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Son geste a fait le tour du pays. Rare homme d'Afghanistan à défendre les droits des femmes, Ismail Mashal a déchiré, en direct à la télévision ses diplômes. Ce professeur d'université entendait protester contre l'interdiction des femmes à, justement, aller à la fac.
"Nous régressons!", s'insurge Ismail Mashal, l'un des rares hommes en Afghanistan à défendre ouvertement les droits des femmes. Il y a quelque jours ce professeur a déchiré ses diplômes à la télévision en signe de protestation contre l'interdiction, par les talibans, faite aux filles d'étudier.
Des étudiantes afghanes font la queue après leur arrivée pour les examens d'entrée à l'Université de Kaboul. (AFP)
Le geste d'Ismail Mashal, qui a démissionné la semaine dernière de trois universités privées de Kaboul, n'est pas passé inaperçu: ces diplômes ont été déchirés en direct, lors d'une interview mardi sur l'une des plus importantes chaînes privées du pays, TOLOnews. "En tant qu'homme et en tant qu'enseignant, je n'étais pas en mesure de faire autre chose pour elles, et je sentais que mes certificats étaient devenus inutiles. Alors, je les ai déchirés", explique cet homme de 35 ans, rencontré par l'AFP dans son bureau à Kaboul.
Les images de sa colère sur le plateau de télévision, reprises par les réseaux sociaux, sont depuis devenues virales. Salué par certains, son comportement a aussi été critiqué par des partisans des talibans. "J'élève la voix. Je suis debout avec mes sœurs (étudiantes). Ma protestation continuera même si cela me coûte la vie", poursuit-il.
Les membres de l'Afghan Girls Theatre Group, compagnie de théâtre d'actrices afghanes ayant fui le régime taliban, réagissent après la répétition générale de la pièce Le Rêve Perdu créée en collaboration avec le Théâtre Nouvelle Génération de Lyon (TNG). (AFP)
Dans la société profondément conservatrice et patriarcale de l'Afghanistan, il est rare de voir un homme protester en faveur des femmes, mais le professeur assure qu'il poursuivra sa campagne en faveur de leurs droits. Les manifestations de femmes sont quant à elles sporadiques et rassemblent rarement plus de quarantaine de participantes.
"Une société où les livres et les stylos sont arrachés aux mères et aux sœurs ne mène qu'aux crimes, à la pauvreté et à l'humiliation", dénonce celui qui enseigne le journalisme depuis plus de dix ans. Après les avoir bannies des écoles secondaires, le 20 décembre, les talibans ont interdit aux femmes d'accéder à l'enseignement universitaire car, selon eux, elles ne respectaient pas un code vestimentaire islamique strict consistant en Afghanistan à se couvrir le visage et le corps entièrement.
Des femmes afghanes scandent des slogans pour protester contre l'interdiction de l'enseignement universitaire pour les femmes, à Kaboul. (AFP)
Ismail Mashal, qui dirige également son propre institut de formation professionnelle pour hommes et femmes rejette l'accusation. "Ils nous ont dit de mettre en place le port du hijab pour les femmes, nous l'avons fait. Ils nous ont dit de séparer les classes, nous l'avons fait aussi", souligne le trentenaire vêtu d'un costume noir.
"Les talibans n'ont jusqu'à présent donné aucune raison logique à l'interdiction qui touche environ 20 millions de filles". L'interdiction n'a même aucun fondement dans la charia islamique, relève-t-il. "Le droit à l'éducation pour les femmes a été donné par Dieu, par le Coran, par le prophète (Mohammad) et par notre religion", alors "pourquoi devrions-nous regarder les femmes de haut ?", poursuit le professeur.
" Ma protestation continuera même si cela me coûte la vie", s'insurge Ismail Mashal, l'un des rares hommes en Afghanistan à défendre ouvertement les droits des femmes. (AFP)
En dépit de leurs promesses de se montrer plus souples, les talibans sont revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001) et ont multiplié les mesures contre femmes depuis leur retour au pouvoir en août 2021. Le 24 décembre, ils ont ordonné aux ONG afghanes et internationales de ne plus travailler avec des femmes afghanes.
Les femmes ont aussi été exclues de la plupart des emplois dans la fonction publique ou reçoivent un salaire de misère pour rester à la maison. Depuis novembre, elles n'ont également plus le droit de se rendre dans les parcs, les gymnases et les bains publics. Elles sont en outre empêchées de voyager sans un proche parent masculin et elles doivent se couvrir en public.
"Nous régressons", estime Ismail, dont la femme a perdu son emploi d'enseignante après le retour des talibans. Le père de famille s'inquiète désormais pour sa fille, qui est en sixième année, la dernière classe de l'école primaire, après quoi elle ne sera plus autorisée à poursuivre les cours. "Je ne sais pas comment lui dire d'arrêter ses études après la sixième année. Quel crime a-t-elle commis ?", s'interroge le professeur.
