La 8e édition du Beirut Art Film Festival (BAFF) est au rendez-vous du 8 au 18 novembre à l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba). Elle met Pier Paolo Pasolini, poète et cinéaste, à l’honneur. Le public découvrira ses films mais aussi d’autres regards de spécialistes. Loin de l’esprit compétitif, le BAFF offre un éventail de films, tables rondes et conférences, rassemblant devant le grand écran nouvelles et anciennes générations, et mettant à l’honneur les réalisateurs qui, par leurs œuvres, ont réussi à changer les regards et, peu à peu – qui sait –, le monde.
Alice Mogabgab partage avec nous sa passion de la culture et du cinéma, et nous donne un avant-goût de cette riche édition qui voit le jour au sein même d’un pays chaotique à «une époque de destruction», naissant d’un désir de connaissance, d’art et de culture, et surtout d’humanité.
C'est d'ailleurs par ces mots qu'Alice Mogabgab décrit la 8e édition du festival: «Le festival cette année a huit ans. Il se développe au-delà de la crise et de ce que nous vivons pour rester à la pointe avec les derniers films sur l’art sortis dans le monde. Il sera donc au rendez-vous grâce au soutien de nos partenaires culturels qui sont cette année l’Instituto Italiano de Cultura, l’ambassade de Suisse, l’ambassade d’Espagne, l’ambassade de Belgique et l’établissement Khalil Wardé, ainsi que les vins Karam. Grâce à ce partenariat, nous allons pouvoir offrir à l’audience du BAFF à l’Alba du 8 au 18 novembre 20 films documentaires, 4 films de fiction, 2 tables rondes et 8 conférences. Nous proposons également l’intervention de 34 conférenciers. Au coeur de ce BAFF qui présente des documentaires sur l’histoire de l’art, la danse, l’architecture, le cinéma, le patrimoine et bien d’autres sujets, nous célébrons le centenaire de Pier Paolo Pasolini.»
Pier Paolo Pasolini
Quant au choix de mettre Pasolini au coeur du festival, elle répond avec enthousiasme et conviction: «Parler de Pier Paolo Pasolini aujourd’hui au Liban est inévitable, car ses idées défendues tout au long de sa vie se sont avérées universelles et particulièrement importantes. Il parle de l’humanité souffrante, du pouvoir violent, qu’il soit politique, financier ou médiatique – peu importe. Il était vraiment inévitable et indispensable pour nous de revenir sur sa pensée. Nous allons aborder le centenaire de ce grand réalisateur et poète à travers différents volets: Pasolini et la mythologie à travers la projection du film Médée; Pasolini et le cinéma, le néoréalisme, avec son film Accattone; Pasolini et la politique; et, enfin, Pasolini et la poésie. Nous sommes heureux d’accueillir un intervenant, poète et grand spécialiste de la poésie de Pasolini. Nous allons de plus revenir sur ce qui est devenu la mort de Pasolini aujourd’hui en Italie.»
«Nous abordons donc ce centenaire avec plusieurs volets. De nombreux conférenciers ont participé à nos rendez-vous d’événements; la liste est assez importante et elle englobe 34 intervenants en présentiel ou en ligne qui tiendront leurs propos avant ou après les projections», ajoute-t-elle.
Alice Mogabgab nous éclaire également sur les actants de ce festival et sur certain.e.s réalisateurs ou réalisatrices mis.es en relief: «Cette invitation de conférenciers à participer au BAFF vient dans la foulée de la septième édition durant laquelle nous avions pris cette initiative afin qu’ils analysent certains films. L’accueil de l’audience du BAFF était tel que pour nous cette année, il était très important que tous les rendez-vous soient animés et que ces spécialistes apportent leurs connaissances et échangent avec le public. De nombreux conférenciers du Liban et de l’étranger y participeront, notamment de Belgique, puisque nous avons collaboré avec l'association belge Jeunesse et arts plastiques qui nous propose de travailler avec leurs conférenciers – des historiens de l’art remarquables.»
Des réalisateurs participeront également au BAFF, ce rendez-vous qui se veut une fête de la culture. Le festival porte en effet bien son nom dans le sens où nous offrons chaque année une fête et non pas une compétition. Même si tous les festivals dans le monde sont une compétition, le BAFF demeure différent; nous célébrons la culture créée par l’homme. Depuis la septième édition de l’année dernière, nous remettons un prix aux réalisateurs qui ont contribué à construire une meilleure société. À titre d’exemple, Zeina Daccache, à qui nous avons remis les Lucioles d’or, et Muriel Aboulrouss et Denise Jabbour à qui nous remettrons les Lucioles d’or cette année pour leur série web Zyara. Il y aura donc la première projection publique de la septième saison en présence des héros de Zyara mais aussi des héros des saisons précédentes. Nous allons avoir aussi deux ballets filmés et nous allons graduellement pouvoir proposer des performances dans les prochaines années.»
En réponse à la question concernant les critères de choix des conférenciers et du jury, Alice Mogabgab répond: «Ce sont la plupart du temps des spécialistes, que ce soit en musique, en poésie ou en histoire de l’art. Ils ont un abord passionnant, beaucoup de choses à nous raconter et, de ce fait même, ils rendront ces films encore plus riches.»
Pour conclure, elle ajoute: «Le but du BAFF, c’est de continuer d’exister dans une époque de destruction. Nous sommes depuis plusieurs années déjà dans la destruction: économique, financière, morale, à tous les niveaux. L’art a pour but de préserver le bon, l’humanité, la mémoire, et de nous aider à lutter contre cette destruction.»
