©Un juif ultra-orthodoxe passe devant un panneau électoral portant un portrait du Premier ministre israélien de l'époque, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem. (AFP)
Dans ce que le quotidien israélien Haaretz a qualifié de "triomphe de l'extrême droite", l'ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semble se rapprocher de la victoire grâce à l'extrême droite. Son parti, le Likoud, arrivait en tête des législatives.
Crédité de 30 à 32 sièges, le Likoud (droite) de M. Netanyahu arrive devant la formation centriste Yesh Atid ("Il y a un futur") du Premier ministre sortant Yaïr Lapid qui récolterait entre 22 et 23 sièges sur les 120 du Parlement, selon les projections actualisées mercredi matin par trois grandes chaînes israéliennes. "Netanyahu cherche une victoire décisive, Lapid espère l'égalité, Ben Gvir fête la victoire", titre mercredi le Yediot Aharonot, journal le plus vendu de la presse israélienne.
Le parti de M. Netanyahu semblait en voie de réussir son pari de retourner au pouvoir, avec le soutien de ses alliés religieux et d'extrême droite, à l'issue de législatives dont les résultats finaux pourraient toutefois cacher des surprises. (AFP)
Les alliés d'extrême droite de M. Netanyahu, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, sont eux arrivés en troisième position avec 13 à 15 sièges, soit le double des sièges dont ils disposaient jusqu'à l'heure. Suit le parti de centre-droit de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz, crédité de 11 à 12 sièges, et membre de la coalition sortante. Avec ses alliés, le Likoud de M. Netanyahu compterait 62 sièges, soit un de plus que la majorité. Mais ces scores pourraient changer à l'annonce des résultats officiels, notamment en fonction des sièges remportés par les petits partis.
À 09H30 (07H30 GMT), environ 80% des bulletins avaient été dépouillés et deux listes -un parti arabe et la formation de gauche Meretz- flirtaient avec le seuil d'éligibilité, d'après la commission électorale. "J'ai de l'expérience, j'ai fait quelques élections, nous devons attendre les résultats définitifs mais notre chemin, celui du Likoud, a prouvé qu'il était le bon, nous sommes près d'une grande victoire", a lancé dans la nuit M. Netanyahu à ses partisans réunis à Jérusalem.
Jugé pour corruption et plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire d'Israël, M. Netanyahu, 73 ans, avait perdu le pouvoir en juin 2021 au profit d'une coalition hétéroclite mise sur pied par Yaïr Lapid. "Tant que le dernier bulletin de vote n'est pas compté, rien n'est joué. Nous attendrons patiemment, même si nous n'avons pas de patience, les résultats définitifs", a affirmé ce dernier à ses partisans réunis dans la métropole de Tel-Aviv.
Mais déjà, un ancien du Likoud, l'actuel ministre de la Justice Gideon Saar, a prévenu du risque de voir Israël se diriger vers une "coalition d'extrémistes" menée par M. Netanyahu et ses alliés. "Les gens veulent marcher en sécurité dans les rues, que nos soldats et policiers ne soient pas pieds et poings liés", a déclaré M. Ben Gvir, réitérant ainsi son appel à user de la force, notamment contre les Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
"Israël est sur le point d'entamer une révolution de droite, religieuse et autoritaire, dont le but est de détruire l'infrastructure démocratique sur laquelle le pays a été construit", s'est alarmé mercredi le grand quotidien de gauche Haaretz. "Il pourrait s'agir d'un jour sombre dans l'histoire d'Israël". Pour ces cinquièmes législatives en l'espace de trois ans et demi, la classe politique craignait une "fatigue" des 6,8 millions d'électeurs inscrits. C'est le contraire qui s'est produit, avec un taux de participation de 71,3%, le plus élevé depuis 2015, selon la commission électorale.
Le leader de l'extrême droite israélienne Itamar Ben-Gvir célèbre les premiers résultats des élections législatives israéliennes. M. Ben-Gvir pourrait jouer un rôle clé dans le retour au pouvoir de M. Netanyahu, son bloc "Sioniste religieux" étant en passe d'obtenir 14 sièges. (AFP)
Dans le système proportionnel israélien, une liste électorale doit obtenir au moins 3,25% des voix pour entrer au Parlement avec ainsi un minimum de quatre sièges, une situation particulièrement critique pour les partis de l'importante minorité arabe israélienne, descendante des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948.
En 2020, les partis arabes, hostiles au bloc de droite de M. Netanyahu, avaient récolté un record de 15 sièges après une campagne sous une seule bannière. Mais cette fois, ils se sont présentés en ordre dispersé sous trois listes -Raam (islamiste modéré), Hadash-Taal (laïc) et Balad (nationaliste)- et si certains n'atteignent pas le seuil d'éligibilité, cela augmenterait les chances de M. Netanyahu de revenir aux affaires.
"Les résultats montrent que Netanyahu a le plus de chance de former un gouvernement avec des fascistes à ses côtés", s'est inquiétée Aïda Touma-Suleiman, députée de Hadash-Taal. "Et cela nous préoccupe grandement (...) car cela témoigne de la direction que prend ce pays et ce qui attend les Palestiniens vivant dans ce pays". En Cisjordanie occupée, théâtre d'un regain de violence, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a dénoncé une "montée de l'extrémisme et du racisme dans la société israélienne" dont le peuple palestinien "souffre depuis des années".
