L'Arménie a déclaré mardi qu'elle allait nommer un émissaire pour la normalisation des relations avec la Turquie, son rival historique, au lendemain d'une annonce similaire faite par Ankara.
Ces deux pays entretiennent des relations tendues, notamment en raison du refus par Ankara de reconnaître comme génocide les massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
De nombreux historiens qualifient ces tueries de génocide, reconnu par les gouvernements ou parlements de nombreux pays, dont les Etats-Unis, la France et l'Allemagne. Les estimations sur le nombre de morts varient entre 600.000 et 1,5 million.
Mais la Turquie, issue du démantèlement de l'Empire ottoman en 1920, récuse ce terme et évoque une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont péri.
Ankara et Erevan n'ont jamais établi de relations diplomatiques et leur frontière est fermée depuis les années 1990.
En 2009, l'Arménie et la Turquie avaient déjà signé un accord visant à normaliser leurs relations. Censé aboutir à l'ouverture de leur frontière commune, le document n'a jamais été ratifié par Erevan qui a abandonné la procédure en 2018.
Les rapports entre les deux pays se sont encore durcis en raison du conflit militaire qui a opposé l'an dernier l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Nagorny-Karabakh, lors duquel Ankara a appuyé Bakou en lui fournissant des drones.
A l'issue de ce conflit, qui a fait quelque 6.500 morts, l'Arménie a dû céder à l'Azerbaïdjan plusieurs territoires qu'elle contrôlait depuis des décennies, en vertu d'un cessez-le-feu parrainé par Moscou.
Fin novembre, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se sont accordés pour apaiser leurs tensions, lors d'une rencontre en Russie sous l'égide du président russe Vladimir Poutine.
Mardi, les deux dirigeants doivent se réunir à Bruxelles pour des discussions accueillies par le président du Conseil européen, Charles Michel.
AFP
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