©Des migrants à la frontière entre la Slovénie et la Croatie en 2015, alors que cette dernière ne faisait pas encore partie de l'espace Schengen. (AFP)
Des trois pays balkaniques qui frappaient à la porte de Schengen depuis des années, seule la Croatie fera son entrée dans l'espace de libre circulation en janvier 2023. Les États membres de l'Union européenne ont approuvé jeudi l'adhésion de Zagreb, mais rejeté celles de la Roumanie et de la Bulgarie. Cette décision intervient alors que l'immigration clandestine sur la route des Balkans est en forte hausse.
"C'est confirmé, la Croatie rejoindra l'espace Schengen dès le 1er janvier 2023", a tweeté la présidence tchèque du Conseil de l'UE. Avec ce feu vert unanime des ministres de l'Intérieur réunis à Bruxelles, la Croatie devient le 27e membre de cette vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux frontières intérieures.
Le compte twitter officiel de la représentation permanente de la Croatie auprès de l’Union européenne indique qu'"il est désormais officiellement confirmé que la #Croatie rejoindra l'espace #Schengen à compter du 1er janvier 2023." (AFP)
Ce pays de 3,9 millions d'habitants, membre de l'UE depuis 2013, rejoindra aussi la zone euro en janvier prochain. En revanche la Roumanie et la Bulgarie devront encore patienter : leurs candidatures se sont heurtées à un veto de l'Autriche - et à celui des Pays-Bas pour la seule Bulgarie -, provoquant "une certaine amertume dans la salle", selon une source diplomatique.
"Je voterai aujourd'hui contre l'élargissement de Schengen à la Roumanie et la Bulgarie", avait annoncé le ministre autrichien de l'Intérieur Gerhard Karner en arrivant à la réunion. L'Autriche, qui fait face à une forte hausse des demandes d'asile, redoutait que la levée des contrôles aux frontières avec ces deux pays n'accroisse encore le flux des arrivées de migrants. "Sincères félicitations à la Croatie", a tweeté la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, qui s'est dite "très déçue" du refus essuyé par Sofia et Bucarest.
Même déception chez la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, qui s'est toutefois dite confiante sur leur adhésion "avant la fin du mandat" de la Commission en 2024. La Commission et le Parlement européen réclamaient de longue date d'inclure les trois pays à cette zone qui comprend la plupart des États de l'Union européenne plus l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.
L'adhésion de la Croatie aura notamment pour effet de supprimer les files d'attente de véhicules à ses frontières avec la Hongrie et la Slovénie et d'encourager encore plus le tourisme. En contrepartie, les pays de Schengen doivent assumer un contrôle rigoureux des frontières extérieures de cet espace et s'engager à une coopération policière pour lutter contre la criminalité organisée ou le terrorisme.
Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, souhaite la bienvenue à la Croatie et confie aussi être déçue que la Roumanie et la Bulgarie ne soient pas elles aussi intégrées à l'espace Schengen. (AFP)
Si l'Autriche a refusé l'entrée de la Roumanie (19 millions d'habitants) et de la Bulgarie (6,5 millions), les Pays-Bas, quant à eux, s'opposaient uniquement à celle de la Bulgarie. Le ministre néerlandais de la Migration, Eric van der Burg, avait expliqué jeudi que son pays avait des inquiétudes concernant "la corruption et les droits humains" dans cet État des Balkans et demandait un nouveau rapport à la Commission sur ces points.
Mais les dossiers d'adhésion de ces deux anciens pays communistes, entrés en 2007 dans l'UE et qui frappent à la porte de Schengen depuis plus de dix ans, étaient liés du point de vue procédural et le rejet de l'un entraînait de toute façon celui de l'autre. La question de l'élargissement de l'espace Schengen est revenue sur la table à un moment où les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l'UE sont en forte hausse, après avoir connu une baisse pendant la pandémie de Covid-19.
Des milliers de migrants restent coincés dans le cul-de-sac bosnien sur la route de l'Union européenne avec des centaines éparpillés dans la forêt ou qui squattent des maisons inhabitées. (AFP)
La poussée est particulièrement marquée par la route des Balkans occidentaux, où quelque 139.500 entrées irrégulières dans l'UE ont été détectées depuis janvier, selon Frontex. Un chiffre loin des 764.000 entrées enregistrées en 2015, pendant la crise des réfugiés, mais qui ne prend pas en compte l'exode de très nombreux Ukrainiens.
La hausse du nombre des arrivées par cet itinéraire migratoire - notamment par la Serbie - a poussé la Commission européenne à présenter un plan d'action pour tenter de le réduire. À l'inverse de l'Autriche, la France faisait valoir que l'élargissement de l'espace Schengen aux trois pays permettait de "mieux respecter le contrôle de nos frontières" et de limiter l'afflux par la route des Balkans.
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a, dans la matinée, participé à une réunion avec ses homologues allemande, néerlandais, belge mais aussi britannique, afin de renforcer leur coopération judiciaire et les échanges d'informations pour lutter contre les réseaux de passeurs. Gérald Darmanin a assuré que "plus de 1.100 interpellations de passeurs (avaient eu lieu) en France grâce notamment aux informations européennes l'année dernière". Les ministres ont aussi soutenu un "accord de travail" entre le Royaume-Uni et Frontex pour lutter contre l'immigration irrégulière.
