Benjamin Netanyahu, qui a renoué avec le pouvoir en formant le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, a été salué à l'étranger. Cependant, il suscite déjà de vives inquiétudes parmi l'opposition, les Palestiniens et les défenseurs des droits de l'Homme.
Le retour de Benjamin Netanyahu a été salué par le président russe Vladimir Poutine tandis que le président américain Joe Biden a qualifié le Premier ministre nouvellement investi d'"ami depuis des décennies".
Le président américain Joe Biden a félicité jeudi Benjamin Netanyahu pour son retour à la tête du gouvernement israélien, qualifiant le Premier ministre nouvellement investi d'"ami depuis des décennies".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son nouveau gouvernement dans la résidence du président Isaac Herzog.
Joe Biden a affirmé, dans un communiqué de la Maison Blanche, souhaiter travailler avec celui qui avait déjà été Premier ministre d'Israël entre 1996 et 1999 puis entre 2009 et 2021, "pour faire face conjointement aux nombreux défis et opportunités qui se présentent à Israël et au Moyen-Orient, notamment concernant les menaces venant de l'Iran".
Benjamin Netanyahu a été investi jeudi Premier ministre d'Israël et a formé le gouvernement le plus à droite de l'histoire du pays. Par le passé, ses relations avec les Etats-Unis ont parfois été orageuses, particulièrement sous les mandats du dernier président démocrate avant Joe Biden, Barack Obama.
Dans son communiqué, Joe Biden a également réitéré la position des Etats-Unis sur la question Israël-Palestine.
"Les Etats-Unis continueront de soutenir une solution à deux Etats et à s'opposer aux politiques qui menacent la viabilité ou contredisent nos intérêts et valeurs partagés", écrit-il.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait prévenu début décembre que les Etats-Unis s'opposeraient à l'établissement de nouvelles colonies par le prochain gouvernement israélien en Cisjordanie occupée.
Le président russe Vladimir Poutine a salué jeudi le retour de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement israélien en souhaitant renforcer la coopération avec Israël "dans tous les domaines", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
Le nouveau gouvernement israélien prête serment lors d'une session spéciale à la Knesset.
"J'espère que le nouveau gouvernement sous votre direction poursuivra la ligne visant à renforcer la coopération russo-israélienne dans tous les domaines pour le bien de nos peuples, dans l'intérêt d'assurer la paix et la sécurité dans la région du Proche-Orient", a déclaré M. Poutine dans un message adressé à M. Netanyahu.
"En Russie, on apprécie beaucoup votre contribution personnelle et de longues années dans le renforcement des relations amicales entre nos pays", a souligné le maître du Kremlin, alors que M. Netanyahu a qualifié le dirigeant russe d'"ami" à plusieurs reprises dans le passé.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a critiqué la neutralité observée par Israël depuis l'invasion de son pays par la Russie, a souhaité à Benjamin Netanyahu "du succès sur la voie de la prospérité et de la sécurité".
En dépit de la présence de ce parti dans le gouvernement, les députés ont élu Amir Ohana comme président du Parlement, une première pour un député ouvertement homosexuel dans ce pays.
Des centaines de personnes, dont plusieurs arborant le drapeau arc-en-ciel ou faisant état de sympathies à l'égard des Palestiniens, manifestaient jeudi devant le Parlement contre le nouveau gouvernement.
Benjamin Netanyahu, lors de la première réunion de son cabinet à Jérusalem.
"Il s'agit du gouvernement le plus sombre, le plus raciste, le plus mauvais que nous pouvions imaginer", a déclaré Niv, un manifestant sur place.Dans ce nouveau gouvernement, MM. Smotrich et Ben Gvir sont respectivement en charge des colonies en Cisjordanie et de la police israélienne, dont des unités opèrent aussi dans ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
La procureure générale, Gali Baharav-Miara, a récemment dit craindre des réformes réduisant le pouvoir des juges et d'une "politisation des forces de l'ordre" qui "porterait un coup sérieux aux principes les plus fondamentaux de l'Etat de droit".
Le chef d'état-major de l'armée Aviv Kochavi s'est dit inquiet de la création d'un second poste de ministre, celui de M. Smotrich, au sein même de la Défense pour superviser la gestion civile de la Cisjordanie.
L'ambassadrice d'Israël en France, Yael German, une proche du Premier ministre sortant Yaïr Lapid, a remis jeudi sa démission disant que le programme du gouvernement était contraire "à ma conscience, à ma vision du monde et aux principes de la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël"
Dans la foulée de la dernière guerre Hamas/Israël à Gaza en mai 2021 et des violences récentes en Cisjordanie, les plus graves depuis la fin de la Seconde intifada (2000 à 2005), la crainte d'une escalade militaire avec les Palestiniens est bien présente.
