Le Hezbollah a initié des réunions avec le mouvement Amal loin du feu des projecteurs dans l’esprit d’un rabibochage entre le président de la Chambre Nabih Berry d’une part et le président de la République Michel Aoun et son gendre le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil de l’autre.
La relation entre MM. Berry et le tandem Aoun-Bassil avait une fois de plus presque atteint le point de non-retour. Le Hezbollah avait pourtant tenté de rester à l’écart du conflit entre les deux formations afin de préserver ses relations avec chacune des deux. Mais c’est l’inverse qui a failli se produire : il a presque failli se retrouver contraint de perdre l’un de ses deux alliés, ce qui aurait pu avoir pour lui des répercussions importantes sur la prochaine bataille électorale, sans compter l’irruption d’une tension dans ses relations avec le président Aoun à 322 jours de la fin du mandat de ce dernier.
Le résultat des contacts menés par le Hezollah n’a pas encore été annoncé, mais un climat positif augurant d’un dénouement heureux cette semaine règnerait jusqu’à l’heure sur l’initiative, selon des sources proches de la banlieue sud citée par un cadre politique du 8 Mars. C’est ce qu’attendrait d’ailleurs le Premier ministre Nagib Mikati pour relancer les réunions du Conseil des ministres.
Selon des sources proches des tractations en cours en faveur d’une solution à la crise, la décision du Conseil constitutionnel sur le recours en invalidation présenté par les députés du Courant patriotique libre contre les amendements apportés à la loi électorale, ferait partie du "troc".
Dans une première étape, expliquent ces sources, le Conseil constitutionnel rejetterait le recours (victoire de M. Berry sur M. Bassil). Nabih Berry ouvrirait ensuite la voie à la relance des réunions du Conseil ministres, mais à condition que le gouvernement demande à la Chambre des députés de déférer les responsables accusés dans le dossier du port de Beyrouth devant la Haute cour chargé de juger les présidents et les ministres. Le juge d’instruction Tarek Bitar poursuivrait, lui, son enquête avec les fonctionnaires au sein de l’administration et des services de sécurité.
L’ancien Premier ministre Hassane Diab et les anciens ministres Youssef Fenianos, Nouhad Machnouk, Ghazi Zeayter et Ali Hassan Khalil seraient aussitôt déférés devant la Haute cour (point concédé par le duopole chiite à MM. Aoun, Mikati et Bassil). Suite à quoi le Parlement et le gouvernement œuvreraient de concert pour créer les mégacentres électoraux pour les prochaines législatives (victoire de M. Bassil sur M. Berry, avec la chute de la circonscription des 16 députés de l’émigration).
Telles sont les grandes lignes du compromis qui est en cours d’élaboration, et que M. Bassil continuerait toujours à rejeter, dans l’espoir d’obtenir un marché plus vaste englobant l’élection présidentielle et les prochaines législatives, sans rencontrer de réaction encourageante de la part de M. Berry ou du Hezbollah à ce niveau. Il est encore "trop tôt" pour discuter de la présidentielle, s’entend dire le chef du CPL par ses alliés.
Il n’en reste pas moins que, si l’on exclut les ambitions présidentielles de Gebran Bassil, "tout le monde a gagné", comme dans *L’Ecole des fans* de Jacques Martin. Sauf qu’au Liban, chacun veut gagner seul et faire perdre les autres. D’où l’insistance de M. Bassil en faveur d’un compromis plus global qui déboucherait sur une présidentielle anticipée comme en 1976, lorsque Elias Sarkis avait été élu alors que Sleiman Frangié était encore président en exercice.
Confronté cependant aux risques d’une fronde chiite, qu’il avait réussi à mâter en 2019 en mettant au pas les révolutionnaires du 17 octobre 2019 dans les régions sous sa domination, le Hezbollah n’entend pas mettre en péril ses relations avec le mouvement Amal surtout à la veille des législatives. Le parti proiranien ne souhaite pas subir plus de revers et l’heure est plus que jamais pour lui au verrouillage de la communauté. Mais il doit aussi composer avec Baabda, compte tenu de l’importance pour lui de ne pas perdre la couverture légale dont il dispose aujourd’hui grâce à Michel Aoun, à l’heure où il estime faire face à une attaque ciblée contre lui tant de l’extérieur que de l’intérieur, menée, selon lui, par les "chancelleries étrangères".
Le Hezbollah penchera-t-il in fine plus du côté de M. Berry ou de M. Bassil ? Difficile de répondre à cette question, en attendant les résultats des tentatives de conciliation menés par le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, pour colmater les brèches au sein de son alliance. Selon un proche du Premier ministre, la tempête devrait se calmer et les réunions du Conseil des ministres reprendre incessamment. D’autant que la levée du véto opposé par le parti à la relance des travaux du cabinet Mikati pourra constituer une carte importante pour améliorer les conditions de négociations de Téhéran dans le cadre de ses concertations avec la communauté internationale à Vienne.
