Ce 15 décembre, Zomato annonce sur son application la fin de ses opérations au Liban par un bref message « Merci d'avoir fait du Liban une si belle expérience pour nous » pour terminer par trois mots qui sonnent fort : « Amour, respect et prières ». Des prières, le Liban en a besoin. Cette fermeture n’est qu’une étape de plus dans la dégringolade de l’économie libanaise qui a entrainé la disparition de plusieurs marques et enseignes prestigieuses. Tour d’horizon par secteur.
Hôtellerie
Le tourisme avait repris des couleurs durant ces dernières années : près de 2 millions de touristes en 2018. La crise est venue tout balayer et a entrainé la fermeture de plusieurs hôtels de renom. Premier à mettre les clés sous la porte, Le Bristol, palace mythique et emblématique inauguré en 1951 et qui a connu l’âge d’or du Liban. Il n’avait jamais arrêté de fonctionner même durant la guerre, mais la crise a eu le dernier mot. Dernier geste de grande classe, l’hôtel se sépare de son mobilier et le distribue à 3000 familles victimes de l’explosion du Port de Beyrouth.
Le Bristol n’est pas le seul hôtel dans cette situation, d’autres ont suivi le pas à titre définitif ou provisoire. L’Hôtel Alexandre situé en plein cœur d’Achrafieh a fermé ses portes en juin 2020 après 50 ans d’activité, le Phœnicia restera fermé « jusqu'à nouvel ordre », le Four Seasons promet une réouverture au printemps 2022 après des travaux de restauration, le Hilton Metropolitan indique qu’il n’est pas ouvert pour l’instant, sans plus de détails sur son avenir proche, Le Grey annonce une ouverture en 2022… Croisons les doigts.
Médias
Une hécatombe ! Plus de 30 médias ont disparu en trois ans. Le secteur le plus productif du monde arabe n’est plus qu’un souvenir nostalgique des années fastes. Alors que les années 90 avaient vu le lancement de dizaines de revues, télés et radios, le phénomène inverse s’est produit en quelques mois. Des journaux et revues historiques : AsSafir, Anouar, Mostakbal, Daily Star, Magazine, le Commerce du Levant, Femme, Noun... des radios, dont la plus symbolique, Radio One, radio préférée de toute une génération, et une télé, la Future TV pour ne citer que quelques noms, ont tiré leur révérence. Des maisons d’éditions ont totalement disparu de la scène médiatique : Dar Assayad fondée en 1948, Les Éditions Orientales créées en 1956…
Une seule lueur d’espoir dans ce marasme sans fin : le lancement de « Ici Beyrouth » en novembre 2021.
Produits de consommation
En mai 2020, Coca-Cola décide de se retirer du marché libanais. Pour les employés de l’usine et leurs familles ce fut un désastre, pour les amoureux de la marque d’Atlanta, un choc. Coca-Cola et le Liban : une longue saga qui dure depuis des décennies, tout sauf une histoire d’amour, plutôt une série de come-backs et d’échecs. Le troisième re-lancement de la marque en 2014 n’aura pas encore été le bon. Le retrait de Coca-Cola du marché libanais est un coup dur pour l’économie mais surtout le prestige du pays. La marque est en effet distribuée dans la presque totalité des pays du monde. Manquent à l’appel quelques pays dont la Corée du Nord, Cuba et le Soudan. Et depuis ce 31 mai 2020… le Liban.
L’Oréal a également restructuré son opération au Liban en réduisant ses effectifs et en mandatant deux distributeurs locaux.
Si d’autres marques internationales résistent encore, leurs parts de marché diminuent à vue d’œil, remplacées rapidement par des marques locales ou turques.
Nightlife
La nuit libanaise n’est plus la même depuis la fermeture du Music Hall, vraie référence de la célèbre nightlife beyrouthine et de sa scène artistique bouillonnante. Mais le Music Hall n’est pas le seul dans ce cas, d’autres adresses ont suivi le même chemin, le Sky Bar, autre endroit mythique, le Iris, White, Garten, Ahm, Caprice… des adresses connues internationalement par les clubbers ; à cela s’ajoute un bon millier de restaurants et pubs qui n’ont pas résisté à la crise ni à l’explosion du Port. Beyrouth n’est plus la capitale de la fête et c’est bien triste.
Commerce
Ce n’était pas le plus grand mall du Liban, mais la fermeture du Le Mall à Sin El Fil témoigne de la crise dans le domaine du commerce. Une simple visite dans les malls qui survivent tant bien que mal montre l’ampleur des dégâts ; des centaines de boutiques et d’enseignes ont déjà mis la clé sous la porte ou fermé plusieurs branches dans les régions. Les rues commerçantes de Hamra, Zalka, Kaslik sont devenues des rues fantômes. Le shopping n’a plus la même saveur.
