Le Transgenre, un besoin, un choix, une pathologie?
Les générations évoluent et s’adaptent aux exigences de leur temps. Les convictions, les valeurs et les croyances restent tributaires d’une éducation, d’une appartenance à une région ou à une culture mais relèvent également d’un caractère et d’une personnalité. Traditionnellement, les hommes et les femmes n’avaient pas la même position ni les mêmes avantages au sein de la famille, en société et dans le milieu professionnel. Avec le temps, les femmes ont pu accéder à l’instruction, aux professions et statuts sociaux longtemps monopolisés par les hommes. Elles ont transformé leur tenues vestimentaires, leur coiffure et par le fait même leur apparence physique. De nos jours, les préoccupations des hommes et des femmes tournent autour de leur identité, sociale soit-elle ou sexuelle, et de leur affirmation de soi. Le «Qui suis-je?» peut en dire davantage, dépendamment du contexte dans lequel se pose la question. Aujourd’hui le jargon porte sur le genre et ses dérivés.

Parler de genre, au sens classique du terme, c’est parler de féminin et de masculin. Aujourd’hui on parle de l’identité de genre, ce qui ferait référence à un vécu ou à une expérience personnelle, qui n’est pas en relation avec le sexe biologique de la personne. Cette personne est dite trans et a la sensation de ne pas être dans le «bon corps» et en souffre, sans toutefois vouloir modifier son anatomie. Ce dernier constat différencie le transgenre du transsexuel qui lui, en plus du conflit identitaire, ressent le besoin de modifier son corps. En général, cette personne souffre d’un conflit identitaire qui pourrait exister dès sa naissance à l’insu des parents.

Pour mieux comprendre le choix identitaire des personnes, il est important de faire un survol du vocabulaire qui porte sur le sexe, les attributs sexuels et l’identité.

Le sexe c’est l’identité biologique attribuée à une personne à sa naissance; elle est dite cisgenre. C’est-à-dire que le genre correspond au sexe biologique. Une personne peut être également intersexuée, portant des caractéristiques génitales, hormonales qui ne permettent pas de déterminer son sexe. Cela dit, l’orientation sexuelle d’une personne serait en relation avec l’attirance émotionnelle et sexuelle qu’elle ressent envers un genre bien déterminé (même genre ou différent).

Les attributs sexuels peuvent cohabiter avec toute sorte d’identité, et l’identité c’est ce que la personne souhaite être, indépendamment de ses attributs sexuels. Dans la suite des idées, on pourrait penser que tout genre peut coïncider avec toute identité. La personne peut ainsi «exprimer son genre» par sa façon de s’habiller, par son maquillage et toute sorte d’accessoires sans que cela ne reflète un attribut sexuel bien déterminé. Autrement dit, la personne peut porter des habits d’homme sans pour autant être un homme.


L’expression du genre est du registre «subjectif» et se résume au besoin de la personne trans d’avoir un corps qui corresponde à ce qu’elle désire être. Une poussée émotionnelle risque de perturber la personne qui n’arrive pas à se retrouver dans le genre qui lui a été attribué et en même temps générer une angoisse et une souffrance. Dans ce cas de figure, les personnes en quête d’une identité qui corresponde à leur attente ont besoin de se sentir bien entourées et soutenues par leur entourage proche.

Est-ce que ce vécu est considéré comme pathologique et nécessite un accompagnement par un professionnel spécialisé? le transgénérisme n’est pas une maladie, c’est l’expression du genre, une expression qui se libère des tabous que la société incombe. La personne trans cherche à se plaire dans un corps en concordance avec ses attentes. Certes, elle est envahie par ses sentiments et se sent troublée parce qu’entourée par d’autres personnes qui ne voient pas les choses de la même façon et qui lui font sentir qu’elle est différente, voire «en dehors du circuit». Le psychologue est celui qui a une écoute objective et pourrait aider la personne à mieux se comprendre et se satisfaire.

Souvent les personnes qui cherchent à consulter un psychologue pour une raison ou une autre, appréhendent de se lancer dans une thérapie de peur de «changer». Cette expression revient souvent dans les premiers entretiens et laisse entrevoir une peur «de ne plus se reconnaître», «d’être transformé» ou encore «de perdre le partenaire» en cas de changement.

Dans l’approche analytique, le thérapeute n’influence pas son patient, il l’accompagne dans ses pensées et l’aide à faire de associations pour trouver lui-même les réponses à ses questions. Si un changement a lieu, c’est parce que le sujet le souhaite et l’a induit.

 
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