©Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un alors qu'il dirige un test d'éjection au sol - un test de moteur à combustible solide à haute puissance - effectué sur le site de lancement du satellite Saikai dans la province de Pyongan du Sud. (AFP)
La Corée du Nord, dont le statut d'État nucléaire serait "irréversible" d'après le président Kim Jung Un, a procédé dimanche au lancement de deux nouveaux missiles balistiques de moyenne portée. Aussitôt dénoncés par Séoul, ces tirs interviennent dans un contexte de développement de l'armement nord-coréen, trois jours après l'annonce par Pyongyang d'un test réussi de moteur à combustible solide.
L'état-major interarmées sud-coréen a déclaré avoir détecté deux missiles balistiques de moyenne portée tirés depuis la zone de Tongchang-ri, dans la province de Pyongan du Nord (nord-ouest), en direction de la mer de l'Est, aussi appelée mer du Japon. Les missiles ont été détectés entre 11H13 et ils ont parcouru une trajectoire "loftée", volant sur une distance d'environ 500 km, a précisé l'état-major dans un communiqué.
Pyongyang avait déclaré jeudi avoir testé un nouveau "moteur à combustible solide de forte poussée." (AFP)
Tongchang-ri abrite un important site de lancement de fusées, où Pyongyang a testé jeudi un "moteur à combustible solide de forte poussée", que son média d'État KCNA a qualifié de test important "pour le développement d'un système d'armement stratégique d'un nouveau type".
"Étant donné que les missiles lancés aujourd'hui sont des missiles balistiques de moyenne portée, on estime qu'il s'agit de tirs d'essai d'un nouveau missile balistique équipé du moteur à combustible solide testé le 15 décembre", a observé Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong.
L'armée de Séoul a "fermement" condamné le tir de dimanche, le qualifiant de "grave provocation" et de "violation claire" des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. "Notre armée maintiendra un état de préparation (complet) fondé sur la capacité à mener une réponse écrasante à toute provocation de la Corée du Nord", a-t-elle ajouté.
Malgré les lourdes sanctions internationales pesant sur ses programmes d'armements, Pyongyang a bâti un arsenal de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), dont la Corée du Nord a lancé son exemplaire le plus avancé cette année, marquée par une série record d'essais d'armements.
Tous ses ICBM répertoriés sont cependant à carburant liquide. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un considère comme une priorité stratégique le développement de moteurs à combustible solide en vue de fabriquer des missiles plus avancés. Les fusées à carburant liquide sont connues pour être difficiles à opérer et elles nécessitent un long temps de préparation en vue de leur décollage, les rendant plus lentes et, pour l'ennemi, plus faciles à repérer et à détruire.
Les missiles à combustible solide, plus faciles et mobiles, nécessitent moins de temps de préparation et sont plus difficiles à détecter avant leur mise à feu. Parmi les objectifs dévoilés en 2021 par Kim Jong Un figure le développement d'ICBM à combustible solide qui pourraient être lancés depuis la terre ferme ou depuis des sous-marins.
Le test de moteur de jeudi a constitué une étape vers la réalisation de cet objectif, estiment les experts, qui disent ignorer à quel stade de développement se trouve la Corée du Nord au sujet de tels missiles. Les orientations politiques pour 2023 du pays isolé doivent être exposées courant décembre lors d'une réunion clé du parti. KCNA a rapporté que, selon Kim Jong Un, l'année 2023 serait une "année historique".
Pendant plusieurs années, le dirigeant avait tenu un discours le 1er janvier avant de rompre cette tradition au profit d'annonces lors de cette réunion plénière de fin d'année. Dans son discours le plus récent, publié pour le dernier jour de l'An, il s'était concentré sur les affaires intérieures. Les experts affirment que si Kim Jong Un s'est abstenu de s'adresser directement aux États-Unis la dernière fois, il pourrait cette fois-ci changer de ton.
Kim Jong Un a affirmé en 2022 qu'il souhaitait que la Corée du Nord détienne la force nucléaire la plus puissante du monde, et a déclaré "irréversible" le statut d'État nucléaire de son pays. Les États-Unis et la Corée du Sud avertissent depuis des mois que la Corée du Nord pourrait être en train de préparer ce qui serait son septième essai nucléaire de son histoire et le premier en cinq ans. La Corée du Nord est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de son programme nucléaire et de ses missiles depuis 2006.
