Mardi, le président du conseil d’administration de la Middle East Airlines (MEA), Mohammad el-Hout, a menacé de recourir aux services de chasseurs, si le problème des mouettes qui se trouvent dans le périmètre de l’AIB n’est pas résolu.
Nos dirigeants ont une fois de plus brillé par leur nonchalance patente et leur manque de professionnalisme sans limite. Avec eux, plus de place aux surprises. Mardi, le président du conseil d’administration de la Middle East Airlines (MEA), Mohammad el-Hout, a menacé de commettre un nouveau massacre de mouettes à l’aéroport. Il aurait demandé au gouvernement, selon des informations partagées sur les réseaux sociaux, de choisir entre «une intervention des forces de sécurité ou l’autorisation de faire venir des chasseurs pour en finir avec les mouettes qui se trouvent dans le périmètre de l’aéroport et dont la présence en masse est due à la décharge de Costa Brava».
Or cette solution est non seulement aberrante, mais elle est basée sur des spéculations personnelles et autres rumeurs. Fouad Itani, président de l’Association pour la conservation des oiseaux au Liban (ABCL) explique à Ici Beyrouth qu’«en 2017, le même problème s’était posé». «À l’époque, la décharge de Costa Brava n’en était pas la cause, contrairement aux propos tenus par les dirigeants, poursuit-il. De fait, du sable avait été retiré du site de l’aéroport, entraînant la formation de crevasses qui se sont remplies d’eau de pluies. Bien que capables de filtrer l’eau de mer pour se désaltérer, les mouettes préfèrent avoir recours à une source d’eau douce, ce qui les avait amené à se rassembler dans la zone de l’aéroport. Cette année, aucun rapport concernant la situation des mouettes dans le périmètre de l’aéroport n’a été publié. Nous ne pouvons donc pas évaluer la situation qui a probablement empiré.»
«Les décharges sont certes un problème majeur auquel il faut remédier, mais elles ont toujours existé et n’ont jamais provoqué un tel regroupement de mouettes», ajoute M. Itani. Au cours d’une entrevue accordée dimanche à la chaîne télévisée al-Jadeed dimanche soir, Mohammad el-Hout a appelé le ministre sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui à s’occuper du dossier, au risque de devoir recourir à la solution adoptée en 2017, lorsque la MEA avait recruté 125 chasseurs d’oiseaux et leur avait fourni des cartouches pour sauvagement massacrer plus de 10.000 oiseaux, sous prétexte qu’ils présentaient un danger pour l’aviation.
Mise en danger d’espèces protégées
«Le fait de décimer en masse ces volatiles entraîne plusieurs problèmes majeurs, explique M. Itani. Le premier est bien sûr la mise en danger d’espèces protégées dont notamment la mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), le goéland leucophée (Larus michahellis), le goéland brun (Larus fuscus), le goéland d’Arménie (Larus armenicus), la sterne caugek (Sterna sandvicensis) et le grand cormoran (Phalacrocorax carbo). Le deuxième problème est relatif à la pollution causée par les carcasses d’oiseaux qui s’échoueront sur la plage et dans la mer. Le troisième reste le risque de provoquer le déséquilibre d’un écosystème côtier déjà menacé par plusieurs facteurs. De fait, chaque espèce joue un rôle dans la chaîne trophique (alimentaire) des écosystèmes. En les tuant massivement, le cycle naturel de la vie est alors déréglé. La solution proposé par M. Hout avait déjà montré il y a cinq ans ses limites. Je ne vois donc pas l’intérêt de s’y attacher aujourd’hui surtout que d’ici le mois de mars tout au plus les mouettes auront quitté les côtes libanaises vers l’Europe pour se reproduire.»
En 2017, M. Hout avait justifié sa décision en soulignant que «bien que le comité environnemental se soit opposé à cette mesure», il devait choisir entre deux options: «laisser les mouettes voler librement ou assurer la sécurité des vols de la MEA».
Le ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine a indiqué mercredi, en réponse à la déclaration de Mohamad el-Hout, avoir adressé il y a plusieurs mois déjà une lettre à M. Maoulaoui lui proposant d’installer des sonars émettant des bruits spécifiques susceptibles d’éloigner les mouettes des abords de l’aéroport et d’assurer la sécurité du trafic aérien. Dans son message, M. Yassine a fait référence à Henri Millet, expert français, qui a proposé plusieurs solutions techniques et naturelles pour éviter de recourir à de tels massacres. «Les sonars ont déjà été installés, mais les sons qu’ils émettaient ciblaient d’autres espèces d’oiseaux, déplore Fouad Itani. Ils ont été inefficaces.»
Sans le recours à des experts scientifiques, les décisions publiques arbitraires et parfois criminelles continueront à être envisagées sans aucune solution au véritable problème. Une fois de plus, les responsables auraient fait preuve d’incompétence. L’environnement en paie le prix.