La relation entre MM. Berry et le tandem Aoun-Bassil avait une fois de plus presque atteint le point de non-retour. Le Hezbollah avait pourtant tenté de rester à l’écart du conflit entre les deux formations afin de préserver ses relations avec chacune des deux. Mais c’est l’inverse qui a failli se produire : il a presque failli se retrouver contraint de perdre l’un de ses deux alliés, ce qui aurait pu avoir pour lui des répercussions importantes sur la prochaine bataille électorale, sans compter l’irruption d’une tension dans ses relations avec le président Aoun à 322 jours de la fin du mandat de ce dernier.
Le résultat des contacts menés par le Hezollah n’a pas encore été annoncé, mais un climat positif augurant d’un dénouement heureux cette semaine règnerait jusqu’à l’heure sur l’initiative, selon des sources proches de la banlieue sud citée par un cadre politique du 8 Mars. C’est ce qu’attendrait d’ailleurs le Premier ministre Nagib Mikati pour relancer les réunions du Conseil des ministres.
Selon des sources proches des tractations en cours en faveur d’une solution à la crise, la décision du Conseil constitutionnel sur le recours en invalidation présenté par les députés du Courant patriotique libre contre les amendements apportés à la loi électorale, ferait partie du "troc".
Dans une première étape, expliquent ces sources, le Conseil constitutionnel rejetterait le recours (victoire de M. Berry sur M. Bassil). Nabih Berry ouvrirait ensuite la voie à la relance des réunions du Conseil ministres, mais à condition que le gouvernement demande à la Chambre des députés de déférer les responsables accusés dans le dossier du port de Beyrouth devant la Haute cour chargé de juger les présidents et les ministres. Le juge d’instruction Tarek Bitar poursuivrait, lui, son enquête avec les fonctionnaires au sein de l’administration et des services de sécurité.
L’ancien Premier ministre Hassane Diab et les anciens ministres Youssef Fenianos, Nouhad Machnouk, Ghazi Zeayter et Ali Hassan Khalil seraient aussitôt déférés devant la Haute cour (point concédé par le duopole chiite à MM. Aoun, Mikati et Bassil). Suite à quoi le Parlement et le gouvernement œuvreraient de concert pour créer les mégacentres électoraux pour les prochaines législatives (victoire de M. Bassil sur M. Berry, avec la chute de la circonscription des 16 députés de l’émigration).
Telles sont les grandes lignes du compromis qui est en cours d’élaboration, et que M. Bassil continuerait toujours à rejeter, dans l’espoir d’obtenir un marché plus vaste englobant l’élection présidentielle et les prochaines législatives, sans rencontrer de réaction encourageante de la part de M. Berry ou du Hezbollah à ce niveau. Il est encore "trop tôt" pour discuter de la présidentielle, s’entend dire le chef du CPL par ses alliés.
Il n’en reste pas moins que, si l’on exclut les ambitions présidentielles de Gebran Bassil, "tout le monde a gagné", comme dans *L’Ecole des fans* de Jacques Martin. Sauf qu’au Liban, chacun veut gagner seul et faire perdre les autres. D’où l’insistance de M. Bassil en faveur d’un compromis plus global qui déboucherait sur une présidentielle anticipée comme en 1976, lorsque Elias Sarkis avait été élu alors que Sleiman Frangié était encore président en exercice.
Confronté cependant aux risques d’une fronde chiite, qu’il avait réussi à mâter en 2019 en mettant au pas les révolutionnaires du 17 octobre 2019 dans les régions sous sa domination, le Hezbollah n’entend pas mettre en péril ses relations avec le mouvement Amal surtout à la veille des législatives. Le parti proiranien ne souhaite pas subir plus de revers et l’heure est plus que jamais pour lui au verrouillage de la communauté. Mais il doit aussi composer avec Baabda, compte tenu de l’importance pour lui de ne pas perdre la couverture légale dont il dispose aujourd’hui grâce à Michel Aoun, à l’heure où il estime faire face à une attaque ciblée contre lui tant de l’extérieur que de l’intérieur, menée, selon lui, par les "chancelleries étrangères".
Le Hezbollah penchera-t-il in fine plus du côté de M. Berry ou de M. Bassil ? Difficile de répondre à cette question, en attendant les résultats des tentatives de conciliation menés par le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, pour colmater les brèches au sein de son alliance. Selon un proche du Premier ministre, la tempête devrait se calmer et les réunions du Conseil des ministres reprendre incessamment. D’autant que la levée du véto opposé par le parti à la relance des travaux du cabinet Mikati pourra constituer une carte importante pour améliorer les conditions de négociations de Téhéran dans le cadre de ses concertations avec la communauté internationale à Vienne.
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