Maxime Pluvinet avec AFP
"C'est confirmé, la Croatie rejoindra l'espace Schengen dès le 1er janvier 2023", a tweeté la présidence tchèque du Conseil de l'UE. Avec ce feu vert unanime des ministres de l'Intérieur réunis à Bruxelles, la Croatie devient le 27e membre de cette vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux frontières intérieures.
Le compte twitter officiel de la représentation permanente de la Croatie auprès de l’Union européenne indique qu'"il est désormais officiellement confirmé que la #Croatie rejoindra l'espace #Schengen à compter du 1er janvier 2023." (AFP)
"Sincères félicitations"
Ce pays de 3,9 millions d'habitants, membre de l'UE depuis 2013, rejoindra aussi la zone euro en janvier prochain. En revanche la Roumanie et la Bulgarie devront encore patienter : leurs candidatures se sont heurtées à un veto de l'Autriche - et à celui des Pays-Bas pour la seule Bulgarie -, provoquant "une certaine amertume dans la salle", selon une source diplomatique.
"Je voterai aujourd'hui contre l'élargissement de Schengen à la Roumanie et la Bulgarie", avait annoncé le ministre autrichien de l'Intérieur Gerhard Karner en arrivant à la réunion. L'Autriche, qui fait face à une forte hausse des demandes d'asile, redoutait que la levée des contrôles aux frontières avec ces deux pays n'accroisse encore le flux des arrivées de migrants. "Sincères félicitations à la Croatie", a tweeté la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, qui s'est dite "très déçue" du refus essuyé par Sofia et Bucarest.
Même déception chez la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, qui s'est toutefois dite confiante sur leur adhésion "avant la fin du mandat" de la Commission en 2024. La Commission et le Parlement européen réclamaient de longue date d'inclure les trois pays à cette zone qui comprend la plupart des États de l'Union européenne plus l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.
L'adhésion de la Croatie aura notamment pour effet de supprimer les files d'attente de véhicules à ses frontières avec la Hongrie et la Slovénie et d'encourager encore plus le tourisme. En contrepartie, les pays de Schengen doivent assumer un contrôle rigoureux des frontières extérieures de cet espace et s'engager à une coopération policière pour lutter contre la criminalité organisée ou le terrorisme.
Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures, souhaite la bienvenue à la Croatie et confie aussi être déçue que la Roumanie et la Bulgarie ne soient pas elles aussi intégrées à l'espace Schengen. (AFP)
Refus
Si l'Autriche a refusé l'entrée de la Roumanie (19 millions d'habitants) et de la Bulgarie (6,5 millions), les Pays-Bas, quant à eux, s'opposaient uniquement à celle de la Bulgarie. Le ministre néerlandais de la Migration, Eric van der Burg, avait expliqué jeudi que son pays avait des inquiétudes concernant "la corruption et les droits humains" dans cet État des Balkans et demandait un nouveau rapport à la Commission sur ces points.
Mais les dossiers d'adhésion de ces deux anciens pays communistes, entrés en 2007 dans l'UE et qui frappent à la porte de Schengen depuis plus de dix ans, étaient liés du point de vue procédural et le rejet de l'un entraînait de toute façon celui de l'autre. La question de l'élargissement de l'espace Schengen est revenue sur la table à un moment où les arrivées irrégulières aux frontières extérieures de l'UE sont en forte hausse, après avoir connu une baisse pendant la pandémie de Covid-19.
Des milliers de migrants restent coincés dans le cul-de-sac bosnien sur la route de l'Union européenne avec des centaines éparpillés dans la forêt ou qui squattent des maisons inhabitées. (AFP)
Route des Balkans
La poussée est particulièrement marquée par la route des Balkans occidentaux, où quelque 139.500 entrées irrégulières dans l'UE ont été détectées depuis janvier, selon Frontex. Un chiffre loin des 764.000 entrées enregistrées en 2015, pendant la crise des réfugiés, mais qui ne prend pas en compte l'exode de très nombreux Ukrainiens.
La hausse du nombre des arrivées par cet itinéraire migratoire - notamment par la Serbie - a poussé la Commission européenne à présenter un plan d'action pour tenter de le réduire. À l'inverse de l'Autriche, la France faisait valoir que l'élargissement de l'espace Schengen aux trois pays permettait de "mieux respecter le contrôle de nos frontières" et de limiter l'afflux par la route des Balkans.
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a, dans la matinée, participé à une réunion avec ses homologues allemande, néerlandais, belge mais aussi britannique, afin de renforcer leur coopération judiciaire et les échanges d'informations pour lutter contre les réseaux de passeurs. Gérald Darmanin a assuré que "plus de 1.100 interpellations de passeurs (avaient eu lieu) en France grâce notamment aux informations européennes l'année dernière". Les ministres ont aussi soutenu un "accord de travail" entre le Royaume-Uni et Frontex pour lutter contre l'immigration irrégulière.
Maxime Pluvinet avec AFP
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