Raï : Pas d'alternative à l'internationalisation de la question libanaise
« Le mieux que ce gouvernement, et en particulier son chef, puisse faire, c’est d’œuvrer aux niveaux arabe et international pour accélérer l'élection d'un président », a martelé le patriarche maronite.

Le patriarche maronite Béchara Raï a une nouvelle fois souligné « la nécessité de se tourner vers les Nations unies et les pays décideurs pour sauver le Liban avant qu'il ne soit trop tard », ajoutant qu'« il n'y a pas d'alternative à l'internationalisation de la question libanaise après l'échec de toutes les solutions internes » .

Dans son homélie dimanche, il a rappelé "aux députés de notre nation et à ceux qui s'occupent des affaires politiques que le fondement de l'établissement du Liban en 1920 est le pluralisme culturel et religieux, dans l'unité ». « Son fondement après l'indépendance est le Pacte national, qui stipule de vivre ensemble dans l'égalité, et son fondement après l'accord de Taëf est une redistribution des rôles des communautés », a ajouté Mgr Raï .

Rappelant que le préambule de la Constitution souligne « que toute autorité qui contredit le Pacte de coexistence est illégitime », il a estimé que "tout ce que font les hommes politiques et les députés va à l’encontre de ces fondements, car ils ne respectent ni l'idée de l'établissement du Liban, ni le partenariat, ni le pluralisme, ni l'indépendance, ni le Pacte national, et ni Taëf et sa Constitution ».

Détruire la spécificité du pays

Mgr Rai s’est demandé si « l’objectif du comportement honteux des officiels est de détruire la spécificité, les valeurs et le système du Liban » ? « Y a-t-il une décision préméditée de démolir le Liban actuel et de construire sur ses ruines un projet d'État qui n'appartient ni à son peuple, ni à son histoire ni à son environnement ? », s’est-il encore interrogé.

Soulignant que les députés ont échoué neuf fois déjà à élire un président de la République, le patriarche a ajouté : "Cela signifie qu'ils ne veulent pas élire un président, ou qu'ils ne sont pas aptes à le faire, ce qui leur fait perdre la confiance du peuple et le respect des pays frères et amis qui tentent de sauver le Liban ».


Le patriarche maronite a en outre indiqué que "ceux qui font échouer les solutions internes sont ceux qui refusent l'internationalisation », ajoutant : « Lorsque la solution interne est bloquée et que l'internationalisation est rejetée, cela signifie que ces parties ne veulent aucune solution à la situation libanaise. Soit le Liban sera comme ils le veulent, soit il ne sera pas. Mais tout le monde doit savoir que le Liban sera comme tous ses fils le souhaitent ».

Conseil des ministres

Il a poursuivi : « Il y avait une forte opposition à la convocation du Conseil des ministres lundi dernier, avec un nombre minimal de ministres et un ordre du jour maximal, sans prendre en compte la représentation conforme au Pacte national. L'opposition a pris une dimension constitutionnelle, politique et communautaire, contre laquelle nous avions mis en garde. »

Rappelant qu’il avait invité le Premier ministre sortant Najib Mikati à reporter la séance « pour plus de concertations et afin de définir les prérogatives d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes en l’absence d’un président », Mgr Raï a regretté que le gouvernement ait quand même tenu sa séance, en dépit de l’opposition à cette réunion.

Dans ce contexte, il a appelé le gouvernement "à faire preuve de prudence dans l'utilisation des pouvoirs pour préserver l'unité nationale et empêcher certains d'exploiter ces réunions à des fins politiques et sectaires ».

« Le mieux que le gouvernement, et en particulier son chef, puisse faire, c’est d’œuvrer aux niveaux arabe et international pour accélérer l'élection d'un président », a martelé le patriarche maronite.

Réagissant implicitement à l’appel lancé par le président de la Chambre Nabih Berry à un dialogue parlementaire en vue de débloquer la présidentielle, il a appelé les partis « à transcender leurs luttes, afin de créer les circonstances appropriées pour des réunions réussies, sinon il ne servira à rien de répéter des réunions inutiles, comme cela se passe depuis trois mois. "

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