Le Paris de Marcel Proust, "monde flottant" que l'écrivain a magnifié par un roman à la géographie très personnelle, est le sujet d'une exposition au musée parisien Carnavalet qui a ouvert jeudi.
À l'occasion des 150 ans de la naissance du romancier, ce musée consacré à l'histoire de la capitale française rappelle, par des tableaux, des photographies, des objets d'époque, etc. non seulement les lieux où il vécut, mais aussi ceux qu'il a immortalisés dans une période de grandes mutations.
Le Paris où il naît en 1871 est blessé par la défaite contre la Prusse et l'écrasement de la Commune. Celui où il meurt en 1922 est devenu l'une des villes les plus modernes du monde, électrifiée, où l'aristocratie a perdu après la Grande Guerre son prestige.
"À la recherche du temps perdu", son cycle romanesque, livre une peinture subtile de ces changements au début du siècle.
"Il n'y a que peu d'adresses dans La Recherche. On peut reconstituer des lieux, mais c'est toujours un monde flottant", dit la commissaire Anne-Laure Sol.
L'examen de ces lieux montre que le centre de la sociabilité des élites se déplace du "Vieux Faubourg Saint-Germain", sur la rive gauche (7e arrondissement), vers le Paris que Proust ne quitta jamais, "entre Faubourg Saint-Honoré et Parc Monceau" (8e arrondissement).
L'appartement où l'écrivain composa "La Recherche", dans sa chambre capitonnée de liège au 102 boulevard Haussmann, est évoqué avec son lit, sa pelisse (un lourd manteau gris pour ce grand frileux), une méridienne, un morceau de son couvre-lit conservé comme relique, ou encore un "théâtrophone" grâce auquel il écoutait des opéras... par téléphone depuis son séjour.
"Quand on a restauré ce lit, les montants portaient des traces des poudres Legras qu'il inhalait", un traitement contre l'asthme qui ne fit pas que du bien à ce patient particulier, souligne la commissaire.
Autres pièces rares: des photos issues d'une collection privée d'un amateur brésilien, jamais exposées, l'un des cinq exemplaires sur papier japon de "Du côté de chez Swann", ou des "placards", jeux d'épreuves où le romancier modifie jusqu'au nom de ses personnages.
– "Marcel Proust, un roman parisien"; Musée Histoire de Paris Carnavalet, jusqu'au 10 avril.
© Agence France-Presse
ALAIN JOCARD- AFP
À l'occasion des 150 ans de la naissance du romancier, ce musée consacré à l'histoire de la capitale française rappelle, par des tableaux, des photographies, des objets d'époque, etc. non seulement les lieux où il vécut, mais aussi ceux qu'il a immortalisés dans une période de grandes mutations.
Le Paris où il naît en 1871 est blessé par la défaite contre la Prusse et l'écrasement de la Commune. Celui où il meurt en 1922 est devenu l'une des villes les plus modernes du monde, électrifiée, où l'aristocratie a perdu après la Grande Guerre son prestige.
"À la recherche du temps perdu", son cycle romanesque, livre une peinture subtile de ces changements au début du siècle.
"Il n'y a que peu d'adresses dans La Recherche. On peut reconstituer des lieux, mais c'est toujours un monde flottant", dit la commissaire Anne-Laure Sol.
L'examen de ces lieux montre que le centre de la sociabilité des élites se déplace du "Vieux Faubourg Saint-Germain", sur la rive gauche (7e arrondissement), vers le Paris que Proust ne quitta jamais, "entre Faubourg Saint-Honoré et Parc Monceau" (8e arrondissement).
L'appartement où l'écrivain composa "La Recherche", dans sa chambre capitonnée de liège au 102 boulevard Haussmann, est évoqué avec son lit, sa pelisse (un lourd manteau gris pour ce grand frileux), une méridienne, un morceau de son couvre-lit conservé comme relique, ou encore un "théâtrophone" grâce auquel il écoutait des opéras... par téléphone depuis son séjour.
"Quand on a restauré ce lit, les montants portaient des traces des poudres Legras qu'il inhalait", un traitement contre l'asthme qui ne fit pas que du bien à ce patient particulier, souligne la commissaire.
Autres pièces rares: des photos issues d'une collection privée d'un amateur brésilien, jamais exposées, l'un des cinq exemplaires sur papier japon de "Du côté de chez Swann", ou des "placards", jeux d'épreuves où le romancier modifie jusqu'au nom de ses personnages.
– "Marcel Proust, un roman parisien"; Musée Histoire de Paris Carnavalet, jusqu'au 10 avril.
© Agence France-Presse
ALAIN JOCARD- AFP
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