\
Un lieu saint de la musique vu par l’héritière d’un dieu de la pop : la riche histoire des studios d’enregistrement londoniens d’Abbey Road est racontée dans un documentaire réalisé par Mary McCartney, la fille de Paul, et diffusé sur Disney+ à partir de vendredi.

Ces studios ont été rendus célèbres dans le monde entier par l’album Abbey Road des Beatles en 1969, dont la photo de pochette est passée à la postérité. Elle montre les quatre musiciens, dont Paul McCartney, qui traversent le passage piéton juste en face, dans la rue du même nom.

« J’ai un lien personnel avec ces studios, j’ai grandi en venant ici, nous vivions tout près. J’ai une photo très drôle que j’adore, ma mère (la photographe Linda Eastman McCartney, qui tient les rênes d’un poney sur le passage piéton », sourit Mary McCartney dans une interview en visio. « Il y a tellement de gens qui viennent à Abbey Road voir le passage piéton, mais qui n’entrent pas dans les studios, car c’est toujours un endroit où on travaille beaucoup... Avec ce documentaire, j’ai voulu les emmener à l’intérieur », poursuit la réalisatrice et photographe de 53 ans.

Logiquement, les Beatles occupent une place importante dans ce documentaire d’une heure trente, intitulé « Derrière les murs des studios Abbey Road » et composé d’interviews d’artistes et d’images d’archives.
Il suit d’un peu plus d’un an une autre série documentaire que Disney+ avait consacrée fin 2021 au plus influent groupe de l’histoire, Get Back de Peter Jackson.

Abbey Road est devenu « le bunker » des Beatles quand ils ont arrêté les concerts à partir de 1966, car la pression de leurs fans était trop forte, rappelle dans le documentaire Giles Martin, fils de leur génial producteur George Martin. Mais même si les Fab Four et leurs expérimentations sonores ont tout particulièrement marqué l’histoire du lieu (ils y ont enregistré 190 de leurs 210 chansons), Mary McCartney a également voulu montrer « tout le reste ».


Le documentaire rappelle ainsi que les studios sont nonagénaires : créés en 1931 par la maison de disques EMI et à la pointe de la technologie de l’époque, ils étaient d’abord dédiés à la musique classique.

Le compositeur et chef d’orchestre Edward Elgar (1857-1934) les a étrennés. Plus tard, d’autres grands noms du classique comme la violoncelliste Jacqueline du Pré (1945-1987) y ont joué. Pour autant, leur nom reste intimement attaché à la pop et au rock.

Outre Paul McCartney et l’autre Beatle encore en vie, Ringo Starr, nombre de stars témoignent dans le documentaire : Elton John, les frères Liam et Noël Gallagher d’Oasis, le compositeur de musiques de film John Williams, le guitariste Nile Rodgers, Jimmy Page (Led Zeppelin), Roger Waters et David Gilmour (Pink Floyd) ou encore la jeune chanteuse Celeste. « Chacun raconte une histoire différente, les différents aspects de ce qui fait d’Abbey Road un tout », estime Mary McCartney, en soulignant « la magie » du lieu.

Le titre en anglais du documentaire est d’ailleurs plus évocateur que son équivalent français : If These Walls Could Sing ( Si ces murs pouvaient chanter )

AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire