Sous la houlette de Yasmina Sabbah, Le Chœur de l’Université Saint-Joseph (USJ) interprètera le mardi 20 décembre, à 20h30, à l’église Saint-Joseph, rue Monnot, le «African Sanctus» de David Fanschawe. Une œuvre musicale éclectique, qui crée des liens entre différentes cultures et religions. En somme, un message de tolérance qui s’aligne sur la mission de l’USJ.
Yasmina Sabbah, une directrice de chœur chevronnée
Yasmina Sabbah est une cheffe de chœur et d’orchestre libanaise, titulaire d’un Master en direction de chœur et d’orchestre de l’Université de Cambridge.
En juillet 2021, elle a été nommée chef d’orchestre du Firdaus Orchestra, un ensemble musical pionnier entièrement féminin développé exclusivement pour l’Expo 2020 à Dubaï. Elle a également dirigé des pièces musicales aux côtés d’icônes mondiales de la musique telles que Andrea Bocelli, Christina Aguilera, Anoushka Shankar et Hussain Al Jassmi. Mme Sabbah est également directrice musicale de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et dirige le Chœur de l’USJ depuis 2016.
À propos du chœur de l’USJ
Fondé en 2015 par le Pr. Salim Daccache s. j., le chœur de l’USJ compte plus de soixante-dix chanteurs. «Dès mon retour de Cambridge, j’ai été contacté par le père recteur de l’USJ, Pr. Daccache, qui voulait créer un chœur pour l’université. Nous avons commencé avec 20 chanteurs, nous en sommes aujourd’hui à 50. Cette expérience dure depuis huit ans, un rêve qui donne vie à la musique baroque, contemporaine, et a pour but de découvrir des pièces musicales inédites, qui n’ont jamais été jouées auparavant», explique la directrice du chœur.
L’aventure a commencé par une annonce de recrutement postée en ligne, une manière d’embauche qui est toujours adoptée. Deux auditions sont organisées chaque année, une en septembre et l’autre en janvier. Les annonces pour les auditions se font sur le site officiel du chœur de l’USJ, ainsi que sur les pages Facebook et Instagram @choeurusj
Aucune expérience n’est requise et la sélection se fait en deux étapes: les auditions au cours desquelles les chanteurs interprètent une chanson de leur choix qui met en relief le timbre de leur voix; le recrutement qui consiste en une entrevue avec les dirigeants du chœur pour évaluer leur faculté d’adaptation, leur personnalité et leur capacité à travailler en groupe.
Financement du projet et défis financiers
«Les temps sont très difficiles, mais je refuse catégoriquement que la qualité de nos concerts soit entravée par l’aspect financier», nous confie Mme Sabbah. Pour le financement, le chœur de l’USJ compte surtout sur l’autofinancement: «J’ai la chance d’avoir des chanteurs volontaires qui m’aident à sponsoriser le chœur. Nous avons également plusieurs comités de collecte de fonds qui organisent plusieurs événements chaque année. Récemment, nous avons lancé la “Campagne des amis du chœur de l’USJ”. Les frais d'adhésion varient entre 300 et 5.000 dollars américains et les adhérents bénéficient d’un accès VIP aux deux concerts annuels du chœur ainsi que d’une invitation à un concert exclusif et à un vin d’honneur», ajoute la directrice. L’adhésion au chœur de l’USJ se fait en ligne ici.
Les fonds recueillis servent à payer les musiciens professionnels, ainsi que la logistique. Les choristes, quant à eux, sont des volontaires non rémunérés. Quant aux chanteurs professionnels étrangers, ce sont leurs ambassades qui assurent leur cachet et les frais de leur séjour. Bien que la crise économique soit un fardeau énorme pour le chœur, Mme Sabbah redouble d’efforts pour trouver une solution à chaque problème qui se présente.
