Succès surprise pour Jim Jarmusch, Lion d'or à Venise pour «Father Mother Sister Brother»
Le réalisateur américain Jim Jarmusch pose avec le Lion d'or du meilleur film qu'il a reçu pour «Father Mother Sister Brother» après la cérémonie de remise des prix de la 82e Mostra de Venise, le 6 septembre 2025, au Lido de Venise. ©Tiziana FABI / AFP

À la surprise générale, Jim Jarmusch a remporté le Lion d'or à la Mostra de Venise pour son film Father Mother Sister Brother. Le palmarès a également récompensé Kaouther Ben Hania et Toni Servillo.

Au terme d'une édition très politique, la 82e Mostra de Venise a récompensé samedi un film américain indépendant de Jim Jarmusch sur la famille, décernant un lot de consolation à The Voice of Hind Rajab de Kaouther Ben Hania.
Lors de la cérémonie de clôture, c'est le film Father Mother Sister Brother de Jim Jarmusch qui s'est vu décerner, à la surprise générale, le Lion d'or.
Il s'agit d'un triptyque entre le New Jersey, Dublin et Paris, porté par un casting cinq étoiles (Adam Driver, Cate Blanchett, Tom Waits...).
Très sobre dans sa mise en scène, ce long-métrage, où silences, gestes et regards comptent souvent plus que les dialogues, se veut une réflexion tendre sur la famille. Une sorte «anti-film d'action», s'est amusé son réalisateur, 72 ans et figure du cinéma indépendant, qui a également écrit le scénario.
Lunettes noires sur le nez et portant un pin's «Enough» («Assez»), Jim Jarmusch a estimé qu'on «n'a pas besoin de parler politique pour être politique. Ça peut mettre en danger l'empathie et la connexion entre les gens, qui est la première étape pour résoudre les problèmes qu'on a».
Il a également remercié le jury, présidé par son compatriote Alexander Payne, d'avoir apprécié son «film discret».
Il a été choisi devant le favori de la Mostra, The Voice of Hind Rajab, réalisé par Kaouther Ben Hania, récompensé du Lion d'argent, le deuxième prix le plus important. Ovationné pendant 23 minutes, ce long-métrage a bouleversé les festivaliers.

Servillo récompensé

Le festival a également désigné meilleur réalisateur l'Américain Benny Safdie, qui a offert un rôle en or à Dwayne Johnson, alias The Rock, dans The Smashing Machine, sur un combattant de MMA en proie à des addictions.
Souvent considérée comme une rampe de lancement pour les Oscars, la Mostra offre en effet une large place au cinéma hollywoodien et aux plateformes de streaming, contrairement à son concurrent cannois.
Mais c'est en définitive l'acteur italien Toni Servillo qui est reparti avec une récompense pour son rôle de président veuf en fin de mandat rattrapé par des dilemmes moraux dans La Grazia.
Le film, qui traite en filigrane de l'euthanasie, signe une nouvelle collaboration avec Paolo Sorrentino qui, comme lui, a acquis une stature internationale avec La Grande Bellezza, Oscar du meilleur film étranger en 2014.
La Chinoise Xin Zhilei, au sommet de son art dans The sun rises on us all de Cai Shangjun, a reçu la coupe Volpi de la meilleure actrice pour sa performance de femme tourmentée lorsque reparaît un ancien amant.
Le festival referme ses portes avec la superproduction française Chien 51, un thriller dans un Paris futuriste et anxiogène, avec Adèle Exarchopoulos.

Par Antoine GUY / AFP

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