Lors de sa visite à Bahreïn, le pape François a appelé à ce que les droits humains fondamentaux "ne soient pas violés, mais promus", alors que Bahreïn voit dans cet évènement un moyen d'adoucir son image à l'international. De même, le pape a appelé à ce que soient "partout garanties des conditions de travail sûres et dignes de l'Homme".
Le souverain pontife n'a pas fait son traditionnel tour parmi les journalistes l'accompagnant dans l'avion, en raison de ses douleurs au genou. (AFP)
Le pape François a appelé jeudi, au premier jour de sa visite à Bahreïn, à ce "que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus", sur fond de critiques d'ONG sur la répression politique et les discriminations visant des chiites.
Cette visite de quatre jours, entamée à Awali (centre), est la première d'un souverain pontife dans le petit royaume musulman du Golfe et sera consacrée au dialogue interreligieux dans le cadre d'un forum dédié à ce sujet.
À son arrivée, le pape a été salué par une troupe de danseurs vêtus de la longue robe traditionnelle blanche du Golfe.
Le respect, la tolérance et la liberté religieuse, "reconnus par la Constitution" de Bahreïn, doivent être "constamment mis en pratique afin qu'il n'y ait pas de discrimination et que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus", a déclaré le pape François lors d'un discours devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique au palais d'Al-Sakhir.
Depuis la révolte de 2011, dans le sillage des Printemps arabes, Bahreïn est régulièrement accusé par ONG et institutions internationales de mener une répression féroce contre les dissidents politiques, en particulier ceux de la communauté chiite, dans un pays dirigé par une dynastie sunnite.
Mardi, neuf ONG ont appelé le pape à "exiger publiquement que Bahreïn mette fin à toutes les exécutions, abolisse la peine de mort et enquête sérieusement sur les allégations de torture et les violations du droit à un procès équitable".
De son côté, Bahreïn entend jouer la carte de la tolérance pour adoucir son image internationale, assurant que le pays "ne tolère pas la discrimination".
À l'issue de son discours, le pape François a traversé la cour du palais avec des pétales de fleurs jetées sur son chemin.
Le pape a été accueilli avec de nombreux honneurs, le Bahreïn voyant dans cette visite un moyen d'adoucir son image à l'international en jouant la carte de la tolérance. (AFP)
État insulaire de 1,4 million d'habitants, Bahreïn a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000 et compte quelque 80.000 catholiques selon le Vatican, principalement des étrangers venus pour l'essentiel d'Asie.
Cette visite, la 39e à l'étranger de François et la deuxième dans la péninsule arabique depuis son voyage historique aux Émirats arabes unis en 2019, devrait surtout faire la part belle au dialogue interreligieux, dont il est un fervent défenseur.
Le pape s'exprimera vendredi devant le "Conseil des sages musulmans" à la Mosquée du palais royal et rencontrera le grand imam d'Al-Azhar, institution importante de l'islam sunnite, avec lequel il avait signé à Abou Dhabi un document fondateur sur la fraternité humaine.
"La rencontre de ces deux figures musulmane et chrétienne est un honneur pour Bahreïn", a déclaré à l'AFP Cheikh Dr Abdul Latif Al-Mahmoud, membre du Conseil suprême des affaires islamiques du pays.
À trois semaines de l'ouverture du Mondial de football au Qatar voisin, pointé du doigt notamment pour le sort de ses ouvriers étrangers, le pape a appelé à ce que soient "partout garanties des conditions de travail sûres et dignes de l'Homme", dénonçant le "travail déshumanisant".
Quelques jours avant l'ouverture de la COP27 en Égypte, Jorge Bergoglio a par ailleurs évoqué l'"urgence dramatique" du réchauffement climatique, appelant à poser "des choix concrets et clairvoyants, entrepris en pensant aux jeunes générations".
À son arrivée, le pape a été accueilli par la garde royale dans le splendide palais de Sakhir (AFP)
Pour la première fois depuis son élection en 2013, le souverain pontife âgé de 85 ans, resté assis, n'a pas fait son traditionnel tour parmi les journalistes l'accompagnant dans l'avion, en raison de ses douleurs au genou.
"J'aimerais vous saluer un par un mais le problème est qu'aujourd'hui, j'ai très mal", a-t-il confié aux journalistes, venus eux-mêmes le saluer.
Le pape, qui a dû utiliser une plateforme élévatrice pour monter à bord de son avion, se déplace désormais en fauteuil roulant. Il avait confié en septembre que sa gonalgie n'était "pas encore guérie".
Le long des routes d'Awali, des affiches à l'effigie du jésuite argentin ont été installées comme à la cathédrale Notre-Dame d'Arabie, la plus grande église catholique de la péninsule, inaugurée fin 2021.
"Après la Covid, c'est une joie que cette famille (communauté catholique de Bahreïn) revienne" à l'église, se félicite le père Xavier Marian D'Souza, curé de l'église du Sacré-Cœur où le pape se rendra dimanche.
Samedi, le pape célébrera dans un stade une messe à laquelle quelque 28.000 chrétiens sont attendus.
Depuis son élection en 2013, le chef des 1,3 milliard de catholiques s'est rendu dans une dizaine de pays à majorité musulmane, notamment en Jordanie, en Turquie, en Bosnie-Herzégovine, en Égypte, au Bangladesh, au Maroc et en Irak.
