©Photo Ander Gillenea/AFP
Le géant Sony Music a confirmé jeudi soir avoir acheté la totalité des droits musicaux du "Boss" Bruce Springsteen, un contrat record d'un demi-milliard de dollars selon la presse, et dernière transaction en date chez les rockstars saisies d'une frénésie de ventes de leurs catalogues.
Dans un communiqué de New York, "Sony Music Group a annoncé avoir acquis l’entièreté des catalogues de musique enregistrée et des compositions de Bruce Springsteen via deux accords" distincts.
Sans en dévoiler le montant, la maison de disques a précisé que "les deux accords couvraient les droits musicaux de toutes les chansons de Springsteen comme Born to Run, Born In The USA, Dancing in the Dark (...) et I’m On Fire".
L'information avait été dévoilée jeudi matin par le magazine américain Billboard et le New York Times qui parlaient d'une somme record de 500 millions de dollars pour ce contrat entre le "Boss" et le groupe japonais.
Springsteen, immensément populaire aux Etats-Unis et à l'étranger, a vendu plus de 150 millions de disques en un demi-siècle en restant fidèle depuis 1972 à son label Columbia Records, dans le giron de la multinationale japonaise Sony.
"Ces 50 dernières années, les hommes et les femmes de Sony Music m'ont traité avec le plus grand respect", a reconnu l'artiste de 72 ans, cité dans le communiqué. "Je suis enchanté que mon héritage continue d'être protégé par une entreprise et des gens que je connais et en qui j'ai confiance", s'est-il félicité.
La détention des droits des catalogues - qui permettent de toucher des royalties à chaque utilisation d'une chanson, qu'il s'agisse d'un téléchargement, d'un passage dans un film ou une publicité - peut se révéler très rentable sur le long terme.
Les experts relèvent que depuis 2020, conséquence de la pandémie de Covid-19, les grandes manœuvres battent leur plein pour l'acquisition de droits musicaux, notamment avec la révolution du streaming: les marchés financiers se montrent friands de ces "portefeuilles" d'artistes jugés indémodables et générant des flux de recettes stables.
Springsteen est la dernière star en date à vendre tout ou partie de son catalogue musical via des transactions aux montants astronomiques mais jamais officiellement confirmés.
En octobre, Tina Turner, 81 ans, a vendu ses droits musicaux au groupe allemand BMG pour une somme restée confidentielle.
Le lauréat 2016 du prix Nobel de littérature, Bob Dylan, 80 ans, avait vendu en décembre dernier l'intégralité de son catalogue à Universal Music pour une manne estimée à 300 millions de dollars. Stevie Nicks, de Fleetwood Mac, aurait obtenu 100 millions de dollars pour sa part majoritaire du catalogue du groupe.
Le chanteur américano-canadien Neil Young et deux membres du groupe Blondie ont aussi signé des accords pour des montants non précisés, tout comme Shakira.
D'après des experts du secteur, l'augmentation des prix des catalogues a commencé avant 2020, mais les montants ont vraiment flambé avec la pandémie lorsque les artistes se sont retrouvés privés de tournées et de concerts.
Parmi les entreprises à la pointe de ces ventes de catalogues: la société d'investissements britannique Hipgnosis Songs Fund, cotée à la Bourse de Londres depuis 2018, Primary Wave, qui a signé avec Stevie Nicks, et des fonds d'investissement comme Tempo Investments, Round Hill et Reservoir.
Hipgnosis, dirigée par Merck Mercuriadis, ex-manageur d'Elton John ou du groupe de hard rock Iron Maiden, soulignait dans son rapport 2020 que les revenus de catalogues étaient décorrélés des soubresauts des marchés financiers. Les gens consomment "toujours de la musique" et, grâce au streaming, "paient presque toujours pour", écrivait l'entreprise en janvier.
Accusés parfois sur les réseaux sociaux d'être "des vendus" à l'industrie musicale, les artistes sont au contraire défendus par des spécialistes de la musique.
Déjà richissime, Springsteen "n'est pas un vendu", conteste le consultant Alan Cross dans la revue en ligne A Journal of Musical Things. Pour lui, "Bruce obtient juste une avance sur ses revenus, de l'argent qu'il aurait reçu après sa mort" et qu'il va pouvoir investir "dans tout ce qu'il désire pour (...) lui, sa famille et ses héritiers".
"En vendant (son catalogue) à Sony, il sait qu'ils garderont sa musique vivante pour les prochaines décennies", conclut-il.
Dans le catalogue cédé par Springsteen, artiste marqué à gauche, figure aussi une oeuvre très politique sortie en octobre: Renegades: Born in the USA, un livre et des podcasts de conversations avec l'ancien président Barack Obama.
