Finul: Le contexte de l’attaque d’al-Aqabiya et ses répercussions
Les conséquences de l’attaque contre la Finul dans le village d’al-Aqabiya, au sud de Saïda, qui a entraîné la mort d'un Casque bleu irlandais, ne pourront pas être ignorées par le Liban.

Alors que l'on attend les résultats de l'enquête en cours et l'arrestation des personnes impliquées dans cet incident, le scénario de ce qui se passe contre les forces onusiennes au Liban-Sud se précise. Selon des sources proches des Nations Unies, la situation se résume comme suit:

Tout d'abord, il existe un climat hostile envers les forces de la Finul parmi une frange de la population du sud du Liban, qui considère ces forces comme des « agents » au service d'Israël et de ses intérêts.

Ensuite, des consignes claires ont été données à des groupes d’habitants les autorisant à intercepter toute patrouille ou véhicule de la Finul qui traverse les routes intérieures sans être escortée par l'armée libanaise, et à faire usage de la violence, si nécessaire, pour empêcher les Casques bleus de poursuivre leur route ou leurs tâches. Partant, l’auteur de l’agression en question a agi conformément à ces consignes.


Par ailleurs, le nom du tireur d’al-Aqabiya est un secret de polichinelle. Néanmoins, malgré les contacts en cours, ce dernier n’a toujours pas été interpellé et remis aux services de sécurité chargés de l'enquête, à la Direction des Renseignements de l'armée, en l’occurrence.

Enfin, des doutes plausibles laissent présager une absence de coopération avec la commission d’enquête irlandaise attendue à Beyrouth, en raison du refus de certaines parties politiques de collaborer, craignant que l’enquête ne conduise à révéler leur rôle dans cette affaire.

Face à une telle situation, les autorités libanaises doivent assumer leurs responsabilités et s’abstenir de faire la politique de l’autruche. Le Liban officiel est tenu de prendre des mesures concrètes pour prouver son sérieux dans la poursuite des personnes impliquées dans cet incident, nonobstant les partis auxquels ils appartiennent, étant donné que l'intérêt libanais doit transcender tous les autres intérêts (entendre ceux des partis locaux et régionaux qui ont porté un grand préjudice au Liban).

Et ces sources d’indiquer que le président français Emmanuel Macron ne se rendra pas au Liban pour passer un réveillon avec les militaires français de la Finul, et les autorités libanaises, en particulier le Premier ministre, n'ont pas été informées de la possibilité d’une visite. À moins que le président français ne veuille adresser un message fort à partir du Liban aux commanditaires de l'attaque contre la Finul. D'autre part, il semble que la visite du Premier ministre espagnol au Liban-Sud, où est stationné également le contingent de son pays au sein de la Finul, soit prévue pendant les fêtes et reste maintenue pour l'heure.
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