Dans l’ouvrage de Viola Ardone, Le choix, la trame se déroule en Sicile alors que l’écrivaine est napolitaine et vit à Naples. Par un de ces tours de magie que la vie réserve, j’ai eu l’immense bonheur de prendre un café avec elle en septembre dernier et de faire une entrevue vidéo express. Son ouvrage avait été retenu parmi les trois finalistes du Prix Mare Nostrum dans la catégorie «Roman méditerranéen». Si elle n’a pas remporté le Prix, elle et son roman ont conquis mon cœur de jurée.
Et puis, c’est Noël…
Elle est arrivée à moto, mode de déplacement favori des Napolitains, histoire de se faufiler rapidement entre les voitures en plein embouteillage. Il se trouve que j’avais également été conduite à moto pour ne pas arriver en retard au rendez-vous. Nous nous sommes d’ailleurs croisées derrière nos casques sans nous en rendre compte. Passer un moment à bavarder avec Viola Ardone a été un vrai plaisir. Parfaitement francophone, elle écrit ses romans en italien. Et si elle a choisi de déplacer l’intrigue de son roman en Sicile, c’est parce que les mœurs en Sicile – en particulier ceux qui concernent les droits et la liberté des femmes – sont encore moyenâgeux et sans pitié.
C’est l’histoire d’une jeune fille des années 60, Oliva Denaro, qui vit en Sicile, pays où le crime d’honneur et le mariage réparateur sont inscrits dans le Code pénal. Un pays où les mères ne font que transmettre à leurs filles ce qu’on leur a appris, à savoir l’omnipuissance patriarcale et sexiste. Là-bas, les hommes sont supérieurs aux femmes. Vivre librement, faire des études, travailler n’est pas la destinée d’une fille «bien sous tous rapports». L’héroïne du roman est rebelle. Très vite, elle va refuser de se soumettre à cette loi inique, prenant des risques insensés.
Viola Ardone s’inspire d’un fait réel pour brosser, dans son ouvrage dense, la vie et le sort des femmes siciliennes sur plusieurs décennies. Des femmes qui, avec le temps, osent dire non. Dès quinze ans, avec l’arrivée du «cardinal» (les menstruations), une fille est supposée rester cloîtrée chez elle ou sortir uniquement accompagnée d’un homme de la famille, en attendant qu’un futur mari (maître) se présente. Lorsque, comme Oliva, on est pauvre, cela complique davantage la vie.
Cette jeune fille optera pour le choix de se libérer des chaînes qu’une société à l’étroit dans ses principes impose encore. Même avant d’avoir son «cardinal», elle sait déjà ce qu’elle veut ou ne veut pas: «Les miracles, je suis pour», «le poulailler, je suis contre».
Oliva Denaro est l’anagramme de Viola Ardonne. Elle a vécu une enfance heureuse entre son frère jumeau, ses quelques amies et son voisin Saro.
Mais les signes de la puberté apparaissent et, à l’arrivée du cardinal, sa vie va radicalement basculer. Sa mère est d’ailleurs omniprésente pour veiller au respect des traditions. «Une fille, c’est comme une carafe, qui la casse la ramasse» est le refrain répété par la mère à sa fille...
Oliva est flattée lorsqu’un jeune homme la remarque. Malheureusement, dans ce village, rien ne passe inaperçu. Ce sera le début d’un engrenage impitoyable pour elle puisque lorsqu’un homme désire une femme et que l’attirance n’est pas réciproque, il l’obtiendra par la violence, la loi obligeant les femmes à épouser leur violeur!
L’écriture de Viola Ardone est fluide et sensible. Le roman est construit en quatre parties, avec, au cœur de la trame, le refus d’Oliva de se conformer à sa condition de femme et à son choix courageux de dire non et d’en subir les conséquences…
L’auteure dépeint dans ce roman lumineux une figure féminine qui fait écho à l’histoire de Franca Viola qui a été la première femme italienne à refuser d’épouser son violeur…
Pour aller plus loin, voici le lien menant à la chronique de Mare Nostrum : https://marenostrum.pm/le-choix-viola-ardonne/
Et puis, c’est Noël…
Elle est arrivée à moto, mode de déplacement favori des Napolitains, histoire de se faufiler rapidement entre les voitures en plein embouteillage. Il se trouve que j’avais également été conduite à moto pour ne pas arriver en retard au rendez-vous. Nous nous sommes d’ailleurs croisées derrière nos casques sans nous en rendre compte. Passer un moment à bavarder avec Viola Ardone a été un vrai plaisir. Parfaitement francophone, elle écrit ses romans en italien. Et si elle a choisi de déplacer l’intrigue de son roman en Sicile, c’est parce que les mœurs en Sicile – en particulier ceux qui concernent les droits et la liberté des femmes – sont encore moyenâgeux et sans pitié.
C’est l’histoire d’une jeune fille des années 60, Oliva Denaro, qui vit en Sicile, pays où le crime d’honneur et le mariage réparateur sont inscrits dans le Code pénal. Un pays où les mères ne font que transmettre à leurs filles ce qu’on leur a appris, à savoir l’omnipuissance patriarcale et sexiste. Là-bas, les hommes sont supérieurs aux femmes. Vivre librement, faire des études, travailler n’est pas la destinée d’une fille «bien sous tous rapports». L’héroïne du roman est rebelle. Très vite, elle va refuser de se soumettre à cette loi inique, prenant des risques insensés.
Viola Ardone s’inspire d’un fait réel pour brosser, dans son ouvrage dense, la vie et le sort des femmes siciliennes sur plusieurs décennies. Des femmes qui, avec le temps, osent dire non. Dès quinze ans, avec l’arrivée du «cardinal» (les menstruations), une fille est supposée rester cloîtrée chez elle ou sortir uniquement accompagnée d’un homme de la famille, en attendant qu’un futur mari (maître) se présente. Lorsque, comme Oliva, on est pauvre, cela complique davantage la vie.
Cette jeune fille optera pour le choix de se libérer des chaînes qu’une société à l’étroit dans ses principes impose encore. Même avant d’avoir son «cardinal», elle sait déjà ce qu’elle veut ou ne veut pas: «Les miracles, je suis pour», «le poulailler, je suis contre».
Oliva Denaro est l’anagramme de Viola Ardonne. Elle a vécu une enfance heureuse entre son frère jumeau, ses quelques amies et son voisin Saro.
Mais les signes de la puberté apparaissent et, à l’arrivée du cardinal, sa vie va radicalement basculer. Sa mère est d’ailleurs omniprésente pour veiller au respect des traditions. «Une fille, c’est comme une carafe, qui la casse la ramasse» est le refrain répété par la mère à sa fille...
Oliva est flattée lorsqu’un jeune homme la remarque. Malheureusement, dans ce village, rien ne passe inaperçu. Ce sera le début d’un engrenage impitoyable pour elle puisque lorsqu’un homme désire une femme et que l’attirance n’est pas réciproque, il l’obtiendra par la violence, la loi obligeant les femmes à épouser leur violeur!
L’écriture de Viola Ardone est fluide et sensible. Le roman est construit en quatre parties, avec, au cœur de la trame, le refus d’Oliva de se conformer à sa condition de femme et à son choix courageux de dire non et d’en subir les conséquences…
L’auteure dépeint dans ce roman lumineux une figure féminine qui fait écho à l’histoire de Franca Viola qui a été la première femme italienne à refuser d’épouser son violeur…
Pour aller plus loin, voici le lien menant à la chronique de Mare Nostrum : https://marenostrum.pm/le-choix-viola-ardonne/
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