Municipales au Liban-Sud: des tentatives de survie politique
©Ici Beyrouth

Demain, samedi 24 mai 2025, près d'un million d'électeurs (993.582) sont appelés aux urnes dans le Liban-Sud pour élire 3.486 conseillers municipaux et 781 mokhtars répartis dans 272 conseils municipaux. 

Ce samedi marque également la fin de ce mois de mai électoral municipal, le premier depuis 9 ans ; les dernières élections ayant eu lieu en 2016.

 

 

95 conseils municipaux (35%) ont été élus d'office, faute de candidatures concurrentes. Ce phénomène soulève des questions sur le désengagement politique et le contrôle exercé sur le processus électoral au Liban-Sud. Le tandem Hezbollah-Amal, affaibli par les développements politiques et militaires de ces dernières années, aux niveaux local et régional, a réussi à garder le contrôle sur la région; cette même région dévastée par les aventures miliciennes du groupe pro-iranien. 

Une guerre destructrice, des villages rasés, mais une volonté politique de garder la main: voici ce qui explique le refus de la part du tandem de mettre en place des mégacentres de vote dans des centres urbains moins périphériques pour permettre une plus grande participation.

 

Dans les bastions chiites de Tyr, Nabatiyé, Bint Jbeil, Hasbaya et Marjeyoun, le tandem Hezbollah-Amal mobilise ses partisans. Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, et le chef du mouvement Amal et président de la Chambre, Nabih Berry, ont appelé à une participation massive pour assurer une victoire «écrasante». 

Malgré une contestation limitée, notamment de la part de listes indépendantes, le contrôle du tandem sur ces régions reste solide. Mais, ce scrutin est perçu comme un test de loyauté politique, un baromètre du mécontentement populaire et un indicateur de la capacité des partis à mobiliser une population exsangue.

Jezzine: dernier clou dans le cercueil des aounistes? 

À Jezzine, le Courant patriotique libre (CPL) joue gros. Après des revers électoraux successifs dans les grands scrutins chrétiens des trois derniers dimanches, mais également dans la circonscription de Saïda-Jezzine lors des législatives de 2022, le parti cherche à redorer son blason. Il s'est allié à l'ancien député Ibrahim Azar du mouvement Amal pour former une liste unifiée. En face, une coalition des familles, soutenue par les Forces libanaises et les Kataëb tente de s'imposer. L’ancien député Ziad Assouad, ancien du CPL et en conflit avec Gebran Bassil, pourrait pousser ses partisans à panacher.
La bataille reste serrée et pourrait se jouer à quelques voix près. Une percée de la part des souverainistes serait une gifle pour Gebran Bassil qui n’est plus capable de défendre ses idées, ou plutôt ses intérêts. 

 

Saida: une lutte, encore, pour un leadership sunnite

À Saïda, cinq listes s'affrontent dans une compétition féroce pour le leadership sunnite. L'absence de Saad Hariri a laissé un vide que plusieurs figures tentent de combler. Bahia Hariri, bien que retirée de la vie politique active, reste une figure influente dans les coulisses. Ce scrutin pourrait redéfinir les équilibres au sein de la communauté sunnite locale, comme à Beyrouth et à Tripoli.

 

 

 

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