Quand finira ce cauchemar, cette descente en enfer ? Les activités de centaines d’entreprises ne tiennent plus qu’à un fil. Le moral en berne des consommateurs n’arrange pas les choses. Gageons que l’esprit d’entreprise des Libanais fera redémarrer tous ces secteurs dès les premières prémices d’un redémarrage de l’économie nationale.
Hôtellerie
Le tourisme avait repris des couleurs durant ces dernières années : près de 2 millions de touristes en 2018. La crise est venue tout balayer et a entrainé la fermeture de plusieurs hôtels de renom. Premier à mettre les clés sous la porte, Le Bristol, palace mythique et emblématique inauguré en 1951 et qui a connu l’âge d’or du Liban. Il n’avait jamais arrêté de fonctionner même durant la guerre, mais la crise a eu le dernier mot. Dernier geste de grande classe, l’hôtel se sépare de son mobilier et le distribue à 3000 familles victimes de l’explosion du Port de Beyrouth.
Le Bristol n’est pas le seul hôtel dans cette situation, d’autres ont suivi le pas à titre définitif ou provisoire. L’Hôtel Alexandre situé en plein cœur d’Achrafieh a fermé ses portes en juin 2020 après 50 ans d’activité, le Phœnicia restera fermé « jusqu'à nouvel ordre », le Four Seasons promet une réouverture au printemps 2022 après des travaux de restauration, le Hilton Metropolitan indique qu’il n’est pas ouvert pour l’instant, sans plus de détails sur son avenir proche, Le Grey annonce une ouverture en 2022… Croisons les doigts.
Médias
Une hécatombe ! Plus de 30 médias ont disparu en trois ans. Le secteur le plus productif du monde arabe n’est plus qu’un souvenir nostalgique des années fastes. Alors que les années 90 avaient vu le lancement de dizaines de revues, télés et radios, le phénomène inverse s’est produit en quelques mois. Des journaux et revues historiques : AsSafir, Anouar, Mostakbal, Daily Star, Magazine, le Commerce du Levant, Femme, Noun... des radios, dont la plus symbolique, Radio One, radio préférée de toute une génération, et une télé, la Future TV pour ne citer que quelques noms, ont tiré leur révérence. Des maisons d’éditions ont totalement disparu de la scène médiatique : Dar Assayad fondée en 1948, Les Éditions Orientales créées en 1956…
Une seule lueur d’espoir dans ce marasme sans fin : le lancement de « Ici Beyrouth » en novembre 2021.
Produits de consommation
En mai 2020, Coca-Cola décide de se retirer du marché libanais. Pour les employés de l’usine et leurs familles ce fut un désastre, pour les amoureux de la marque d’Atlanta, un choc. Coca-Cola et le Liban : une longue saga qui dure depuis des décennies, tout sauf une histoire d’amour, plutôt une série de come-backs et d’échecs. Le troisième re-lancement de la marque en 2014 n’aura pas encore été le bon. Le retrait de Coca-Cola du marché libanais est un coup dur pour l’économie mais surtout le prestige du pays. La marque est en effet distribuée dans la presque totalité des pays du monde. Manquent à l’appel quelques pays dont la Corée du Nord, Cuba et le Soudan. Et depuis ce 31 mai 2020… le Liban.
L’Oréal a également restructuré son opération au Liban en réduisant ses effectifs et en mandatant deux distributeurs locaux.
Si d’autres marques internationales résistent encore, leurs parts de marché diminuent à vue d’œil, remplacées rapidement par des marques locales ou turques.
Nightlife
La nuit libanaise n’est plus la même depuis la fermeture du Music Hall, vraie référence de la célèbre nightlife beyrouthine et de sa scène artistique bouillonnante. Mais le Music Hall n’est pas le seul dans ce cas, d’autres adresses ont suivi le même chemin, le Sky Bar, autre endroit mythique, le Iris, White, Garten, Ahm, Caprice… des adresses connues internationalement par les clubbers ; à cela s’ajoute un bon millier de restaurants et pubs qui n’ont pas résisté à la crise ni à l’explosion du Port. Beyrouth n’est plus la capitale de la fête et c’est bien triste.
Commerce
Ce n’était pas le plus grand mall du Liban, mais la fermeture du Le Mall à Sin El Fil témoigne de la crise dans le domaine du commerce. Une simple visite dans les malls qui survivent tant bien que mal montre l’ampleur des dégâts ; des centaines de boutiques et d’enseignes ont déjà mis la clé sous la porte ou fermé plusieurs branches dans les régions. Les rues commerçantes de Hamra, Zalka, Kaslik sont devenues des rues fantômes. Le shopping n’a plus la même saveur.
Quand finira ce cauchemar, cette descente en enfer ? Les activités de centaines d’entreprises ne tiennent plus qu’à un fil. Le moral en berne des consommateurs n’arrange pas les choses. Gageons que l’esprit d’entreprise des Libanais fera redémarrer tous ces secteurs dès les premières prémices d’un redémarrage de l’économie nationale.
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