L'Amérique "peut souffler": les élus du Congrès ont accepté mercredi peu après minuit de relever le plafond de la dette des Etats-Unis et écarter ainsi la menace catastrophique d'un défaut de paiement de la première puissance économique mondiale.
Cette situation sans précédent aurait plongé dans l'inconnu la finance et l'économie américaines mais également, par ricochet, internationales. Au risque de provoquer une récession.
"Le peuple américain peut souffler: il n'y aura pas de défaut de paiement", s'est félicité le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer.
31 000 milliards de dollars
Le texte approuvé mardi dans les deux chambres du Congrès, fruit de plusieurs jours de négociations, a été dévoilé seulement quelques heures avant son adoption par les élus du Congrès. Il prévoit de relever la limite d'endettement du pays à un peu plus de 31000 milliards de dollars.
Il ne reste plus à Joe Biden que de promulguer le texte.
Relever la capacité d'endettement des Etats-Unis est d'ordinaire une formalité, mais cette procédure avait fait l'objet de tractations très difficiles au Congrès ces derniers mois, les républicains jugeant que cela reviendrait à donner un chèque en blanc au président américain, au moment même où ils l'accusent de contribuer à une inflation galopante.
"Les dépenses effrénées des démocrates ont déjà conduit à une inflation historique, qui équivaut à une taxe pour tous les Américains", a dénoncé l'élue républicaine Elise Stefanik pour justifier son opposition à la mesure.
Et aux démocrates de rétorquer que relever la limite d'endettement sert à rembourser des sommes déjà empruntées, dont des milliers de milliards de dollars dépensés sous la présidence Trump.
L'opposition républicaine leur a finalement permis d'employer une procédure parlementaire complexe, grâce à laquelle les démocrates n'ont eu besoin que de leurs voix pour relever le "plafond" de la dette.
L'adoption de ce nouveau niveau maximum d'endettement est un énorme soulagement pour Joe Biden, qui affronte en parallèle d'autres périls au Congrès: son gigantesque volet social et écologique de 1.750 milliards de dollars, sur lequel il parie pour "reconstruire l'Amérique en mieux" et sauver sa cote de popularité, reste depuis des mois dans les limbes parlementaires.
Le chef du Sénat lui promet de passer ce plan, qui fait encore l'objet d'intenses négociations, avant Noël, ce qui promet de prochaines tractations houleuses sur la colline du Capitole.
AFP
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