Nos dirigeants ont une fois de plus brillé par leur nonchalance patente et leur manque de professionnalisme sans limite. Avec eux, plus de place aux surprises. Mardi, le président du conseil d’administration de la Middle East Airlines (MEA), Mohammad el-Hout, a menacé de commettre un nouveau massacre de mouettes à l’aéroport. Il aurait demandé au gouvernement, selon des informations partagées sur les réseaux sociaux, de choisir entre «une intervention des forces de sécurité ou l’autorisation de faire venir des chasseurs pour en finir avec les mouettes qui se trouvent dans le périmètre de l’aéroport et dont la présence en masse est due à la décharge de Costa Brava».
Or cette solution est non seulement aberrante, mais elle est basée sur des spéculations personnelles et autres rumeurs. Fouad Itani, président de l’Association pour la conservation des oiseaux au Liban (ABCL) explique à Ici Beyrouth qu’«en 2017, le même problème s’était posé». «À l’époque, la décharge de Costa Brava n’en était pas la cause, contrairement aux propos tenus par les dirigeants, poursuit-il. De fait, du sable avait été retiré du site de l’aéroport, entraînant la formation de crevasses qui se sont remplies d’eau de pluies. Bien que capables de filtrer l’eau de mer pour se désaltérer, les mouettes préfèrent avoir recours à une source d’eau douce, ce qui les avait amené à se rassembler dans la zone de l’aéroport. Cette année, aucun rapport concernant la situation des mouettes dans le périmètre de l’aéroport n’a été publié. Nous ne pouvons donc pas évaluer la situation qui a probablement empiré.»
«Les décharges sont certes un problème majeur auquel il faut remédier, mais elles ont toujours existé et n’ont jamais provoqué un tel regroupement de mouettes», ajoute M. Itani. Au cours d’une entrevue accordée dimanche à la chaîne télévisée al-Jadeed dimanche soir, Mohammad el-Hout a appelé le ministre sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui à s’occuper du dossier, au risque de devoir recourir à la solution adoptée en 2017, lorsque la MEA avait recruté 125 chasseurs d’oiseaux et leur avait fourni des cartouches pour sauvagement massacrer plus de 10.000 oiseaux, sous prétexte qu’ils présentaient un danger pour l’aviation.
Mise en danger d’espèces protégées
«Le fait de décimer en masse ces volatiles entraîne plusieurs problèmes majeurs, explique M. Itani. Le premier est bien sûr la mise en danger d’espèces protégées dont notamment la mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), le goéland leucophée (Larus michahellis), le goéland brun (Larus fuscus), le goéland d’Arménie (Larus armenicus), la sterne caugek (Sterna sandvicensis) et le grand cormoran (Phalacrocorax carbo). Le deuxième problème est relatif à la pollution causée par les carcasses d’oiseaux qui s’échoueront sur la plage et dans la mer. Le troisième reste le risque de provoquer le déséquilibre d’un écosystème côtier déjà menacé par plusieurs facteurs. De fait, chaque espèce joue un rôle dans la chaîne trophique (alimentaire) des écosystèmes. En les tuant massivement, le cycle naturel de la vie est alors déréglé. La solution proposé par M. Hout avait déjà montré il y a cinq ans ses limites. Je ne vois donc pas l’intérêt de s’y attacher aujourd’hui surtout que d’ici le mois de mars tout au plus les mouettes auront quitté les côtes libanaises vers l’Europe pour se reproduire.»
En 2017, M. Hout avait justifié sa décision en soulignant que «bien que le comité environnemental se soit opposé à cette mesure», il devait choisir entre deux options: «laisser les mouettes voler librement ou assurer la sécurité des vols de la MEA».
Le ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine a indiqué mercredi, en réponse à la déclaration de Mohamad el-Hout, avoir adressé il y a plusieurs mois déjà une lettre à M. Maoulaoui lui proposant d’installer des sonars émettant des bruits spécifiques susceptibles d’éloigner les mouettes des abords de l’aéroport et d’assurer la sécurité du trafic aérien. Dans son message, M. Yassine a fait référence à Henri Millet, expert français, qui a proposé plusieurs solutions techniques et naturelles pour éviter de recourir à de tels massacres. «Les sonars ont déjà été installés, mais les sons qu’ils émettaient ciblaient d’autres espèces d’oiseaux, déplore Fouad Itani. Ils ont été inefficaces.»
Sans le recours à des experts scientifiques, les décisions publiques arbitraires et parfois criminelles continueront à être envisagées sans aucune solution au véritable problème. Une fois de plus, les responsables auraient fait preuve d’incompétence. L’environnement en paie le prix.
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