Le chœur de l’USJ, une formation pour les musiciens de demain
Durant la répétition, un travail de formation se fait pour chaque chanteur et membre du chœur. Des aperçus historiques et des répertoires musicaux sont offerts aux participants, ainsi que des cours de de chant et de respiration. Le souci d’avoir des musiciens bien formés est au cœur du travail des dirigeants de la chorale qui espèrent transformer cette institution en une école de musique: «J’avais le projet de créer une école de musique où tous les amateurs pourraient avoir accès à une formation. Ce projet est toujours d’actualité, mais a malheureusement été retardé par la crise économique qui sévit depuis 2019. Pour le moment, des cours de théorie de la musique sont dispensés aux étudiants de l’USJ, dans l'espoir qu’une académie verra le jour très bientôt. Actuellement, nos concerts sont gratuits et sont donnés uniquement au Liban. Nous espérons vivement qu’avec l’aide de nos sponsors, et une fois la situation économique améliorée, nous pourrons offrir à nos musiciens et chanteurs l’opportunité de se produire à l’étranger», explique la directrice du chœur.
Une institution catholique qui crée des liens
Bien que l’Université Saint-Joseph soit une université catholique, son chœur aborde tout genre de musique, religieux et profane: «Historiquement, les chorales ont vu le jour pour animer les messes par des musiques sacrées. Nous révolutionnons le concept de la chorale classique en abordant également des musiques profanes. Au chœur de l’USJ, nous avons des choristes qui représentent le Liban, puisque nous avons des membres de presque toutes les religions et confessions, venant des quatre coins du pays. À nos répétitions, qui prennent place à l’USJ deux fois par semaine, des participants venant de Tyr, Byblos, Batroun et d'autres régions ne manquent jamais à l’appel, malgré la situation financière compliquée et le prix élevé des carburants. Nous nous réunissons par amour de la musique, sans penser à nos différences. Nous sommes unis, à l’image du Liban auquel on aspire», explique Mme Sabbah.
Ce sens du rapprochement ne se fait pas seulement à travers la pluralité des participants, mais aussi grâce à l’exploration de musiques ethniques qui viennent de partout dans le monde. La chorale explore également de nouvelles configurations musicales: «L’année passée, nous avons travaillé une messe en version tango; cette musique, normalement très sensuelle, a été déclinée en version religieuse. Nous avons également travaillé sur des poèmes d’amour de la Seconde Guerre mondiale, les mixant avec de la musique sacrée, en guise de message d’amour et de paix entre les différentes religions » indique la directrice.
L’Afrique, au cœur de la chorale
Cette année, le chœur de l’USJ aborde une nouvelle thématique: la musique africaine, avec des musiciens venant de Los Angeles pour l’occasion.
«African Sanctus», du compositeur et ethnomusicologue anglais David Fanshawe, est une œuvre festive et visionnaire, empreinte de profondeur et de spiritualité, symbolisant l’unité entre les peuples, leurs croyances et avant tout leurs musiques. Ce travail singulier harmonise remarquablement la messe latine avec la musique africaine traditionnelle enregistrée par le compositeur lors de ses expéditions devenues légendaires sur le continent africain, le long du Nil.
Des bandes de musique ont été enregistrées en Égypte, au Soudan, en Ouganda et au Kenya. Le but de ce travail musical est de marier ces enregistrements avec des interprétations en direct du chœur, de la soprano, de l’ensemble instrumental et des percussions ethniques pour en faire une œuvre humaniste porteuse de paix et d’amour entre les nations: «Le génie de ce travail se trouve dans la capacité de s’adapter à une création polyrythmique et d’y intégrer une musique religieuse», explique Mme Sabbah.
Ce travail sera représenté lundi 19 et mardi 20, à 20h30, à la cathédrale Saint-Joseph, rue Monnot, et pourra être suivi en direct uniquement mardi 20 sur YouTube en cliquant ici.
