Le variant Omicron se propage "à un rythme que nous n'avons jamais vu avec aucun autre variant" a averti mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), appelant à utiliser tous les outils anti-Covid pour éviter que les systèmes de santé ne soient rapidement submergés à l'approche des fêtes de fin d'année.
"Nous sommes préoccupés par le fait que les gens considèrent Omicron comme bénin. (...) Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés", a-t-il ajouté.
Selon Abdi Mahamud, gestionnaire d'incident à l'OMS, la propagation du variant est telle qu'il pourrait devenir majoritaire dans certains pays d'Europe à la mi-décembre, alors qu'ils sont encore confrontés à l'impact de la 5ème vague d'infection provoquée par le variant Delta.
A ses côtés, le Dr Bruce Aylward, conseiller du patron de l'OMS, a également averti: "nous avons un virus plus transmissible dont nous ne connaissons pas très clairement l'évolution clinique".
Avec les vacances de fin d'année, durant lesquelles de nombreuses familles vont se réunir, "nous pourrions nous mettre dans une position très dangereuse".
De nombreuses incertitudes planent sur la nature de ce nouveau variant qui a replongé la planète dans la panique depuis qu'il a été détecté courant novembre par l'Afrique du Sud.
Et l'OMS craint en outre que les doses de rappel décidées dans de nombreux pays occidentaux pour les populations adultes mettent à mal la vaccination dans les pays pauvres.
"Je vais être très clair: l'OMS n'est pas contre les doses de rappel. Nous sommes contre l'iniquité" vaccinale, a affirmé le Dr Tedros.
"C'est une question de hiérarchisation des priorités. (...) Donner des doses de rappel aux groupes à faible risque de maladie grave ou de décès met simplement en danger la vie de ceux à risque élevé qui attendent toujours leurs premières doses", a-t-il insisté.
Il a ainsi souligné que 41 pays n'ont toujours pas réussi à vacciner 10% de leur population et 98 pays n'ont pas atteint la barre des 40%. "Si nous mettons fin à l'iniquité, nous mettons fin à la pandémie. Si nous permettons à l'iniquité de se poursuivre, nous permettons à la pandémie d'aller de l'avant", a-t-il insisté.
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, avait déjà mis en garde contre les conséquences que pourrait avoir pour l'Afrique la décision de l'UE de mobiliser ses vaccins pour des campagnes de rappel.
Dans plusieurs pays occidentaux, les nouvelles restrictions passent mal.
Le gouvernement du Premier ministre britannique Boris Johnson cherchait ainsi à calmer la fronde des députés de sa majorité contre le nouveau tour de vis opéré: port du masque en intérieur, tests quotidiens pour les cas contact, télétravail et pass sanitaire obligatoire dans les grands événements.
Au Royaume-Uni, un des pays d'Europe les plus touchés par la pandémie avec plus de 146.500 morts, le variant Omicron contaminerait 200.000 personnes chaque jour, selon les chiffres officiels.
En France, le gouvernement a réactivé plusieurs leviers de mobilisation et de soutien aux soignants face à la cinquième vague de Covid-19. Confrontée à une "explosion virale" du Covid alors que les lits de réanimation sont pleins, la Corse a ainsi appelé "médecins, infirmières et aides-soignantes", qu'ils soient "salariés, libéraux ou retraités", à renforcer les hôpitaux.
Sur le front médical, des nouvelles encourageantes sont venues du côté de Pfizer: le géant pharmaceutique a confirmé que sa pilule anti-Covid réduisait de près de 90% les hospitalisations et décès chez les personnes à risque lorsque prise dans les premiers jours après l'apparition des symptômes.
Et une étude réalisée en Afrique du Sud a par ailleurs estimé que le vaccin de Pfizer était globalement moins efficace contre le variant Omicron, mais protégeait toujours à 70% contre les cas graves de la maladie.
La pandémie a fait au moins 5 .311. 914 millions de morts dans le monde depuis fin 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, mardi en milieu de journée. Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 798.713 morts, devant le Brésil (616.878), l'Inde (475.888), le Mexique (296.721) et la Russie (291.749).
AFP
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