L'Ukraine abat une armée de drones près de Kiev
Alors que la Russie poursuit son offensive en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité ses forces antiaériennes pour l'interception d'un essaim de drones en direction de Kiev. L'attaque semblait avoir pour objectif de détruire des infrastructures énergétiques. Selon Kiev, 13 drones de fabrication iranienne ont été abattus. 

L'Ukraine a affirmé mercredi avoir détruit la totalité d'un essaim de drones lancés au petit matin par la Russie contre Kiev, dernière attaque en date de Moscou qui cherche à anéantir systématiquement les infrastructures énergétiques.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité de l'efficacité de ses forces antiaériennes, affirmant que la totalité des 13 drones de fabrication iranienne Shahed avaient été abattus.

Des drones "kamikazes " iraniens Shahed 136 livrés à Moscou (AFP)

"Les terroristes ont commencé la matinée avec 13 Shahed", a déclaré M. Zelensky en référence aux drones explosifs. "Selon des informations préliminaires, la totalité des 13 ont été abattus", a-t-il ajouté.

Le Kremlin, de son côté, a balayé l'idée d'une trêve de Noël ou du Nouvel An sur le terrain, jurant encore une fois de poursuivre les combats.

"Aucune proposition n'a été formulée par qui que ce soit, ce sujet n'est pas à l'ordre du jour", a dit à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur la possibilité d'une telle pause dans les hostilités.
"Dégâts mineurs"

Dans l'ouest de Kiev, des journalistes de l'AFP ont vu dans la matinée police et secours déployés sur les lieux où, selon l'administration militaire, des débris des appareils abattus "sont retombés sur un bâtiment administratif" et ont causé des "dégâts mineurs" à "quatre immeubles d'habitation".

"Il n'y a pas de blessés", s'est-elle félicitée sur Telegram.

Le toit du bâtiment semblait en grande partie détruit et des débris de briques, bois et ferrailles jonchaient le sol gelé et enneigé.

Depuis octobre et une série d'humiliants revers militaires russes, Moscou lance régulièrement des frappes massives à l'aide de drones et de missiles.

Il s'agit de détruire, alors que les températures plongent et que la neige tombe, les infrastructures énergétiques en Ukraine, laissant des millions de personnes dans le froid et l'obscurité.



"Presque tous les enfants en Ukraine - soit près de sept millions", sont menacés par ces attaques, s'est alarmé mercredi l'Unicef.

"La situation du système énergétique de l'Ukraine reste difficile", a répété de son côté l'opérateur national, Ukrenergo.


Selon l'entreprise, l'Est est la zone la plus touchée, car les bombardements y sont "presque quotidiens". "Les travaux de réparation sont ralentis en raison du danger pour la vie des employés".

La précédente attaque russe d'ampleur national et visant des cibles énergétiques dans toute l'Ukraine remonte au 5 décembre.

Celle de mercredi sur Kiev intervient au lendemain d'une conférence internationale à Paris organisée en soutien à l'Ukraine, et cela alors que le président russe Vladimir Poutine a promis de continuer sa campagne de bombardements.

Les autorités de Kiev ont pu y engranger plus d'un milliard d'euros de promesses de dons pour aider la population à passer l'hiver.
Échange de prisonniers

Par ailleurs, la présidence ukrainienne a indiqué mercredi avoir obtenu la libération de 64 soldats ukrainiens et d'un citoyen américain, lors d'un nouvel échange de prisonniers avec la Russie.

Selon l'agence de presse russe Tass, l'Américain Suedi Murekezi avait été arrêté en juin dans les territoires occupés par la Russie, avant d'être inculpé début août pour avoir "participé à des manifestations pro-ukrainiennes et antirusses" et "incité à la haine raciale" à Kherson (sud) au début du conflit.

Au cours de l'échange de mercredi, quatre corps "ont également été restitués", a précisé Andriï Iermak, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne.

Dans un discours à l'occasion de la remise officielle au peuple ukrainien du prix Sakharov pour la liberté de pensée, Volodymyr Zelensky a de nouveau réclamé la mise en place "le plus rapidement possible" d'un tribunal pour juger les crimes de guerre russes en Ukraine.

Les habitants de Kiev se réfugient dans une station de métro pendant l'alerte au raid aérien (AFP)

Sur le front Est, dans la région de Donetsk, les combats d'artillerie continuaient de faire rage, en particulier aux abords de la ville, aujourd'hui largement détruite, de Bakhmout, que la Russie tente de conquérir depuis l'été, et de Avdiivka, a indiqué la présidence ukrainienne.

Elle affirme aussi que des attaques russes ont été repoussées dans la région de Kharkiv (nord-est), que l'armée ukrainienne a presque entièrement reconquise en septembre, infligeant une lourde défaite à la Russie.

Enfin, les services ukrainiens de sécurité (SBU) ont par ailleurs annoncé mener mercredi matin des perquisitions dans des églises orthodoxes soupçonnées de liens avec Moscou.

Ces opérations interviennent une dizaine de jours après que Volodymyr Zelensky a annoncé vouloir interdire les activités sen Ukraine des organisations religieuses affiliées à la Russie.

Avec AFP
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