Il est de ces moments qui vous prennent pour mieux vous plonger dans les dédales de vos pensées, mais avec, tout au bout, la promesse d’une magnifique délivrance.
Moi, je ne suis pas trop sage. Je suis du style qui aime s’échapper, mais pas seulement en idées… C’est de là que sont nés mes vertiges.
Mes vertiges sont différents, ils ne viennent pas d’ "en haut", mais du plus profond de mes tripes. Comme un vertige d’amour, vous voyez, mais pas exactement celui auquel vous pensez.
Ils sont insolents, mais on ne peut pas leur en vouloir. Ils sont grandioses et authentiques et appartiennent à un domaine qui n’est la propriété de personne. Ils sont magiques, réveillent et provoquent mes démons et, avec eux, cette irrésistible envie de partir. Ils créent en moi un séisme qui met tous mes sens en ébullition.
Mes vertiges sont des émotions fortes. Ils sont multiples: ce sont des ciels, des océans, des voyages, des expéditions, des treks, des montagnes…
Prenons le vertige de la montagne par exemple. Il ne donne pas mal à la tête, rassurez-vous… sauf si vous ne respectez pas certaines règles. Car rien n'est jamais acquis, rien n’est jamais vraiment sûr, et c’est ce qui fait du vertige une aventure.
Et moi, ce genre de vertige, j’adore : quand le papillon se transforme en dragon et qu’il va flirter avec l’altitude. Là, le vertige prend tout son sens. Et sur le chemin des cimes, l’on se rend compte qu’on ne domine jamais la montagne. Elle nous rend humble, tout petit, c’est ce qui fait d’elle un géant à conquérir. Et c’est ce qui m’attire.
Pour aller à la conquête de ce vertige indomptable de la montagne, je vous emmène avec mes compagnons de route et moi dans notre périple d’aujourd’hui. Nous avons décidé de nous attaquer à Kornet el-Saouda, le plus haut sommet du Liban, qui culmine à 3088m d’altitude. Pas mal quand même.
La 4x4 s’embourbe sur la route qui nous emmène à notre point de départ du trek. Les premières neiges sont assez basses et surprenantes. Au terme de longs et pénibles efforts pour dégager le véhicule, nous commençons notre ascension avec deux heures de retard. Cela n’est pas sans impacter notre programme car les jours sont assez courts en cette période de l’année, début décembre, et le but est de ne pas se faire surprendre par la nuit. La montagne est une énigme et elle le restera toujours. Il ne faut donc jamais trop la provoquer, sinon elle nous engloutit !
Nous avançons sur une neige compacte et glissante. Le paysage autour est un dédale de monts blancs. Nous sommes seuls au monde. Le panorama est magistral et la synesthésie grisante: l’étendue des espaces vierges, le vent qui siffle à nos oreilles, le bruit de nos pas dans la neige qui crisse… L’avancée est douce et sereine car, en altitude, le mal des montagnes peut surprendre à tout moment au-delà de 2000 m et nous somme à plus de 2500 m.
Comment décrire cette sensation unique ? Je crois qu’on ne peut pas. Être là est un ressenti. Un honneur. La montagne se mérite, surtout la haute. Et là, nous jouons dans la cour des grands, il ne faut pas se rater à cette altitude, dans l’éloignement et à cette heure déjà tardive pour la montagne… Nous n’avons pas prévu de lampe frontale, et si la nuit tombe, nous nous retrouverons perdus comme des bleus.
Nous arrivons presque à la pente si abrupte qui annonce l’ascension finale. Et il y a encore du chemin à faire, mais il faut prendre une décision : poursuivre au risque de se faire surprendre par les ténèbres ou revenir sur nos pas ? La question ne reste pas longtemps sans réponse. Le cœur serré, nous décidons de rebrousser chemin. La sécurité doit passer avant tout, même chez l’esprit le plus aventureux. Cette expédition reste quand même une belle expérience. Nous reviendrons, cela est sûr et certain.
Sur le chemin du retour, et sans doute dans un effort gracieux en vue de nous consoler, la glace brille de plus en plus. Elle nous parle, nous invite à découvrir les paysages dans les vallées profondes qui nous entourent : de véritables joyaux. Nous sommes dans un écrin indescriptible. Les montagnes au loin s’enfilent en ombres chinoises et la lumière du soleil couchant infiltre de ces rayons agonisants ces lieux sauvages et solitaires.
En contrebas, la région de Bécharré d’un côté, et la plaine de la Békaa de l’autre, paraissent hors du temps. Nos âmes émerveillées se retrouvent en extase devant ce paysage qui évoque un amalgame de sensations: les nuages multicolores jouent à cache-cache au dessus du monde et s’entassent comme des vaisseaux en partance vers un pays magique.
Et nous glissons de la même manière dans cet éden étincelant. C’est la symphonie de la nature, la grandeur et la pudeur de la montagne. Cet enchantement ne nous quitte pas un instant avant que nous ne regagnions à regrets notre véhicule.
Mais l’aventure ne finit pas là pour autant. Le retour sur une route en lacets dans une descente vertigineuse est lui aussi à couper le souffle. Les yeux sont incapables de se détourner d’un soleil qui s’accouple lascivement à l’horizon, soulignant, en apesanteur, toute la beauté solennelle de ce panorama unique et silencieux, touché par la grâce divine de l’ultime rayon de soleil…
Moi, je ne suis pas trop sage. Je suis du style qui aime s’échapper, mais pas seulement en idées… C’est de là que sont nés mes vertiges.
