La situation des handicapés a toujours été le parent pauvre sur la liste des préoccupations des responsables libanais. Les crises multiples qui sévissent dans le pays ont enfoncé encore plus le clou.
Cinquante mille personnes à besoins spécifiques bénéficiant des services offerts par près de 400 ONG risquent de se retrouver sans le suivi nécessaire à leur condition. En cause: la crise économique et financière qui sévit dans le pays et qui n’a pas épargné ces associations. À l’occasion de la Journée internationale des handicapés, fixée au 3 décembre, elles ont tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, appelant à ne pas délaisser leur population vulnérable.
"En l’espace de trois mois, nous avons versé la somme de 250 000 dollars pour alimenter nos vingt centres en électricité", déplore Salwa Zaatary, vice-présidente de l’orphelinat islamique, en charge de près de 3000 enfants en internat.
Même son de cloche chez Sesobel qui, depuis sa création, a accompagné plus de 10 000 enfants. Fadia Safi, responsable de Sesobel, explique ainsi à Ici Beyrouth que le centre qui continue d’accueillir 400 enfants en externat "a dû réduire le nombre de jours d’accueil passant de cinq à trois par semaine, le centre étant incapable de payer le carburant nécessaire au fonctionnement de ses véhicules".
Un enfant lors d’une session de rééducation. ©DR
À cela s’ajoute le départ en masse du personnel spécialisé de ces associations. Rien qu’à Sesobel, 40 membres du personnel soignant ont quitté le Liban. Ce qui s’est traduit par une réduction des séances thérapeutiques. "Certaines thérapies ont même été interrompues", se désole Mme Safi.
Plusieurs causes sont à l’origine du désarroi de ces associations. En plus de la crise économique qui pèse lourd sur elles, l’aide qui leur est fournie par l’État reste bien en-deçà de leurs besoins. De fait, le budget alloué au ministère de la Santé constitue 1% du budget de l’État, lequel est distribué aux ONG selon la sévérité du cas de chaque personne qui bénéficie des prestations.
Le montant de cette somme est toujours calculé selon le coût de la vie en 2011, lorsque le salaire minimum était encore fixé à 450 000 livres par mois et que le dollar s’échangeait à 1500 livres.
Cela se traduit sur le terrain entre 13 346 livres et 24 500 livres, soit moins d’un dollar sur le marché parallèle, selon la sévérité des cas et le programme de la prise en charge. "Or un enfant nous coûte en moyenne 800 dollars par mois sans les frais de transports", avance Mme Safi.
Les contrats conclus entre le ministère des Affaires sociales et les associations doivent être renouvelés annuellement. Or ceux-ci ne prévoient aucune augmentation de l’aide qui est fournie aux ONG pour l’année 2022, souligne une responsable dans une association. "Non seulement le ministère des Affaires sociales doit revoir à la hausse les aides qu’il nous accorde, mais le ministère des Finances doit débloquer les fonds pour que l’État s’acquitte de ses dus à ces associations", martèle le cheikh Ismaïl el-Zein, directeur du centre al-Hadi, qui prend en charge 630 personnes sourdes, aveugles ou ayant des troubles d’apprentissage. "Cela leur permettra de tenir deux à trois mois supplémentaires, en attendant qu’une solution radicale soit trouvée", ajoute-t-il.
Le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, se veut rassurant, affirmant qu’il "déploie les efforts nécessaires pour que les impayés soient versés aux ONG". "Mais l’un des principaux obstacles reste les mesures imposées limitant l’accès des déposants à leurs comptes", explique-t-il à Ici Beyrouth. "Un régime qui s’applique également aux ONG", poursuit-il. Et M. Hajjar d’affirmer qu’il était prêt à faire pression sur la Banque du Liban pour que le montant accordé aux ONG par mois, qui se limite actuellement à 8 millions de livres, soit haussé. Il a en outre confié que son ministère "envisage de tripler les frais de charge accordés aux associations".
Cinquante mille personnes à besoins spécifiques bénéficiant des services offerts par près de 400 ONG risquent de se retrouver sans le suivi nécessaire à leur condition. En cause: la crise économique et financière qui sévit dans le pays et qui n’a pas épargné ces associations. À l’occasion de la Journée internationale des handicapés, fixée au 3 décembre, elles ont tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, appelant à ne pas délaisser leur population vulnérable.
"En l’espace de trois mois, nous avons versé la somme de 250 000 dollars pour alimenter nos vingt centres en électricité", déplore Salwa Zaatary, vice-présidente de l’orphelinat islamique, en charge de près de 3000 enfants en internat.
Même son de cloche chez Sesobel qui, depuis sa création, a accompagné plus de 10 000 enfants. Fadia Safi, responsable de Sesobel, explique ainsi à Ici Beyrouth que le centre qui continue d’accueillir 400 enfants en externat "a dû réduire le nombre de jours d’accueil passant de cinq à trois par semaine, le centre étant incapable de payer le carburant nécessaire au fonctionnement de ses véhicules".
Un enfant lors d’une session de rééducation. ©DR
À cela s’ajoute le départ en masse du personnel spécialisé de ces associations. Rien qu’à Sesobel, 40 membres du personnel soignant ont quitté le Liban. Ce qui s’est traduit par une réduction des séances thérapeutiques. "Certaines thérapies ont même été interrompues", se désole Mme Safi.
Plusieurs causes sont à l’origine du désarroi de ces associations. En plus de la crise économique qui pèse lourd sur elles, l’aide qui leur est fournie par l’État reste bien en-deçà de leurs besoins. De fait, le budget alloué au ministère de la Santé constitue 1% du budget de l’État, lequel est distribué aux ONG selon la sévérité du cas de chaque personne qui bénéficie des prestations.
Le montant de cette somme est toujours calculé selon le coût de la vie en 2011, lorsque le salaire minimum était encore fixé à 450 000 livres par mois et que le dollar s’échangeait à 1500 livres.
Cela se traduit sur le terrain entre 13 346 livres et 24 500 livres, soit moins d’un dollar sur le marché parallèle, selon la sévérité des cas et le programme de la prise en charge. "Or un enfant nous coûte en moyenne 800 dollars par mois sans les frais de transports", avance Mme Safi.
Les contrats conclus entre le ministère des Affaires sociales et les associations doivent être renouvelés annuellement. Or ceux-ci ne prévoient aucune augmentation de l’aide qui est fournie aux ONG pour l’année 2022, souligne une responsable dans une association. "Non seulement le ministère des Affaires sociales doit revoir à la hausse les aides qu’il nous accorde, mais le ministère des Finances doit débloquer les fonds pour que l’État s’acquitte de ses dus à ces associations", martèle le cheikh Ismaïl el-Zein, directeur du centre al-Hadi, qui prend en charge 630 personnes sourdes, aveugles ou ayant des troubles d’apprentissage. "Cela leur permettra de tenir deux à trois mois supplémentaires, en attendant qu’une solution radicale soit trouvée", ajoute-t-il.
Le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, se veut rassurant, affirmant qu’il "déploie les efforts nécessaires pour que les impayés soient versés aux ONG". "Mais l’un des principaux obstacles reste les mesures imposées limitant l’accès des déposants à leurs comptes", explique-t-il à Ici Beyrouth. "Un régime qui s’applique également aux ONG", poursuit-il. Et M. Hajjar d’affirmer qu’il était prêt à faire pression sur la Banque du Liban pour que le montant accordé aux ONG par mois, qui se limite actuellement à 8 millions de livres, soit haussé. Il a en outre confié que son ministère "envisage de tripler les frais de charge accordés aux associations".
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