Le chœur et sa directrice remercient les sponsors de l’événement, les ambassades des États-Unis, de Suisse et d’Espagne, ainsi que l’association Philippe Jabre, Designer-24, Burgundy et les Amis du chœur de l’USJ sans qui l’événement ne pourrait pas voir le jour.
Yasmina Sabbah, une directrice de chœur chevronnée
Yasmina Sabbah est une cheffe de chœur et d’orchestre libanaise, titulaire d’un Master en direction de chœur et d’orchestre de l’Université de Cambridge.
En juillet 2021, elle a été nommée chef d’orchestre du Firdaus Orchestra, un ensemble musical pionnier entièrement féminin développé exclusivement pour l’Expo 2020 à Dubaï. Elle a également dirigé des pièces musicales aux côtés d’icônes mondiales de la musique telles que Andrea Bocelli, Christina Aguilera, Anoushka Shankar et Hussain Al Jassmi. Mme Sabbah est également directrice musicale de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et dirige le Chœur de l’USJ depuis 2016.
À propos du chœur de l’USJ
Fondé en 2015 par le Pr. Salim Daccache s. j., le chœur de l’USJ compte plus de soixante-dix chanteurs. «Dès mon retour de Cambridge, j’ai été contacté par le père recteur de l’USJ, Pr. Daccache, qui voulait créer un chœur pour l’université. Nous avons commencé avec 20 chanteurs, nous en sommes aujourd’hui à 50. Cette expérience dure depuis huit ans, un rêve qui donne vie à la musique baroque, contemporaine, et a pour but de découvrir des pièces musicales inédites, qui n’ont jamais été jouées auparavant», explique la directrice du chœur.
L’aventure a commencé par une annonce de recrutement postée en ligne, une manière d’embauche qui est toujours adoptée. Deux auditions sont organisées chaque année, une en septembre et l’autre en janvier. Les annonces pour les auditions se font sur le site officiel du chœur de l’USJ, ainsi que sur les pages Facebook et Instagram @choeurusj
Aucune expérience n’est requise et la sélection se fait en deux étapes: les auditions au cours desquelles les chanteurs interprètent une chanson de leur choix qui met en relief le timbre de leur voix; le recrutement qui consiste en une entrevue avec les dirigeants du chœur pour évaluer leur faculté d’adaptation, leur personnalité et leur capacité à travailler en groupe.
Financement du projet et défis financiers
«Les temps sont très difficiles, mais je refuse catégoriquement que la qualité de nos concerts soit entravée par l’aspect financier», nous confie Mme Sabbah. Pour le financement, le chœur de l’USJ compte surtout sur l’autofinancement: «J’ai la chance d’avoir des chanteurs volontaires qui m’aident à sponsoriser le chœur. Nous avons également plusieurs comités de collecte de fonds qui organisent plusieurs événements chaque année. Récemment, nous avons lancé la “Campagne des amis du chœur de l’USJ”. Les frais d'adhésion varient entre 300 et 5.000 dollars américains et les adhérents bénéficient d’un accès VIP aux deux concerts annuels du chœur ainsi que d’une invitation à un concert exclusif et à un vin d’honneur», ajoute la directrice. L’adhésion au chœur de l’USJ se fait en ligne ici.
Les fonds recueillis servent à payer les musiciens professionnels, ainsi que la logistique. Les choristes, quant à eux, sont des volontaires non rémunérés. Quant aux chanteurs professionnels étrangers, ce sont leurs ambassades qui assurent leur cachet et les frais de leur séjour. Bien que la crise économique soit un fardeau énorme pour le chœur, Mme Sabbah redouble d’efforts pour trouver une solution à chaque problème qui se présente.