Mes vertiges sont différents, ils ne viennent pas d’ "en haut", mais du plus profond de mes tripes. Comme un vertige d’amour, vous voyez, mais pas exactement celui auquel vous pensez.
Ils sont insolents, mais on ne peut pas leur en vouloir. Ils sont grandioses et authentiques et appartiennent à un domaine qui n’est la propriété de personne. Ils sont magiques, réveillent et provoquent mes démons et, avec eux, cette irrésistible envie de partir. Ils créent en moi un séisme qui met tous mes sens en ébullition.
Mes vertiges sont des émotions fortes. Ils sont multiples: ce sont des ciels, des océans, des voyages, des expéditions, des treks, des montagnes…
Prenons le vertige de la montagne par exemple. Il ne donne pas mal à la tête, rassurez-vous… sauf si vous ne respectez pas certaines règles. Car rien n'est jamais acquis, rien n’est jamais vraiment sûr, et c’est ce qui fait du vertige une aventure.
Et moi, ce genre de vertige, j’adore : quand le papillon se transforme en dragon et qu’il va flirter avec l’altitude. Là, le vertige prend tout son sens. Et sur le chemin des cimes, l’on se rend compte qu’on ne domine jamais la montagne. Elle nous rend humble, tout petit, c’est ce qui fait d’elle un géant à conquérir. Et c’est ce qui m’attire.
Pour aller à la conquête de ce vertige indomptable de la montagne, je vous emmène avec mes compagnons de route et moi dans notre périple d’aujourd’hui. Nous avons décidé de nous attaquer à Kornet el-Saouda, le plus haut sommet du Liban, qui culmine à 3088m d’altitude. Pas mal quand même.
La 4x4 s’embourbe sur la route qui nous emmène à notre point de départ du trek. Les premières neiges sont assez basses et surprenantes. Au terme de longs et pénibles efforts pour dégager le véhicule, nous commençons notre ascension avec deux heures de retard. Cela n’est pas sans impacter notre programme car les jours sont assez courts en cette période de l’année, début décembre, et le but est de ne pas se faire surprendre par la nuit. La montagne est une énigme et elle le restera toujours. Il ne faut donc jamais trop la provoquer, sinon elle nous engloutit !
Nous avançons sur une neige compacte et glissante. Le paysage autour est un dédale de monts blancs. Nous sommes seuls au monde. Le panorama est magistral et la synesthésie grisante: l’étendue des espaces vierges, le vent qui siffle à nos oreilles, le bruit de nos pas dans la neige qui crisse… L’avancée est douce et sereine car, en altitude, le mal des montagnes peut surprendre à tout moment au-delà de 2000 m et nous somme à plus de 2500 m.
Comment décrire cette sensation unique ? Je crois qu’on ne peut pas. Être là est un ressenti. Un honneur. La montagne se mérite, surtout la haute. Et là, nous jouons dans la cour des grands, il ne faut pas se rater à cette altitude, dans l’éloignement et à cette heure déjà tardive pour la montagne… Nous n’avons pas prévu de lampe frontale, et si la nuit tombe, nous nous retrouverons perdus comme des bleus.
Nous arrivons presque à la pente si abrupte qui annonce l’ascension finale. Et il y a encore du chemin à faire, mais il faut prendre une décision : poursuivre au risque de se faire surprendre par les ténèbres ou revenir sur nos pas ? La question ne reste pas longtemps sans réponse. Le cœur serré, nous décidons de rebrousser chemin. La sécurité doit passer avant tout, même chez l’esprit le plus aventureux. Cette expédition reste quand même une belle expérience. Nous reviendrons, cela est sûr et certain.
Sur le chemin du retour, et sans doute dans un effort gracieux en vue de nous consoler, la glace brille de plus en plus. Elle nous parle, nous invite à découvrir les paysages dans les vallées profondes qui nous entourent : de véritables joyaux. Nous sommes dans un écrin indescriptible. Les montagnes au loin s’enfilent en ombres chinoises et la lumière du soleil couchant infiltre de ces rayons agonisants ces lieux sauvages et solitaires.
En contrebas, la région de Bécharré d’un côté, et la plaine de la Békaa de l’autre, paraissent hors du temps. Nos âmes émerveillées se retrouvent en extase devant ce paysage qui évoque un amalgame de sensations: les nuages multicolores jouent à cache-cache au dessus du monde et s’entassent comme des vaisseaux en partance vers un pays magique.
Et nous glissons de la même manière dans cet éden étincelant. C’est la symphonie de la nature, la grandeur et la pudeur de la montagne. Cet enchantement ne nous quitte pas un instant avant que nous ne regagnions à regrets notre véhicule.
Mais l’aventure ne finit pas là pour autant. Le retour sur une route en lacets dans une descente vertigineuse est lui aussi à couper le souffle. Les yeux sont incapables de se détourner d’un soleil qui s’accouple lascivement à l’horizon, soulignant, en apesanteur, toute la beauté solennelle de ce panorama unique et silencieux, touché par la grâce divine de l’ultime rayon de soleil…
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