Le dernier album d’Ycare, la rétrospective d’une vie
© La couverture de l'album
Le 14 octobre dernier, l’artiste franco-libano-sénégalais, Ycare (de son vrai nom Assane Attyé), présentait son cinquième album, qui aura nécessité trois années de réalisation. Cet album est le résultat d’un travail sur soi qui s’est étalé sur quinze ans « pour retirer l’armure, le bouclier, la posture, tuer cet Ycare que le monde a mis au monde », écrit l’artiste sur ses réseaux sociaux. L’album, aussi touchant que bouleversant, est à découvrir sur toutes les plateformes streaming. Il existe en CD et en vinyle.

L’auteur, compositeur et interprète franco-libano-sénégalais Ycare (de son vrai nom Assane Attyé) présente son 5ᵉ album, exclusivement composé de duo et de featuring (sauf le dernier titre). Cet album intitulé « Des millions d’années », sorti le 14 octobre, est à mi-chemin entre ce qu’il aime le plus : écrire pour les autres, et chanter. « Je chante donc avec les gens pour lesquels j’ai l’habitude d’écrire, c’est l’intersection de ces deux démarches que je fais depuis 15 ans », explique l’artiste dans un portrait réalisé par Playzer France sur Instagram. Effectivement, une belle palette d’artistes est au rendez-vous, dont Zaz, Amel Bent, Joyce Jonathan, Patrick Fiori ou encore Hiba Tawaji et Ibrahim Maalouf, etc.



Plusieurs thématiques sont abordées dans les 12 titres de son album, notamment celle de ses racines et de ses proches. Issu de la diaspora libanaise au Sénégal, il revient sur sa culture orientale et sur « ce Liban que nous abritons tous » dit-il ; à travers la chanson « les cèdres » en duo avec Hiba Tawaji et Ibrahim Maalouf à la trompette. C’est l’image d’un Liban pluriel qu’il présente avec l’union de leurs trois voix (trompette incluse).



Il évoque également son pays natal, le Sénégal, dans la chanson « Humble African », en duo avec l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly ; chanson dans laquelle il rend un émouvant hommage à un ami qu’il surnomme the Humble African, d’où le titre de la chanson.

Le sens de la «maison»

Également français d’adoption, et voyageant beaucoup pour son métier, il se pose la question : Ça veut dire quoi être à la maison ? Il engage une réflexion originale sur le sens du mot «maison» dans un beau duo avec Patrick Fiori. « La maison, ce n’est pas un lieu, c’est être bien avec quelqu’un, quelque part », relève-t-il.

C’est surtout un retour à l’essentiel que cherche à traduire l’artiste. Prendre du recul sur la vie, « une vie qu’il ne comprend pas et qui lui parle dans une langue étrangère », explique Ycare dans le livret de son album en parlant de la chanson « A Mi Manera », qu’il partage avec Amel Bent.


En duo avec son frère, Sam Attiyé, il poursuit cette réflexion en évoquant un élément qui dirige cette vie, le temps qui passe, et qu’il traduit par une rétrospective d’une vie allant de 5 à 60 ans, le temps d’une chanson («Une vie»). Il semble ainsi vouloir s’exprimer sur des émotions et concepts qui l’obsèdent, le tourmentent et qui influencent et dictent la vie, comme aussi le bonheur, la nostalgie, la tristesse ou encore l’amour (comme l’illustrent les titres « Animaux fragiles », « Je n’sais pas », « Des Millions d’années », notamment).

Le chnateur revient sur sa culture orientale et sur « ce Liban que nous abritons tous », à travers la chanson « les cèdres » en duo avec Hiba Tawaji et Ibrahim Maalouf à la trompette.

Il tente une approche au plus près de l’âme, de son âme, la source même de la vie, jusqu’à utiliser des instruments qui le lui permettent, comme le violon. Un instrument qu’on retrouve dans le titre « Colette ». Un duo très touchant en hommage à sa mamie du même nom, avec la violoncelliste Esther Abrami : « Le violon est le bruit de l’âme quand elle est en peine, quand elle est en doute, quand elle est en proie à des envies de fugues », écrit Ycare dans le livret de son album.

Enfin, il termine son album par une piqure de rappel avec « si jamais j’oublie », son seul solo. Il reprend cette chanson, initialement écrite pour Zaz il y a quelques années, et la place en dernier dans son album, telle une consécration des 11 chansons qui ont précédé, mais aussi de sa vie et de son parcours. Cette chanson lui a redonné sa voix et lui a, selon lui, sauvé la vie.



« Cet album est la fin de la nuit, parce que durant 15 ans j’ai vécu dans la nuit, c’est donc le début de l’aurore. C’est une sortie d’une crise personnelle, surtout après le Covid (…). Un repli vers soi mais qui est une ouverture et pas un enfermement (…) », résume Ycare, poétiquement, lors d’une interview pour Playzer France.

Cet album est « ma plus belle œuvre, née de la volonté de tout reconstruire, contrairement aux autres albums qui naissaient de ma propre destruction », écrit l’artiste sur ses réseaux sociaux. Une œuvre personnelle et bouleversante à écouter attentivement pour découvrir l’histoire des 12 chansons que souhaite nous raconter Ycare.

Plusieurs thématiques sont abordées dans les 12 titres de l'album
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