\
De la crise des réfugiés à la défense de l’environnement, "In Viaggio", en salles  en France, propose une plongée inédite dans les voyages du pape François pour y mettre en exergue le fond de son message.

Ce documentaire de 80 minutes, en compétition à la dernière Mostra de Venise, se veut être "un film en évolution constante, tout comme le sont les voyages du pape", selon son réalisateur, Gianfranco Rosi.

Des écoles de Madagascar aux ruines de Mossoul en passant par les traditionnelles conférences de presse dans l’avion, l’accent est mis sur les déclarations du pape depuis son premier déplacement, en 2013 sur l’île italienne de Lampedusa.

"Pour François, le voyage est intellectuel et spirituel. L’idée de ce pape sans cesse en mouvement, parcourant le globe, me fascinait", explique M. Rosi, qui a dû s’atteler à un tri draconien parmi 500 heures d’archives mises à sa disposition par le Vatican.

Pauvreté, guerre, migrations, environnement, trafic d’êtres humains, persécution des minorités, peine de mort, pédocriminalité dans l’Église : au fil d’un montage sans commentaires et ponctué de nombreux silences, le film met en valeur les thèmes évoqués par Jorge Bergoglio aux quatre coins du globe.

L’accent est également mis sur le dialogue œcuménique et interreligieux, à l’image du pape se recueillant au Mémorial de la Shoah en Israël, ou rencontrant des responsables musulmans en Turquie, aux Émirats et en Irak.


Pour mieux retranscrire l’esprit de ces évènements, le cinéaste italien a lui-même participé à deux déplacements avec le jésuite argentin, qui a effectué 39 voyages et visité une soixantaine de pays en près de 10 ans de pontificat.

Tournées il y a plusieurs années, certaines séquences tranchent avec l’actualité, comme la rencontre historique en 2016 à Cuba avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, fidèle allié de Vladimir Poutine qui a, depuis, soutenu l’invasion de l’Ukraine par Moscou tandis que François a multiplié les appels à la paix.

"L’invasion de l’Ukraine a modifié notre approche et a imposé un ordre différent à l’enchaînement des images. La chronologie est devenue essentielle", car "ses avertissements et son analyse de la guerre se sont fait entendre avec plus de force", a précisé M. Rosi.

Âgé de 59 ans, le réalisateur a été récompensé par de nombreux prix, dont l’Ours d’Or à Berlin en 2016 pour Fuocoammare, consacré à la crise migratoire en Méditerranée.

AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire