Le Pape condamne l'opposition entre \
Le pape François a appelé vendredi à l'unité face à la logique des "blocs opposés" entre l'Est et l'Ouest, lors de sa visite à Bahreïn. Il a insisté sur l'importance du "dialogue" et du "rôle spécifique" de la religion à l'occasion d'un sommet interconfessionnel à Awali. Selon lui, cette logique de blocs opposés s'exprime notamment par une opposition entre "l'Orient et l'Occident".

Le pape a condamné l'opposition entre "l'Orient et l'Occident", qui "ressemblent de plus en plus à deux mers opposées" selon lui. (AFP)

 

 

Le pape François a appelé vendredi à l'unité face à la logique des "blocs opposés" entre l'Est et l'Ouest, au deuxième jour d'une visite inédite à Bahreïn en grande partie consacrée au dialogue interreligieux.

Premier pape à visiter le royaume majoritairement musulman du Golfe, le souverain pontife a également prôné la fraternité et la lutte contre les extrémismes lors d'une rencontre avec des dignitaires musulmans, dont le grand imam d'Al-Azhar, haute institution du sunnisme, cheikh Ahmed al-Tayeb.

Cette visite de quatre jours est l'occasion pour le pape d'insister sur le "dialogue" entre les religions et les civilisations, lui qui craint un retour à la "guerre froide" dans un monde de plus en plus divisé.

"Des puissants se concentrent dans une lutte résolue pour des intérêts partisans (...) en redessinant des zones d'influence et des blocs opposés", a déploré le jésuite argentin en clôture d'un sommet interconfessionnel à Awali (centre).
Promouvoir la coexistence pacifique 

Selon lui, cette logique s'exprime notamment par une opposition entre "l'Orient et l'Occident", qui "ressemblent de plus en plus à deux mers opposées", une allusion au conflit en Ukraine dénoncé sans relâche par François depuis l'invasion du pays par Moscou fin février.

"On joue avec le feu avec des missiles et des bombes, avec des armes qui provoquent des pleurs et des morts", a déploré François, qui n'a cessé de dénoncer le recours à la force et la menace nucléaire.

Pour le pape, "l'homme religieux, l'homme de paix, s'oppose aussi à la course au réarmement, aux affaires de la guerre, au marché de la mort", une allusion au patriarche orthodoxe russe Kirill, proche soutien de Vladimir Poutine qui soutient l'offensive de Moscou tandis que Jorge Bergoglio s'est toujours refusé à prendre partie.

En milieu d'après-midi, le souverain pontife s'est entretenu avec le grand imam d'Al-Azhar, institution basée au Caire. Les deux hommes, qui avaient signé à Abou Dhabi un document fondateur sur la fraternité humaine, se sont salués par une accolade chaleureuse.

Devant les dignitaires sunnites et chiites du "Conseil des sages musulmans" réuni à la Mosquée du palais royal, le pape a défendu la "réconciliation" face à "l'instrumentalisation" des croyances religieuses.

Venu "comme un frère", il a appelé à ne pas céder "aux raisons de la force, qui alimentent la violence, la guerre, le marché des armes et le commerce de la mort".

En fin d'après-midi, François a appelé à l'unité entre chrétiens à la cathédrale Notre-Dame d'Arabie, la plus grande église catholique de la péninsule, lors d'une prière oecuménique, sa première rencontre avec la communauté chrétienne du pays.


Le pape a été accueilli par une salve d'applaudissements et une nuée de smartphones en entrant dans cette église ultramoderne aux murs décorés d'icônes, inaugurée fin 2021.

En milieu d'après-midi, le pape a rencontré le grand imam d'Al-Azhar, institution respectée de l'islam sunnite, qui a pour sa part appelé au dialogue entre chiites et sunnites. (AFP)

 

 

Dans l'assemblée de 2000 fidèles figurait Sharma, 45 ans, originaire des Philippines, qui travaille à Bahreïn depuis 18 ans. "Je me sens bénie de le voir personnellement (...) Ça arrive une seule fois dans une vie", a-t-elle confié à l'AFP, les larmes aux yeux.

Cette visite, la seconde du pape dans la péninsule arabique depuis son voyage historique aux Émirats arabes unis en 2019, intervient sur fond d'appels d'ONG qui dénoncent les discriminations visant la communauté chiite de ce pays insulaire de 1,4 million d'habitants, dirigé par une dynastie sunnite.

Devant les autorités jeudi, le chef des 1,3 milliard de catholiques a appelé à ce "que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus" et défendu "le droit à la vie", alors que la peine de mort est toujours en vigueur dans le royaume.

Bahreïn, qui a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000, "dispose des protections des droits humains et de la justice pénale parmi les plus solides (...) de la région", a fait valoir à l'AFP le ministre de l'Économie et des Finances, Salmane ben Khalifa Al-Khalifa.
Garantir les droits humains fondamentaux

Le pape, qui aura 86 ans le mois prochain, a confié aux journalistes avoir "très mal au genou", une douleur chronique qui l'oblige à se déplacer en fauteuil roulant. (AFP)

 

Samedi, le pape célèbrera à 08H30 (05H30 GMT) une messe au stade national à laquelle quelque 28 000 personnes sont attendues.

Lors du vol aller, le pape a confié aux journalistes avoir "très mal au genou", une douleur chronique qui l'oblige à se déplacer en chaise roulante depuis mai.

Il s'agit du 39e voyage à l'étranger du souverain pontife argentin. Depuis son élection en 2013, il s'est rendu dans une dizaine de pays à majorité musulmane.

Avec AFP
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