Maxime Pluvinet avec AFP
L'état-major interarmées sud-coréen a déclaré avoir détecté deux missiles balistiques de moyenne portée tirés depuis la zone de Tongchang-ri, dans la province de Pyongan du Nord (nord-ouest), en direction de la mer de l'Est, aussi appelée mer du Japon. Les missiles ont été détectés entre 11H13 et ils ont parcouru une trajectoire "loftée", volant sur une distance d'environ 500 km, a précisé l'état-major dans un communiqué.
Pyongyang avait déclaré jeudi avoir testé un nouveau "moteur à combustible solide de forte poussée." (AFP)
"D'un nouveau type"
Tongchang-ri abrite un important site de lancement de fusées, où Pyongyang a testé jeudi un "moteur à combustible solide de forte poussée", que son média d'État KCNA a qualifié de test important "pour le développement d'un système d'armement stratégique d'un nouveau type".
"Étant donné que les missiles lancés aujourd'hui sont des missiles balistiques de moyenne portée, on estime qu'il s'agit de tirs d'essai d'un nouveau missile balistique équipé du moteur à combustible solide testé le 15 décembre", a observé Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong.
L'armée de Séoul a "fermement" condamné le tir de dimanche, le qualifiant de "grave provocation" et de "violation claire" des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. "Notre armée maintiendra un état de préparation (complet) fondé sur la capacité à mener une réponse écrasante à toute provocation de la Corée du Nord", a-t-elle ajouté.
Malgré les lourdes sanctions internationales pesant sur ses programmes d'armements, Pyongyang a bâti un arsenal de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), dont la Corée du Nord a lancé son exemplaire le plus avancé cette année, marquée par une série record d'essais d'armements.
Priorité stratégique
Tous ses ICBM répertoriés sont cependant à carburant liquide. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un considère comme une priorité stratégique le développement de moteurs à combustible solide en vue de fabriquer des missiles plus avancés. Les fusées à carburant liquide sont connues pour être difficiles à opérer et elles nécessitent un long temps de préparation en vue de leur décollage, les rendant plus lentes et, pour l'ennemi, plus faciles à repérer et à détruire.
Les missiles à combustible solide, plus faciles et mobiles, nécessitent moins de temps de préparation et sont plus difficiles à détecter avant leur mise à feu. Parmi les objectifs dévoilés en 2021 par Kim Jong Un figure le développement d'ICBM à combustible solide qui pourraient être lancés depuis la terre ferme ou depuis des sous-marins.
Le test de moteur de jeudi a constitué une étape vers la réalisation de cet objectif, estiment les experts, qui disent ignorer à quel stade de développement se trouve la Corée du Nord au sujet de tels missiles. Les orientations politiques pour 2023 du pays isolé doivent être exposées courant décembre lors d'une réunion clé du parti. KCNA a rapporté que, selon Kim Jong Un, l'année 2023 serait une "année historique".
État "irréversible"
Pendant plusieurs années, le dirigeant avait tenu un discours le 1er janvier avant de rompre cette tradition au profit d'annonces lors de cette réunion plénière de fin d'année. Dans son discours le plus récent, publié pour le dernier jour de l'An, il s'était concentré sur les affaires intérieures. Les experts affirment que si Kim Jong Un s'est abstenu de s'adresser directement aux États-Unis la dernière fois, il pourrait cette fois-ci changer de ton.
Kim Jong Un a affirmé en 2022 qu'il souhaitait que la Corée du Nord détienne la force nucléaire la plus puissante du monde, et a déclaré "irréversible" le statut d'État nucléaire de son pays. Les États-Unis et la Corée du Sud avertissent depuis des mois que la Corée du Nord pourrait être en train de préparer ce qui serait son septième essai nucléaire de son histoire et le premier en cinq ans. La Corée du Nord est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies au sujet de son programme nucléaire et de ses missiles depuis 2006.
Maxime Pluvinet avec AFP
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