Avi Maoz, chef du party d'extrême-droite Noam (AFP)
"Il y a de nombreuses lignes rouges: Al-Aqsa, l'annexion [de la Cisjordanie], le statut des prisonniers palestiniens (en Israël) ... Si Ben Gvir, à titre de ministre se rend à Al-Aqsa, ce sera une grande ligne rouge de franchie et cela mènera à une explosion", confie à l'AFP Basem Naim, haut responsable politique du Hamas.
M. Ben Gvir s'est déjà rendu ces derniers mois sur l'esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs), lieu saint au cœur des tensions israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est.
En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent s'y rendre mais pas y prier, mais la visite d'un ministre israélien en fonction sur ce site serait perçue comme de la provocation parmi les Palestiniens.
"Si le gouvernement agit de manière irresponsable, cela pourrait provoquer une crise sur le plan de la sécurité", s'est inquiété le ministre sortant de la Défense, Benny Gantz.
"Ce nouveau gouvernement d'extrême droite ne nous effraie pas", a affirmé jeudi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, lors d'un rassemblement réunissant des milliers de personnes à Ramallah pour marquer l'anniversaire du Fatah, le parti laïc au pouvoir en Cisjordanie. Et d'ajouter: "nous allons rester debout jusqu'à la victoire et l'établissement d'un Etat palestinien".
Des manifestants protestent contre la formation du nouveau gouvernement, le 29 décembre (AFP)
Pour de nombreux analystes, M. Netanyahu a multiplié les concessions à ses partenaires dans l'espoir d'obtenir une immunité judiciaire ou l'annulation de son procès pour corruption.
"Ce gouvernement est l'addition de la faiblesse politique de Netanyahu, compte tenu de son âge et de son procès, et du fait qu'on a une nouvelle famille politique, liée à la droite révolutionnaire, que l'on n'avait jamais vu avec cette force en Israël", explique à l'AFP Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Open University d'Israël.
Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, le chef du Likoud (droite) avait été chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite avant de promettre un retour aux affaires en s'alliant avec des partis ultra-orthodoxes et d'extrême droite.
Sa coalition comprend notamment les formations "Sionisme religieux" de Bezalel Smotrich et "Force juive" d'Itamar Ben Gvir, connus pour leurs propos anti-palestiniens et leurs positions favorables à l'annexion d'une partie de la Cisjordanie, et "Noam" d'Avi Maoz, ouvertement anti-LGBTQ.
Avec AFP
Le retour de Benjamin Netanyahu a été salué par le président russe Vladimir Poutine tandis que le président américain Joe Biden a qualifié le Premier ministre nouvellement investi d'"ami depuis des décennies".
Le président américain Joe Biden a félicité jeudi Benjamin Netanyahu pour son retour à la tête du gouvernement israélien, qualifiant le Premier ministre nouvellement investi d'"ami depuis des décennies".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son nouveau gouvernement dans la résidence du président Isaac Herzog.
Joe Biden a affirmé, dans un communiqué de la Maison Blanche, souhaiter travailler avec celui qui avait déjà été Premier ministre d'Israël entre 1996 et 1999 puis entre 2009 et 2021, "pour faire face conjointement aux nombreux défis et opportunités qui se présentent à Israël et au Moyen-Orient, notamment concernant les menaces venant de l'Iran".
Benjamin Netanyahu a été investi jeudi Premier ministre d'Israël et a formé le gouvernement le plus à droite de l'histoire du pays. Par le passé, ses relations avec les Etats-Unis ont parfois été orageuses, particulièrement sous les mandats du dernier président démocrate avant Joe Biden, Barack Obama.
Dans son communiqué, Joe Biden a également réitéré la position des Etats-Unis sur la question Israël-Palestine.
"Les Etats-Unis continueront de soutenir une solution à deux Etats et à s'opposer aux politiques qui menacent la viabilité ou contredisent nos intérêts et valeurs partagés", écrit-il.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait prévenu début décembre que les Etats-Unis s'opposeraient à l'établissement de nouvelles colonies par le prochain gouvernement israélien en Cisjordanie occupée.
Le président russe Vladimir Poutine a salué jeudi le retour de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement israélien en souhaitant renforcer la coopération avec Israël "dans tous les domaines", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
Le nouveau gouvernement israélien prête serment lors d'une session spéciale à la Knesset.
"J'espère que le nouveau gouvernement sous votre direction poursuivra la ligne visant à renforcer la coopération russo-israélienne dans tous les domaines pour le bien de nos peuples, dans l'intérêt d'assurer la paix et la sécurité dans la région du Proche-Orient", a déclaré M. Poutine dans un message adressé à M. Netanyahu.