Avec AFP
"Nous régressons!", s'insurge Ismail Mashal, l'un des rares hommes en Afghanistan à défendre ouvertement les droits des femmes. Il y a quelque jours ce professeur a déchiré ses diplômes à la télévision en signe de protestation contre l'interdiction, par les talibans, faite aux filles d'étudier.
Des étudiantes afghanes font la queue après leur arrivée pour les examens d'entrée à l'Université de Kaboul. (AFP)
"Debout avec mes sœurs"
Le geste d'Ismail Mashal, qui a démissionné la semaine dernière de trois universités privées de Kaboul, n'est pas passé inaperçu: ces diplômes ont été déchirés en direct, lors d'une interview mardi sur l'une des plus importantes chaînes privées du pays, TOLOnews. "En tant qu'homme et en tant qu'enseignant, je n'étais pas en mesure de faire autre chose pour elles, et je sentais que mes certificats étaient devenus inutiles. Alors, je les ai déchirés", explique cet homme de 35 ans, rencontré par l'AFP dans son bureau à Kaboul.
Les images de sa colère sur le plateau de télévision, reprises par les réseaux sociaux, sont depuis devenues virales. Salué par certains, son comportement a aussi été critiqué par des partisans des talibans. "J'élève la voix. Je suis debout avec mes sœurs (étudiantes). Ma protestation continuera même si cela me coûte la vie", poursuit-il.
Les membres de l'Afghan Girls Theatre Group, compagnie de théâtre d'actrices afghanes ayant fui le régime taliban, réagissent après la répétition générale de la pièce Le Rêve Perdu créée en collaboration avec le Théâtre Nouvelle Génération de Lyon (TNG). (AFP)
Pauvreté et humiliation
Dans la société profondément conservatrice et patriarcale de l'Afghanistan, il est rare de voir un homme protester en faveur des femmes, mais le professeur assure qu'il poursuivra sa campagne en faveur de leurs droits. Les manifestations de femmes sont quant à elles sporadiques et rassemblent rarement plus de quarantaine de participantes.
"Une société où les livres et les stylos sont arrachés aux mères et aux sœurs ne mène qu'aux crimes, à la pauvreté et à l'humiliation", dénonce celui qui enseigne le journalisme depuis plus de dix ans. Après les avoir bannies des écoles secondaires, le 20 décembre, les talibans ont interdit aux femmes d'accéder à l'enseignement universitaire car, selon eux, elles ne respectaient pas un code vestimentaire islamique strict consistant en Afghanistan à se couvrir le visage et le corps entièrement.
Des femmes afghanes scandent des slogans pour protester contre l'interdiction de l'enseignement universitaire pour les femmes, à Kaboul. (AFP)
"Aucune raison logique"
Ismail Mashal, qui dirige également son propre institut de formation professionnelle pour hommes et femmes rejette l'accusation. "Ils nous ont dit de mettre en place le port du hijab pour les femmes, nous l'avons fait. Ils nous ont dit de séparer les classes, nous l'avons fait aussi", souligne le trentenaire vêtu d'un costume noir.
"Les talibans n'ont jusqu'à présent donné aucune raison logique à l'interdiction qui touche environ 20 millions de filles". L'interdiction n'a même aucun fondement dans la charia islamique, relève-t-il. "Le droit à l'éducation pour les femmes a été donné par Dieu, par le Coran, par le prophète (Mohammad) et par notre religion", alors "pourquoi devrions-nous regarder les femmes de haut ?", poursuit le professeur.
" Ma protestation continuera même si cela me coûte la vie", s'insurge Ismail Mashal, l'un des rares hommes en Afghanistan à défendre ouvertement les droits des femmes. (AFP)
"Nous régressons"
En dépit de leurs promesses de se montrer plus souples, les talibans sont revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001) et ont multiplié les mesures contre femmes depuis leur retour au pouvoir en août 2021. Le 24 décembre, ils ont ordonné aux ONG afghanes et internationales de ne plus travailler avec des femmes afghanes.
Les femmes ont aussi été exclues de la plupart des emplois dans la fonction publique ou reçoivent un salaire de misère pour rester à la maison. Depuis novembre, elles n'ont également plus le droit de se rendre dans les parcs, les gymnases et les bains publics. Elles sont en outre empêchées de voyager sans un proche parent masculin et elles doivent se couvrir en public.
"Nous régressons", estime Ismail, dont la femme a perdu son emploi d'enseignante après le retour des talibans. Le père de famille s'inquiète désormais pour sa fille, qui est en sixième année, la dernière classe de l'école primaire, après quoi elle ne sera plus autorisée à poursuivre les cours. "Je ne sais pas comment lui dire d'arrêter ses études après la sixième année. Quel crime a-t-elle commis ?", s'interroge le professeur.
Avec AFP
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