Mondial : Le tube de Gala chanté par les Bleus
« C’est un morceau qui parle d’énergie et de résilience » : la chanteuse Gala est « heureuse » de voir son tube de 1996 Freed from desire repris par les Bleus au Mondial au Qatar et bien au-delà.

On a vu sur les réseaux sociaux Kylian Mbappé et sa bande entonner le refrain dans les vestiaires après la victoire en 8e de finale contre la Pologne (ils affrontent l’Angleterre samedi en quarts de finale). De quoi rappeler de bons souvenirs, quand leurs devanciers en équipe de France reprenaient I will survive, tube de 1978 de Gloria Gaynor, lors de leur parcours victorieux au Mondial-1998.

Tout comme I will survive (« Je survivrai »), histoire d’une femme qui se libère d’une relation toxique, Freed from desire (« Libérée du désir ») se lit comme un hymne féministe. « Tout le monde dit ça, mais au départ ce n’est pas féministe », précise Gala, chanteuse née en Italie, qui a vécu aux États-Unis et passe maintenant du temps à Paris.

C’est une histoire peu connue. À l’âge de 13 ans, un médecin en Italie lui diagnostique un problème au dos et lui assure qu’elle ne pourra jamais être danseuse, le rêve de sa vie. Mais aux États-Unis, plus tard, alors qu’elle étudie la photo, un autre médecin lui dit que rien ne peut l’empêcher de danser.
« Deux choses se sont mêlées, j’étais amoureuse d’un artiste sénégalais qui vivait de peu aux USA (soit libéré du désir matériel) et j’avais cette énergie revenue », développe la quadragénaire. « Freed from desire, c’est un morceau qui parle d’énergie et de résilience, je comprends qu’on l’associe à la volonté de marquer un but. »


« Je suis heureuse que les joueurs français la chantent, car la France m’a toujours bien reçue, j’ai été disque de diamant ici et j’y suis en ce moment, mais cette chanson a connu bien d’autres vies, a uni tellement de personnes différentes, c’est ça qui me réjouit », poursuit-elle. Pour ne parler que de sport, son tube a été adopté par les supporters de l’équipe de foot d’Irlande du Nord à l’Euro-2016, par ceux du club anglais de Wigan, de l’AC Milan. Il a aussi servi de bande-son au boxeur anglais Tyson Fury, entre autres.

« Ce n’est pas que la chanson des vainqueurs, c’est celle des outsiders aussi, je l’ai même vue reprise par des supporteurs de Paquito Navarro, qui venait de perdre au padel (sport de raquette) », se souvient la chanteuse. « Et chantée en même temps par des supporters de deux équipes de rugby australiennes censés se détester. » Le texte, hymne à la libération, a aussi été endossé comme elle le dit par « les féministes, la communauté LGBTQIA+ ou encore les défenseurs de l’environnement, car la course à la consommation mène la planète à sa perte ».  Freed from desire , c’est aussi une chanson d’indépendance et Gala a payé la sienne au prix fort. Quand elle se rend compte à la fin des années 1990 que son contrat avec sa maison de disque « n’est pas des plus favorables, pour être politiquement correct », elle le rompt. Ce qui ne se fait pas à l’époque.

« Les gens me disent « Mais tu étais où pendant toutes ces années, sur une île paradisiaque à boire du Martini ? », mais il faut savoir qu’on m’a fermé les portes en me disant quand j’avais 30 ans que j’étais finie, que j’étais le passé », confie-t-elle. « Je n’ai pas cessé de faire de la musique, mais mon label, c’était juste moi et une adresse mail, j’ai été indépendante avant l’heure, alors que c’est la règle aujourd’hui », décrit-elle, assurant avoir « des projets en cours ».
Et pour revenir au foot ? « Oui, je réponds toujours à ceux qui m’aiment et si les Français sont champions du monde et m’invitent, je veux bien chanter pour eux pour fêter ça. »

AFP
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