’en est rien. Plusieurs auteurs appartenant tous à la société civile et exerçant des métiers divers dont certains sont des romanciers connus ont choisi de raconter chacun une histoire autour du Liban, de l’autre Liban, celui auquel on ne pense pas et dont on ne parle pas: attachante, parfois poétique, nous faisant à la fois réfléchir et parfois même rêver, chacune de ces nouvelles qui prennent parfois la forme d’une fable raconte des fragments de vie, de souffrances, de peines, de quêtes, de recherche d’une vie meilleure, de bonheur parfois aussi, un peu, beaucoup…
On rit de temps en temps, on verse une larme, on réfléchit surtout et on réalise combien notre mosaïque de pays fondé sur les 18 confessions repose en réalité sur un système bien fragile.
Les contributeurs sont pour certains des écrivains de profession, d’autres exercent un autre métier, mais ils ont tous en commun cette plume magnifique qui parvient à faire passer le message avec beaucoup de profondeur. Dans la préface, Élias Khoury écrit si justement: «Les textes de ce livre nous embarquent pour un voyage vers l’autre Liban que nombreux parmi les Libanais connaissent, mais ne veulent pas reconnaître. L’écriture est l’acte de reconnaissance, en même temps qu’il est de connaissance. Ces textes, s’ils varient par leur longueur, leur style et leur approche, se ressemblent par leur commune remise en cause du rapport entre le centre et la périphérie: ce qui était en effet considéré comme essentiel est désormais rejeté dans les marges tandis que le périphérique devient central. C’est là la moisson du soulèvement libanais qui débute le 17 octobre 2019.»
Ce livre se lit tel un recueil de textes divers qui ont pour objectif de réfléchir sur la question de la répartition confessionnelle du pays des Cèdres. Il montre combien l’écriture et la littérature constituent un moyen efficace aujourd’hui de dénoncer, de militer et de contester.
Les textes de ces différents auteurs redonnent espoir, sont comme une bouffée d’oxygène pour le lecteur qui découvre à travers ces histoires très touchantes, parfois même extrêmement émouvantes ce qu’est en réalité le Liban d’aujourd’hui. Notre pays a cette force de toujours être une mosaïque. Ainsi, le communautarisme n’est pas critiqué ou remis en cause, loin de là. Il s’agit seulement pour le lecteur de savoir en retenir les bénéfices, non les failles.
Un livre bouleversant et des textes qui ne peuvent laisser indifférents!
Auteurs de l’ouvrage collectif:
Randa Aractingi, Joëlle Ayache Fahl, Antoine Boulad ,Valérie Cachard, Hayat Chaker, Nayla Chidiac, Jocelyne Dagher Hayeck, Gabriel Deek, Tania Hadjithomas Mehanna, Rawi Hage, Béatrice Khater, Salma Kojok, Mona Krayem, Charif Majdalani, Georgia Makhlouf, Youmna Makram, Nada Moghaizel Nasr, Mishka Mojabber Mourani, Michèle Tyan, Marielle Warde Fayad, Ramy Zein.
Préface: Élias Khoury
Postface: Carla Calargé
Dix-huit communautés et bien davantage, ouvrage collectif, éditions Victor Lebrun/Naufal, 2021.
Raconter le Liban à travers le regard de personnages marginaux ou marginalisés, des laissés-pour-compte à qui personne ne donne généralement la parole, tels Maryam, Lamia, Jamil, Zanouba, Dounia, Abou Said, Khadir, cet employé étranger venu faire fortune au Liban si magistralement décrit, et tant d’autres? De prime abord et en se penchant sur le titre, on pourrait immédiatement penser qu’il s’agit là d’un énième essai sur le communautarisme au Liban. En réalité, il n’en est rien. Plusieurs auteurs appartenant tous à la société civile et exerçant des métiers divers dont certains sont des romanciers connus ont choisi de raconter chacun une histoire autour du Liban, de l’autre Liban, celui auquel on ne pense pas et dont on ne parle pas: attachante, parfois poétique, nous faisant à la fois réfléchir et parfois même rêver, chacune de ces nouvelles qui prennent parfois la forme d’une fable raconte des fragments de vie, de souffrances, de peines, de quêtes, de recherche d’une vie meilleure, de bonheur parfois aussi, un peu, beaucoup…
On rit de temps en temps, on verse une larme, on réfléchit surtout et on réalise combien notre mosaïque de pays fondé sur les 18 confessions repose en réalité sur un système bien fragile.
Les contributeurs sont pour certains des écrivains de profession, d’autres exercent un autre métier, mais ils ont tous en commun cette plume magnifique qui parvient à faire passer le message avec beaucoup de profondeur. Dans la préface, Élias Khoury écrit si justement: «Les textes de ce livre nous embarquent pour un voyage vers l’autre Liban que nombreux parmi les Libanais connaissent, mais ne veulent pas reconnaître. L’écriture est l’acte de reconnaissance, en même temps qu’il est de connaissance. Ces textes, s’ils varient par leur longueur, leur style et leur approche, se ressemblent par leur commune remise en cause du rapport entre le centre et la périphérie: ce qui était en effet considéré comme essentiel est désormais rejeté dans les marges tandis que le périphérique devient central. C’est là la moisson du soulèvement libanais qui débute le 17 octobre 2019.»
Ce livre se lit tel un recueil de textes divers qui ont pour objectif de réfléchir sur la question de la répartition confessionnelle du pays des Cèdres. Il montre combien l’écriture et la littérature constituent un moyen efficace aujourd’hui de dénoncer, de militer et de contester.
Les textes de ces différents auteurs redonnent espoir, sont comme une bouffée d’oxygène pour le lecteur qui découvre à travers ces histoires très touchantes, parfois même extrêmement émouvantes ce qu’est en réalité le Liban d’aujourd’hui. Notre pays a cette force de toujours être une mosaïque. Ainsi, le communautarisme n’est pas critiqué ou remis en cause, loin de là. Il s’agit seulement pour le lecteur de savoir en retenir les bénéfices, non les failles.
Un livre bouleversant et des textes qui ne peuvent laisser indifférents!
Auteurs de l’ouvrage collectif:
Randa Aractingi, Joëlle Ayache Fahl, Antoine Boulad ,Valérie Cachard, Hayat Chaker, Nayla Chidiac, Jocelyne Dagher Hayeck, Gabriel Deek, Tania Hadjithomas Mehanna, Rawi Hage, Béatrice Khater, Salma Kojok, Mona Krayem, Charif Majdalani, Georgia Makhlouf, Youmna Makram, Nada Moghaizel Nasr, Mishka Mojabber Mourani, Michèle Tyan, Marielle Warde Fayad, Ramy Zein.
Préface: Élias Khoury
Postface: Carla Calargé
Dix-huit communautés et bien davantage, ouvrage collectif, éditions Victor Lebrun/Naufal, 2021.
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