L'aide humanitaire transfrontalière à la population syrienne, sans aval de Damas, reste indispensable, estime le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un rapport mardi au Conseil de sécurité qui reconnait des progrès pour celle qui est acheminée à travers les lignes de front en Syrie.
L'autorisation onusienne permettant à l'aide internationale de franchir la frontière syrienne sans feu vert de Damas ne fait pas l'unanimité. La Russie s'y oppose, invoquant la souveraineté de la Syrie. L'Occident veut son maintien pour des raisons humanitaires.
En juillet, le Conseil de sécurité avait adopté difficilement, après une saisie du dossier par les présidents américain Joe Biden et russe Vladimir Poutine, une résolution prolongeant de 6 mois renouvelables l'autorisation d'utiliser le point de passage Bab al-Hawa.
Ce rare moment d'unité sur la Syrie avait cependant donné lieu à des interprétations différentes du texte.
Pour les Etats-Unis et l'Europe, le renouvellement après six mois - soit le 10 janvier - pour six mois supplémentaires, est automatique, sans besoin d'un nouveau vote.
Pour la Russie, la prolongation est conditionnée au rapport remis mardi par Antonio Guterres avec à la clé un possible nouveau vote.
Dans son document, le chef de l'ONU évoque un projet onusien pour des opérations humanitaires à travers les lignes de front afin d'atteindre la région d'Idleb qui échappe encore au contrôle de Damas.
"S'il est mis en oeuvre, ce plan rendra les opérations à travers les lignes de front plus prévisibles et plus efficaces", note Antonio Guterres.
Alors que la région d'Idleb est toujours soumise à la violence, avec "frappes aériennes, bombardements", "quelque 4,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une assistance cet hiver, en augmentation de 12% par rapport à l'année précédente", à cause aussi de la crise économique et de la pandémie de Covid-19, indique son rapport.
En Syrie, seulement 2,9% de la population est pleinement vaccinée, précise-t-il.
Créé en 2014, le mécanisme transfrontalier de l'ONU ne fonctionne plus depuis 2020 que par le point de passage de Bab al-Hawa, après la suppression en 2019 imposée par la Russie de trois autres points d'accès en Syrie.
AFP
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