Maxime Pluvinet avec AFP
Crédité de 30 à 32 sièges, le Likoud (droite) de M. Netanyahu arrive devant la formation centriste Yesh Atid ("Il y a un futur") du Premier ministre sortant Yaïr Lapid qui récolterait entre 22 et 23 sièges sur les 120 du Parlement, selon les projections actualisées mercredi matin par trois grandes chaînes israéliennes. "Netanyahu cherche une victoire décisive, Lapid espère l'égalité, Ben Gvir fête la victoire", titre mercredi le Yediot Aharonot, journal le plus vendu de la presse israélienne.
Le parti de M. Netanyahu semblait en voie de réussir son pari de retourner au pouvoir, avec le soutien de ses alliés religieux et d'extrême droite, à l'issue de législatives dont les résultats finaux pourraient toutefois cacher des surprises. (AFP)
"Il y a un futur"
Les alliés d'extrême droite de M. Netanyahu, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, sont eux arrivés en troisième position avec 13 à 15 sièges, soit le double des sièges dont ils disposaient jusqu'à l'heure. Suit le parti de centre-droit de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz, crédité de 11 à 12 sièges, et membre de la coalition sortante. Avec ses alliés, le Likoud de M. Netanyahu compterait 62 sièges, soit un de plus que la majorité. Mais ces scores pourraient changer à l'annonce des résultats officiels, notamment en fonction des sièges remportés par les petits partis.
À 09H30 (07H30 GMT), environ 80% des bulletins avaient été dépouillés et deux listes -un parti arabe et la formation de gauche Meretz- flirtaient avec le seuil d'éligibilité, d'après la commission électorale. "J'ai de l'expérience, j'ai fait quelques élections, nous devons attendre les résultats définitifs mais notre chemin, celui du Likoud, a prouvé qu'il était le bon, nous sommes près d'une grande victoire", a lancé dans la nuit M. Netanyahu à ses partisans réunis à Jérusalem.
"Une révolution de droite"
Jugé pour corruption et plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire d'Israël, M. Netanyahu, 73 ans, avait perdu le pouvoir en juin 2021 au profit d'une coalition hétéroclite mise sur pied par Yaïr Lapid. "Tant que le dernier bulletin de vote n'est pas compté, rien n'est joué. Nous attendrons patiemment, même si nous n'avons pas de patience, les résultats définitifs", a affirmé ce dernier à ses partisans réunis dans la métropole de Tel-Aviv.
Mais déjà, un ancien du Likoud, l'actuel ministre de la Justice Gideon Saar, a prévenu du risque de voir Israël se diriger vers une "coalition d'extrémistes" menée par M. Netanyahu et ses alliés. "Les gens veulent marcher en sécurité dans les rues, que nos soldats et policiers ne soient pas pieds et poings liés", a déclaré M. Ben Gvir, réitérant ainsi son appel à user de la force, notamment contre les Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
"Israël est sur le point d'entamer une révolution de droite, religieuse et autoritaire, dont le but est de détruire l'infrastructure démocratique sur laquelle le pays a été construit", s'est alarmé mercredi le grand quotidien de gauche Haaretz. "Il pourrait s'agir d'un jour sombre dans l'histoire d'Israël". Pour ces cinquièmes législatives en l'espace de trois ans et demi, la classe politique craignait une "fatigue" des 6,8 millions d'électeurs inscrits. C'est le contraire qui s'est produit, avec un taux de participation de 71,3%, le plus élevé depuis 2015, selon la commission électorale.
Le leader de l'extrême droite israélienne Itamar Ben-Gvir célèbre les premiers résultats des élections législatives israéliennes. M. Ben-Gvir pourrait jouer un rôle clé dans le retour au pouvoir de M. Netanyahu, son bloc "Sioniste religieux" étant en passe d'obtenir 14 sièges. (AFP)
Palestiniens du pays
Dans le système proportionnel israélien, une liste électorale doit obtenir au moins 3,25% des voix pour entrer au Parlement avec ainsi un minimum de quatre sièges, une situation particulièrement critique pour les partis de l'importante minorité arabe israélienne, descendante des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948.
En 2020, les partis arabes, hostiles au bloc de droite de M. Netanyahu, avaient récolté un record de 15 sièges après une campagne sous une seule bannière. Mais cette fois, ils se sont présentés en ordre dispersé sous trois listes -Raam (islamiste modéré), Hadash-Taal (laïc) et Balad (nationaliste)- et si certains n'atteignent pas le seuil d'éligibilité, cela augmenterait les chances de M. Netanyahu de revenir aux affaires.
"Les résultats montrent que Netanyahu a le plus de chance de former un gouvernement avec des fascistes à ses côtés", s'est inquiétée Aïda Touma-Suleiman, députée de Hadash-Taal. "Et cela nous préoccupe grandement (...) car cela témoigne de la direction que prend ce pays et ce qui attend les Palestiniens vivant dans ce pays". En Cisjordanie occupée, théâtre d'un regain de violence, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a dénoncé une "montée de l'extrémisme et du racisme dans la société israélienne" dont le peuple palestinien "souffre depuis des années".
Maxime Pluvinet avec AFP
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