Avec AFP
Le souverain pontife n'a pas fait son traditionnel tour parmi les journalistes l'accompagnant dans l'avion, en raison de ses douleurs au genou. (AFP)
Le pape François a appelé jeudi, au premier jour de sa visite à Bahreïn, à ce "que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus", sur fond de critiques d'ONG sur la répression politique et les discriminations visant des chiites.
Cette visite de quatre jours, entamée à Awali (centre), est la première d'un souverain pontife dans le petit royaume musulman du Golfe et sera consacrée au dialogue interreligieux dans le cadre d'un forum dédié à ce sujet.
À son arrivée, le pape a été salué par une troupe de danseurs vêtus de la longue robe traditionnelle blanche du Golfe.
Le respect, la tolérance et la liberté religieuse, "reconnus par la Constitution" de Bahreïn, doivent être "constamment mis en pratique afin qu'il n'y ait pas de discrimination et que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus", a déclaré le pape François lors d'un discours devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique au palais d'Al-Sakhir.
Depuis la révolte de 2011, dans le sillage des Printemps arabes, Bahreïn est régulièrement accusé par ONG et institutions internationales de mener une répression féroce contre les dissidents politiques, en particulier ceux de la communauté chiite, dans un pays dirigé par une dynastie sunnite.
Mardi, neuf ONG ont appelé le pape à "exiger publiquement que Bahreïn mette fin à toutes les exécutions, abolisse la peine de mort et enquête sérieusement sur les allégations de torture et les violations du droit à un procès équitable".
De son côté, Bahreïn entend jouer la carte de la tolérance pour adoucir son image internationale, assurant que le pays "ne tolère pas la discrimination".
À l'issue de son discours, le pape François a traversé la cour du palais avec des pétales de fleurs jetées sur son chemin.
Une visite sous le sceau du dialogue interreligieux
Le pape a été accueilli avec de nombreux honneurs, le Bahreïn voyant dans cette visite un moyen d'adoucir son image à l'international en jouant la carte de la tolérance. (AFP)
État insulaire de 1,4 million d'habitants, Bahreïn a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000 et compte quelque 80.000 catholiques selon le Vatican, principalement des étrangers venus pour l'essentiel d'Asie.
Cette visite, la 39e à l'étranger de François et la deuxième dans la péninsule arabique depuis son voyage historique aux Émirats arabes unis en 2019, devrait surtout faire la part belle au dialogue interreligieux, dont il est un fervent défenseur.
Le pape s'exprimera vendredi devant le "Conseil des sages musulmans" à la Mosquée du palais royal et rencontrera le grand imam d'Al-Azhar, institution importante de l'islam sunnite, avec lequel il avait signé à Abou Dhabi un document fondateur sur la fraternité humaine.
"La rencontre de ces deux figures musulmane et chrétienne est un honneur pour Bahreïn", a déclaré à l'AFP Cheikh Dr Abdul Latif Al-Mahmoud, membre du Conseil suprême des affaires islamiques du pays.
À trois semaines de l'ouverture du Mondial de football au Qatar voisin, pointé du doigt notamment pour le sort de ses ouvriers étrangers, le pape a appelé à ce que soient "partout garanties des conditions de travail sûres et dignes de l'Homme", dénonçant le "travail déshumanisant".
Quelques jours avant l'ouverture de la COP27 en Égypte, Jorge Bergoglio a par ailleurs évoqué l'"urgence dramatique" du réchauffement climatique, appelant à poser "des choix concrets et clairvoyants, entrepris en pensant aux jeunes générations".
Un pape affaibli mais actif
À son arrivée, le pape a été accueilli par la garde royale dans le splendide palais de Sakhir (AFP)
Pour la première fois depuis son élection en 2013, le souverain pontife âgé de 85 ans, resté assis, n'a pas fait son traditionnel tour parmi les journalistes l'accompagnant dans l'avion, en raison de ses douleurs au genou.
"J'aimerais vous saluer un par un mais le problème est qu'aujourd'hui, j'ai très mal", a-t-il confié aux journalistes, venus eux-mêmes le saluer.
Le pape, qui a dû utiliser une plateforme élévatrice pour monter à bord de son avion, se déplace désormais en fauteuil roulant. Il avait confié en septembre que sa gonalgie n'était "pas encore guérie".
Le long des routes d'Awali, des affiches à l'effigie du jésuite argentin ont été installées comme à la cathédrale Notre-Dame d'Arabie, la plus grande église catholique de la péninsule, inaugurée fin 2021.
"Après la Covid, c'est une joie que cette famille (communauté catholique de Bahreïn) revienne" à l'église, se félicite le père Xavier Marian D'Souza, curé de l'église du Sacré-Cœur où le pape se rendra dimanche.
Samedi, le pape célébrera dans un stade une messe à laquelle quelque 28.000 chrétiens sont attendus.
Depuis son élection en 2013, le chef des 1,3 milliard de catholiques s'est rendu dans une dizaine de pays à majorité musulmane, notamment en Jordanie, en Turquie, en Bosnie-Herzégovine, en Égypte, au Bangladesh, au Maroc et en Irak.
Avec AFP
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