"En Russie, on apprécie beaucoup votre contribution personnelle et de longues années dans le renforcement des relations amicales entre nos pays", a souligné le maître du Kremlin, alors que M. Netanyahu a qualifié le dirigeant russe d'"ami" à plusieurs reprises dans le passé.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a critiqué la neutralité observée par Israël depuis l'invasion de son pays par la Russie, a souhaité à Benjamin Netanyahu "du succès sur la voie de la prospérité et de la sécurité".
Opposition en alerte
En dépit de la présence de ce parti dans le gouvernement, les députés ont élu Amir Ohana comme président du Parlement, une première pour un député ouvertement homosexuel dans ce pays.
Des centaines de personnes, dont plusieurs arborant le drapeau arc-en-ciel ou faisant état de sympathies à l'égard des Palestiniens, manifestaient jeudi devant le Parlement contre le nouveau gouvernement.
Benjamin Netanyahu, lors de la première réunion de son cabinet à Jérusalem.
"Il s'agit du gouvernement le plus sombre, le plus raciste, le plus mauvais que nous pouvions imaginer", a déclaré Niv, un manifestant sur place.Dans ce nouveau gouvernement, MM. Smotrich et Ben Gvir sont respectivement en charge des colonies en Cisjordanie et de la police israélienne, dont des unités opèrent aussi dans ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
La procureure générale, Gali Baharav-Miara, a récemment dit craindre des réformes réduisant le pouvoir des juges et d'une "politisation des forces de l'ordre" qui "porterait un coup sérieux aux principes les plus fondamentaux de l'Etat de droit".
Le chef d'état-major de l'armée Aviv Kochavi s'est dit inquiet de la création d'un second poste de ministre, celui de M. Smotrich, au sein même de la Défense pour superviser la gestion civile de la Cisjordanie.
L'ambassadrice d'Israël en France, Yael German, une proche du Premier ministre sortant Yaïr Lapid, a remis jeudi sa démission disant que le programme du gouvernement était contraire "à ma conscience, à ma vision du monde et aux principes de la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël"
Inquiétude chez les Palestiniens
Dans la foulée de la dernière guerre Hamas/Israël à Gaza en mai 2021 et des violences récentes en Cisjordanie, les plus graves depuis la fin de la Seconde intifada (2000 à 2005), la crainte d'une escalade militaire avec les Palestiniens est bien présente.
Avi Maoz, chef du party d'extrême-droite Noam (AFP)
"Il y a de nombreuses lignes rouges: Al-Aqsa, l'annexion [de la Cisjordanie], le statut des prisonniers palestiniens (en Israël) ... Si Ben Gvir, à titre de ministre se rend à Al-Aqsa, ce sera une grande ligne rouge de franchie et cela mènera à une explosion", confie à l'AFP Basem Naim, haut responsable politique du Hamas.
M. Ben Gvir s'est déjà rendu ces derniers mois sur l'esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs), lieu saint au cœur des tensions israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est.
En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent s'y rendre mais pas y prier, mais la visite d'un ministre israélien en fonction sur ce site serait perçue comme de la provocation parmi les Palestiniens.
"Si le gouvernement agit de manière irresponsable, cela pourrait provoquer une crise sur le plan de la sécurité", s'est inquiété le ministre sortant de la Défense, Benny Gantz.
"Ce nouveau gouvernement d'extrême droite ne nous effraie pas", a affirmé jeudi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, lors d'un rassemblement réunissant des milliers de personnes à Ramallah pour marquer l'anniversaire du Fatah, le parti laïc au pouvoir en Cisjordanie. Et d'ajouter: "nous allons rester debout jusqu'à la victoire et l'établissement d'un Etat palestinien".
Des manifestants protestent contre la formation du nouveau gouvernement, le 29 décembre (AFP)
Immunité judiciaire pour Netanyahu?
Pour de nombreux analystes, M. Netanyahu a multiplié les concessions à ses partenaires dans l'espoir d'obtenir une immunité judiciaire ou l'annulation de son procès pour corruption.
"Ce gouvernement est l'addition de la faiblesse politique de Netanyahu, compte tenu de son âge et de son procès, et du fait qu'on a une nouvelle famille politique, liée à la droite révolutionnaire, que l'on n'avait jamais vu avec cette force en Israël", explique à l'AFP Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Open University d'Israël.
Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, le chef du Likoud (droite) avait été chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite avant de promettre un retour aux affaires en s'alliant avec des partis ultra-orthodoxes et d'extrême droite.
Sa coalition comprend notamment les formations "Sionisme religieux" de Bezalel Smotrich et "Force juive" d'Itamar Ben Gvir, connus pour leurs propos anti-palestiniens et leurs positions favorables à l'annexion d'une partie de la Cisjordanie, et "Noam" d'Avi Maoz, ouvertement anti-LGBTQ.
Avec AFP
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