AFP/Nicolas REVISE
Dans un communiqué de New York, "Sony Music Group a annoncé avoir acquis l’entièreté des catalogues de musique enregistrée et des compositions de Bruce Springsteen via deux accords" distincts.
Sans en dévoiler le montant, la maison de disques a précisé que "les deux accords couvraient les droits musicaux de toutes les chansons de Springsteen comme Born to Run, Born In The USA, Dancing in the Dark (...) et I’m On Fire".
L'information avait été dévoilée jeudi matin par le magazine américain Billboard et le New York Times qui parlaient d'une somme record de 500 millions de dollars pour ce contrat entre le "Boss" et le groupe japonais.
150 millions de disques
Springsteen, immensément populaire aux Etats-Unis et à l'étranger, a vendu plus de 150 millions de disques en un demi-siècle en restant fidèle depuis 1972 à son label Columbia Records, dans le giron de la multinationale japonaise Sony.
"Ces 50 dernières années, les hommes et les femmes de Sony Music m'ont traité avec le plus grand respect", a reconnu l'artiste de 72 ans, cité dans le communiqué. "Je suis enchanté que mon héritage continue d'être protégé par une entreprise et des gens que je connais et en qui j'ai confiance", s'est-il félicité.
La détention des droits des catalogues - qui permettent de toucher des royalties à chaque utilisation d'une chanson, qu'il s'agisse d'un téléchargement, d'un passage dans un film ou une publicité - peut se révéler très rentable sur le long terme.
Conséquence du Covid
Les experts relèvent que depuis 2020, conséquence de la pandémie de Covid-19, les grandes manœuvres battent leur plein pour l'acquisition de droits musicaux, notamment avec la révolution du streaming: les marchés financiers se montrent friands de ces "portefeuilles" d'artistes jugés indémodables et générant des flux de recettes stables.
Springsteen est la dernière star en date à vendre tout ou partie de son catalogue musical via des transactions aux montants astronomiques mais jamais officiellement confirmés.
En octobre, Tina Turner, 81 ans, a vendu ses droits musicaux au groupe allemand BMG pour une somme restée confidentielle.
Le lauréat 2016 du prix Nobel de littérature, Bob Dylan, 80 ans, avait vendu en décembre dernier l'intégralité de son catalogue à Universal Music pour une manne estimée à 300 millions de dollars. Stevie Nicks, de Fleetwood Mac, aurait obtenu 100 millions de dollars pour sa part majoritaire du catalogue du groupe.
Le chanteur américano-canadien Neil Young et deux membres du groupe Blondie ont aussi signé des accords pour des montants non précisés, tout comme Shakira.
"Vendus"
D'après des experts du secteur, l'augmentation des prix des catalogues a commencé avant 2020, mais les montants ont vraiment flambé avec la pandémie lorsque les artistes se sont retrouvés privés de tournées et de concerts.
Parmi les entreprises à la pointe de ces ventes de catalogues: la société d'investissements britannique Hipgnosis Songs Fund, cotée à la Bourse de Londres depuis 2018, Primary Wave, qui a signé avec Stevie Nicks, et des fonds d'investissement comme Tempo Investments, Round Hill et Reservoir.
Hipgnosis, dirigée par Merck Mercuriadis, ex-manageur d'Elton John ou du groupe de hard rock Iron Maiden, soulignait dans son rapport 2020 que les revenus de catalogues étaient décorrélés des soubresauts des marchés financiers. Les gens consomment "toujours de la musique" et, grâce au streaming, "paient presque toujours pour", écrivait l'entreprise en janvier.
Accusés parfois sur les réseaux sociaux d'être "des vendus" à l'industrie musicale, les artistes sont au contraire défendus par des spécialistes de la musique.
Déjà richissime, Springsteen "n'est pas un vendu", conteste le consultant Alan Cross dans la revue en ligne A Journal of Musical Things. Pour lui, "Bruce obtient juste une avance sur ses revenus, de l'argent qu'il aurait reçu après sa mort" et qu'il va pouvoir investir "dans tout ce qu'il désire pour (...) lui, sa famille et ses héritiers".
"En vendant (son catalogue) à Sony, il sait qu'ils garderont sa musique vivante pour les prochaines décennies", conclut-il.
Dans le catalogue cédé par Springsteen, artiste marqué à gauche, figure aussi une oeuvre très politique sortie en octobre: Renegades: Born in the USA, un livre et des podcasts de conversations avec l'ancien président Barack Obama.
AFP/Nicolas REVISE
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