La Banque d'Angleterre (BoE) a relevé jeudi son taux d'intérêt directeur à 0,25% et laissé la porte ouverte à d'autres hausses pour contrer une inflation britannique au plus haut en dix ans, prenant par surprise les observateurs.
L'institution monétaire britannique est la première banque centrale du G7 à relever ses taux depuis le choc initial du coronavirus.
La dernière hausse de la BoE remonte à l'été 2018. Puis les taux avaient été abaissés à 0,1% au début de la pandémie, un plancher historique.
À moyen terme, "un resserrement de la politique monétaire va probablement être nécessaire", avertit la banque centrale dans son communiqué, alors que l'inflation a atteint 5,1% sur un an en novembre au Royaume-Uni, très au-dessus de son objectif de 2%.
"Les équipes de la Banque s'attendent à ce que l'inflation reste autour de 5% pendant l'hiver, avec un pic autour de 6% en avril", reflétant notamment l'envolée des coûts de l'énergie, prévient la BoE.
En novembre, la Banque avait maintenu son taux inchangé, et attendait d'avoir plus d'informations sur le marché du travail après la fin des aides gouvernementales à l'emploi fin septembre.
Le taux de chômage britannique a continué de baisser en octobre, et la BoE estime que "les conditions (pour une hausse des taux) ont été atteintes".
L'institution monétaire britannique a pris de vitesse ses homologues aux Etats-Unis et en zone euro.
Face au défi d'Omicron, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas touché à ses taux jeudi. Et si la Réserve fédérale américaine (Fed) a affirmé mercredi soir sa volonté de les relever en 2022, elle n'a pas agi.
La Banque de Norvège a en revanche annoncé jeudi matin relever ses taux pour la deuxième fois.
L'activité économique norvégienne a renoué avec son niveau d'avant la pandémie depuis plusieurs mois, là où la BoE estime que le PIB britannique finira l'année 1,5% en deçà de son niveau pré-Covid.
Mais "les pressions inflationnistes sont plus fortes au Royaume-Uni", estime Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.
"Les pénuries de travailleurs sont plus élevées, en partie en raison du Brexit", qui a également limité les investissements dans le pays depuis 2016, "et la flexibilité du marché du travail signifie que l'inflation des salaires peut grimper plus vite qu'en zone euro", explique-t-il.
Le Fonds monétaire international avait notamment mis en garde la BoE contre l'inaction face à l'inflation dans un rapport mardi.
"Débuter la hausse avant les autres grandes banques centrales va mettre la pression sur la Banque (d'Angleterre), qui va espérer que l'action du jour ne se révèlera pas être une erreur", commente cependant Yael Selfin, analyste chez KPMG.
"Du jour au lendemain, des millions de propriétaires vont voir le coût de leur hypothèque augmenter", détaille Laura Suter, analyste chez AJ Bell.
Le Royaume-Uni a introduit de nouvelles mesures de restrictions sanitaires qui pèsent déjà sur l'économie britannique, selon l'indice PMI publié jeudi matin.
Les responsables de la Banque ont "beaucoup et longtemps réfléchi" à l'effet qu'aurait Omicron sur l'économie, "mais il n'est pas certain qu'il tire l'inflation vers le bas, ou même la fasse monter", a expliqué Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, à la BBC jeudi après-midi.
La Banque a par ailleurs pris le risque de surprendre à nouveau les marchés: les investisseurs avaient tablé en novembre sur une hausse des taux avec un maintien de leur niveau en décembre, et le contraire s'est produit.
De quoi augmenter la volatilité. Vers 17H00 GMT, la livre montait de 0,38% à 1,3314 dollar après avoir pris jusqu'à 0,7% juste après l'annonce du relèvement des taux.
"Il y a de plus en plus de frustrations chez les investisseurs sur les signaux ambigus envoyés par la banque centrale, ce qui pousse de nombreux observateurs à affubler M. Bailey du surnom de 'deuxième petit ami pas fiable'", sobriquet déjà donné à son prédécesseur Mark Carney, souligne Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.