PS: Les billets sont mis en vente entre le 8 et le 18 novembre durant le festival à l’Alba par l’amicale des anciens de l’Alba au profit des bourses des étudiants de l’Alba. Le prix du billet est de 50.000 L.L. par séance. Il existe également des pass pour les étudiants et les professeurs à l’université et à l’école.
Marie-Christine Tayah
Insta: @mariechristine.tayah
Alice Mogabgab partage avec nous sa passion de la culture et du cinéma, et nous donne un avant-goût de cette riche édition qui voit le jour au sein même d’un pays chaotique à «une époque de destruction», naissant d’un désir de connaissance, d’art et de culture, et surtout d’humanité.
C'est d'ailleurs par ces mots qu'Alice Mogabgab décrit la 8e édition du festival: «Le festival cette année a huit ans. Il se développe au-delà de la crise et de ce que nous vivons pour rester à la pointe avec les derniers films sur l’art sortis dans le monde. Il sera donc au rendez-vous grâce au soutien de nos partenaires culturels qui sont cette année l’Instituto Italiano de Cultura, l’ambassade de Suisse, l’ambassade d’Espagne, l’ambassade de Belgique et l’établissement Khalil Wardé, ainsi que les vins Karam. Grâce à ce partenariat, nous allons pouvoir offrir à l’audience du BAFF à l’Alba du 8 au 18 novembre 20 films documentaires, 4 films de fiction, 2 tables rondes et 8 conférences. Nous proposons également l’intervention de 34 conférenciers. Au coeur de ce BAFF qui présente des documentaires sur l’histoire de l’art, la danse, l’architecture, le cinéma, le patrimoine et bien d’autres sujets, nous célébrons le centenaire de Pier Paolo Pasolini.»
Pier Paolo Pasolini
Quant au choix de mettre Pasolini au coeur du festival, elle répond avec enthousiasme et conviction: «Parler de Pier Paolo Pasolini aujourd’hui au Liban est inévitable, car ses idées défendues tout au long de sa vie se sont avérées universelles et particulièrement importantes. Il parle de l’humanité souffrante, du pouvoir violent, qu’il soit politique, financier ou médiatique – peu importe. Il était vraiment inévitable et indispensable pour nous de revenir sur sa pensée. Nous allons aborder le centenaire de ce grand réalisateur et poète à travers différents volets: Pasolini et la mythologie à travers la projection du film Médée; Pasolini et le cinéma, le néoréalisme, avec son film Accattone; Pasolini et la politique; et, enfin, Pasolini et la poésie. Nous sommes heureux d’accueillir un intervenant, poète et grand spécialiste de la poésie de Pasolini. Nous allons de plus revenir sur ce qui est devenu la mort de Pasolini aujourd’hui en Italie.»
«Nous abordons donc ce centenaire avec plusieurs volets. De nombreux conférenciers ont participé à nos rendez-vous d’événements; la liste est assez importante et elle englobe 34 intervenants en présentiel ou en ligne qui tiendront leurs propos avant ou après les projections», ajoute-t-elle.
Alice Mogabgab nous éclaire également sur les actants de ce festival et sur certain.e.s réalisateurs ou réalisatrices mis.es en relief: «Cette invitation de conférenciers à participer au BAFF vient dans la foulée de la septième édition durant laquelle nous avions pris cette initiative afin qu’ils analysent certains films. L’accueil de l’audience du BAFF était tel que pour nous cette année, il était très important que tous les rendez-vous soient animés et que ces spécialistes apportent leurs connaissances et échangent avec le public. De nombreux conférenciers du Liban et de l’étranger y participeront, notamment de Belgique, puisque nous avons collaboré avec l'association belge Jeunesse et arts plastiques qui nous propose de travailler avec leurs conférenciers – des historiens de l’art remarquables.»
Des réalisateurs participeront également au BAFF, ce rendez-vous qui se veut une fête de la culture. Le festival porte en effet bien son nom dans le sens où nous offrons chaque année une fête et non pas une compétition. Même si tous les festivals dans le monde sont une compétition, le BAFF demeure différent; nous célébrons la culture créée par l’homme. Depuis la septième édition de l’année dernière, nous remettons un prix aux réalisateurs qui ont contribué à construire une meilleure société. À titre d’exemple, Zeina Daccache, à qui nous avons remis les Lucioles d’or, et Muriel Aboulrouss et Denise Jabbour à qui nous remettrons les Lucioles d’or cette année pour leur série web Zyara. Il y aura donc la première projection publique de la septième saison en présence des héros de Zyara mais aussi des héros des saisons précédentes. Nous allons avoir aussi deux ballets filmés et nous allons graduellement pouvoir proposer des performances dans les prochaines années.»
En réponse à la question concernant les critères de choix des conférenciers et du jury, Alice Mogabgab répond: «Ce sont la plupart du temps des spécialistes, que ce soit en musique, en poésie ou en histoire de l’art. Ils ont un abord passionnant, beaucoup de choses à nous raconter et, de ce fait même, ils rendront ces films encore plus riches.»
Pour conclure, elle ajoute: «Le but du BAFF, c’est de continuer d’exister dans une époque de destruction. Nous sommes depuis plusieurs années déjà dans la destruction: économique, financière, morale, à tous les niveaux. L’art a pour but de préserver le bon, l’humanité, la mémoire, et de nous aider à lutter contre cette destruction.»
PS: Les billets sont mis en vente entre le 8 et le 18 novembre durant le festival à l’Alba par l’amicale des anciens de l’Alba au profit des bourses des étudiants de l’Alba. Le prix du billet est de 50.000 L.L. par séance. Il existe également des pass pour les étudiants et les professeurs à l’université et à l’école.
Marie-Christine Tayah
Insta: @mariechristine.tayah
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