Le chœur de l’USJ, une formation pour les musiciens de demain
Durant la répétition, un travail de formation se fait pour chaque chanteur et membre du chœur. Des aperçus historiques et des répertoires musicaux sont offerts aux participants, ainsi que des cours de de chant et de respiration. Le souci d’avoir des musiciens bien formés est au cœur du travail des dirigeants de la chorale qui espèrent transformer cette institution en une école de musique: «J’avais le projet de créer une école de musique où tous les amateurs pourraient avoir accès à une formation. Ce projet est toujours d’actualité, mais a malheureusement été retardé par la crise économique qui sévit depuis 2019. Pour le moment, des cours de théorie de la musique sont dispensés aux étudiants de l’USJ, dans l'espoir qu’une académie verra le jour très bientôt. Actuellement, nos concerts sont gratuits et sont donnés uniquement au Liban. Nous espérons vivement qu’avec l’aide de nos sponsors, et une fois la situation économique améliorée, nous pourrons offrir à nos musiciens et chanteurs l’opportunité de se produire à l’étranger», explique la directrice du chœur.
Une institution catholique qui crée des liens
Bien que l’Université Saint-Joseph soit une université catholique, son chœur aborde tout genre de musique, religieux et profane: «Historiquement, les chorales ont vu le jour pour animer les messes par des musiques sacrées. Nous révolutionnons le concept de la chorale classique en abordant également des musiques profanes. Au chœur de l’USJ, nous avons des choristes qui représentent le Liban, puisque nous avons des membres de presque toutes les religions et confessions, venant des quatre coins du pays. À nos répétitions, qui prennent place à l’USJ deux fois par semaine, des participants venant de Tyr, Byblos, Batroun et d'autres régions ne manquent jamais à l’appel, malgré la situation financière compliquée et le prix élevé des carburants. Nous nous réunissons par amour de la musique, sans penser à nos différences. Nous sommes unis, à l’image du Liban auquel on aspire», explique Mme Sabbah.
Ce sens du rapprochement ne se fait pas seulement à travers la pluralité des participants, mais aussi grâce à l’exploration de musiques ethniques qui viennent de partout dans le monde. La chorale explore également de nouvelles configurations musicales: «L’année passée, nous avons travaillé une messe en version tango; cette musique, normalement très sensuelle, a été déclinée en version religieuse. Nous avons également travaillé sur des poèmes d’amour de la Seconde Guerre mondiale, les mixant avec de la musique sacrée, en guise de message d’amour et de paix entre les différentes religions » indique la directrice.
L’Afrique, au cœur de la chorale
Cette année, le chœur de l’USJ aborde une nouvelle thématique: la musique africaine, avec des musiciens venant de Los Angeles pour l’occasion.
«African Sanctus», du compositeur et ethnomusicologue anglais David Fanshawe, est une œuvre festive et visionnaire, empreinte de profondeur et de spiritualité, symbolisant l’unité entre les peuples, leurs croyances et avant tout leurs musiques. Ce travail singulier harmonise remarquablement la messe latine avec la musique africaine traditionnelle enregistrée par le compositeur lors de ses expéditions devenues légendaires sur le continent africain, le long du Nil.
Des bandes de musique ont été enregistrées en Égypte, au Soudan, en Ouganda et au Kenya. Le but de ce travail musical est de marier ces enregistrements avec des interprétations en direct du chœur, de la soprano, de l’ensemble instrumental et des percussions ethniques pour en faire une œuvre humaniste porteuse de paix et d’amour entre les nations: «Le génie de ce travail se trouve dans la capacité de s’adapter à une création polyrythmique et d’y intégrer une musique religieuse», explique Mme Sabbah.
Ce travail sera représenté lundi 19 et mardi 20, à 20h30, à la cathédrale Saint-Joseph, rue Monnot, et pourra être suivi en direct uniquement mardi 20 sur YouTube en cliquant ici.
Le chœur et sa directrice remercient les sponsors de l’événement, les ambassades des États-Unis, de Suisse et d’Espagne, ainsi que l’association Philippe Jabre, Designer-24, Burgundy et les Amis du chœur de l’USJ sans qui l’événement ne pourrait pas voir le jour.
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