AFP
L'institution monétaire britannique est la première banque centrale du G7 à relever ses taux depuis le choc initial du coronavirus.
La dernière hausse de la BoE remonte à l'été 2018. Puis les taux avaient été abaissés à 0,1% au début de la pandémie, un plancher historique.
À moyen terme, "un resserrement de la politique monétaire va probablement être nécessaire", avertit la banque centrale dans son communiqué, alors que l'inflation a atteint 5,1% sur un an en novembre au Royaume-Uni, très au-dessus de son objectif de 2%.
"Les équipes de la Banque s'attendent à ce que l'inflation reste autour de 5% pendant l'hiver, avec un pic autour de 6% en avril", reflétant notamment l'envolée des coûts de l'énergie, prévient la BoE.
En novembre, la Banque avait maintenu son taux inchangé, et attendait d'avoir plus d'informations sur le marché du travail après la fin des aides gouvernementales à l'emploi fin septembre.
Le taux de chômage britannique a continué de baisser en octobre, et la BoE estime que "les conditions (pour une hausse des taux) ont été atteintes".
L'institution monétaire britannique a pris de vitesse ses homologues aux Etats-Unis et en zone euro.
Face au défi d'Omicron, la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas touché à ses taux jeudi. Et si la Réserve fédérale américaine (Fed) a affirmé mercredi soir sa volonté de les relever en 2022, elle n'a pas agi.
La Banque de Norvège a en revanche annoncé jeudi matin relever ses taux pour la deuxième fois.
L'activité économique norvégienne a renoué avec son niveau d'avant la pandémie depuis plusieurs mois, là où la BoE estime que le PIB britannique finira l'année 1,5% en deçà de son niveau pré-Covid.
Mais "les pressions inflationnistes sont plus fortes au Royaume-Uni", estime Holger Schmieding, analyste chez Berenberg.
"Les pénuries de travailleurs sont plus élevées, en partie en raison du Brexit", qui a également limité les investissements dans le pays depuis 2016, "et la flexibilité du marché du travail signifie que l'inflation des salaires peut grimper plus vite qu'en zone euro", explique-t-il.
Le Fonds monétaire international avait notamment mis en garde la BoE contre l'inaction face à l'inflation dans un rapport mardi.
"Débuter la hausse avant les autres grandes banques centrales va mettre la pression sur la Banque (d'Angleterre), qui va espérer que l'action du jour ne se révèlera pas être une erreur", commente cependant Yael Selfin, analyste chez KPMG.
"Du jour au lendemain, des millions de propriétaires vont voir le coût de leur hypothèque augmenter", détaille Laura Suter, analyste chez AJ Bell.
Le Royaume-Uni a introduit de nouvelles mesures de restrictions sanitaires qui pèsent déjà sur l'économie britannique, selon l'indice PMI publié jeudi matin.
Les responsables de la Banque ont "beaucoup et longtemps réfléchi" à l'effet qu'aurait Omicron sur l'économie, "mais il n'est pas certain qu'il tire l'inflation vers le bas, ou même la fasse monter", a expliqué Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, à la BBC jeudi après-midi.
La Banque a par ailleurs pris le risque de surprendre à nouveau les marchés: les investisseurs avaient tablé en novembre sur une hausse des taux avec un maintien de leur niveau en décembre, et le contraire s'est produit.
De quoi augmenter la volatilité. Vers 17H00 GMT, la livre montait de 0,38% à 1,3314 dollar après avoir pris jusqu'à 0,7% juste après l'annonce du relèvement des taux.
"Il y a de plus en plus de frustrations chez les investisseurs sur les signaux ambigus envoyés par la banque centrale, ce qui pousse de nombreux observateurs à affubler M. Bailey du surnom de 'deuxième petit ami pas fiable'", sobriquet déjà donné à son prédécesseur Mark Carney, souligne Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.
AFP
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