La journaliste et présentatrice de radio et télévision Sonia Beyrouthy s’est éteinte le lundi 16 janvier à l’âge de 87 ans. Cette femme étincelante aux cheveux courts et à la voix enrouée croyait au pouvoir du talent, de l’objectivité des médias, et était l’une des pionnières du journalisme féminin dans le monde arabe. Sonia Beyrouthy était également auteur, avec quatre œuvres à son actif.
Sonia Beyrouthy est née à Achrafieh en 1934. Après avoir fait des études en civilisations orientales à l’Université Saint-Joseph, elle déploie ses ailes d’écrivain au-delà des murs des classes où elle enseignait, et s’adonne au journalisme, suivant le conseil de son amie l’actrice Rida Khoury.
Depuis, sa vie a été jalonnée de réussites dans le monde des médias. Elle devient l’une des rares journalistes connus dans la presse, la radio et la télévision. Pourtant, le succès ne lui est pas monté à la tête. Elle faisait tout simplement son métier avec acharnement et passion. La journaliste talentueuse a toujours reçu l’appréciation du public. Pour elle, le journalisme est aussi basé sur le talent littéraire. C’est donc pour l’amour des mots qu’elle commence à écrire pour le magazine Assayad. Sa personnalité, son talent et sa voix l’ont ensuite menée au monde de la radio.
Là, tout débute par une tasse de café. C’est en effet dans les années soixante que Sonia Beyrouthy fait ses débuts dans la radio libanaise avec une émission intitulée «Tasse de café». L’élégance de son être, de son image, ainsi que son intelligence et son charisme, lui ont valu un tremplin vers le monde de la télévision, plus précisément Télé Liban, où elle s’est démarquée par son programme culturel et social, «Le magazine télévisé», dans un monde loin d’être familier aux femmes. Son programme télévisé s’est étalé sur une dizaine d’années. Elle devient ensuite la présentatrice de Studio el-Fann.
Sonia Beyrouthy a travaillé pour le magazine Al-Hasnaa, puis pour le périodique An-Nahar, avant de reprendre son travail à Al-Hasnaa en tant que rédactrice en chef, mais aussi dans Assayad, Al-Anwar, Feyrouz, Al-Fares... Son travail en tant que journaliste dans les magazines, radios et chaînes télévisées a duré jusqu’à la fin des années 90.
Libre de plume et d'esprit, intelligente et intrépide, Sonia Beyrouthy dénonce le confessionnalisme comme la cause directe de la guerre civile libanaise et met en avant la vie des femmes libanaises. Toujours autour de ces thèmes, entre autres, elle a publie quatre œuvres en langue arabe: Rendez-vous avec hier en 1987, Les Cordes de l’air en 1991, Le Cours du moment en 1995 et Les Mouvements du confessionnalisme en 2009. Elle touche aussi à l’actorat et s’investit dans des rôles en tant qu’actrice.
Encore un morceau de notre mémoire qui s’en va. Juste la fin d’une ère; l’âge d’or suivi d’une période interminable de guerre… Nous restent ses mots, actuellement partagés des centaines de fois sur Twitter, comme quoi, après son départ, elle aurait même déployé ses ailes dans l’espace virtuel:
«Il y avait du vedettariat dans le journalisme, la télévision et la radio. Les journalistes étaient perçus comme stars parce qu’il n’y avait pas autant de médias. Actuellement, les médias sont plus démocratiques, vu qu’il existe un bon nombre de personnes qui y travaillent. À cet aspect de vedettariat, les médias font prévaloir leur vraie mission, celle de l’information. Quant à la précision des informations, c’est une question de talent. Et le talent ne peut être volé. Je suis pour un système non biaisé où le journalisme est libre tout en étant le plus proche de la réalité tout en demeurant neutre. Le journalisme se caractérise également par son aspect littéraire. Le mot, écrit ou lu, a de la valeur. L’important c’est qu’il reflète la réalité. C’est dans la presse écrite que je me retrouve le plus. La préparation pour la télévision prend du temps. On doit être concentré et l’on fait de son mieux pour ne pas commettre d’erreur, mais une fois l’émission terminée, on s’arrête là et il n’y a plus de travail à faire à la maison. J’ai apprécié le travail à la radio. Dans les trois professions, certains facteurs contrôlent la perception de l’audience. Vous n’y pouvez rien.»
Marie-Christine Tayah
Instagram: @mariechristine.tayah
Sonia Beyrouthy est née à Achrafieh en 1934. Après avoir fait des études en civilisations orientales à l’Université Saint-Joseph, elle déploie ses ailes d’écrivain au-delà des murs des classes où elle enseignait, et s’adonne au journalisme, suivant le conseil de son amie l’actrice Rida Khoury.
Depuis, sa vie a été jalonnée de réussites dans le monde des médias. Elle devient l’une des rares journalistes connus dans la presse, la radio et la télévision. Pourtant, le succès ne lui est pas monté à la tête. Elle faisait tout simplement son métier avec acharnement et passion. La journaliste talentueuse a toujours reçu l’appréciation du public. Pour elle, le journalisme est aussi basé sur le talent littéraire. C’est donc pour l’amour des mots qu’elle commence à écrire pour le magazine Assayad. Sa personnalité, son talent et sa voix l’ont ensuite menée au monde de la radio.
Là, tout débute par une tasse de café. C’est en effet dans les années soixante que Sonia Beyrouthy fait ses débuts dans la radio libanaise avec une émission intitulée «Tasse de café». L’élégance de son être, de son image, ainsi que son intelligence et son charisme, lui ont valu un tremplin vers le monde de la télévision, plus précisément Télé Liban, où elle s’est démarquée par son programme culturel et social, «Le magazine télévisé», dans un monde loin d’être familier aux femmes. Son programme télévisé s’est étalé sur une dizaine d’années. Elle devient ensuite la présentatrice de Studio el-Fann.
Sonia Beyrouthy a travaillé pour le magazine Al-Hasnaa, puis pour le périodique An-Nahar, avant de reprendre son travail à Al-Hasnaa en tant que rédactrice en chef, mais aussi dans Assayad, Al-Anwar, Feyrouz, Al-Fares... Son travail en tant que journaliste dans les magazines, radios et chaînes télévisées a duré jusqu’à la fin des années 90.
Libre de plume et d'esprit, intelligente et intrépide, Sonia Beyrouthy dénonce le confessionnalisme comme la cause directe de la guerre civile libanaise et met en avant la vie des femmes libanaises. Toujours autour de ces thèmes, entre autres, elle a publie quatre œuvres en langue arabe: Rendez-vous avec hier en 1987, Les Cordes de l’air en 1991, Le Cours du moment en 1995 et Les Mouvements du confessionnalisme en 2009. Elle touche aussi à l’actorat et s’investit dans des rôles en tant qu’actrice.
Encore un morceau de notre mémoire qui s’en va. Juste la fin d’une ère; l’âge d’or suivi d’une période interminable de guerre… Nous restent ses mots, actuellement partagés des centaines de fois sur Twitter, comme quoi, après son départ, elle aurait même déployé ses ailes dans l’espace virtuel:
«Il y avait du vedettariat dans le journalisme, la télévision et la radio. Les journalistes étaient perçus comme stars parce qu’il n’y avait pas autant de médias. Actuellement, les médias sont plus démocratiques, vu qu’il existe un bon nombre de personnes qui y travaillent. À cet aspect de vedettariat, les médias font prévaloir leur vraie mission, celle de l’information. Quant à la précision des informations, c’est une question de talent. Et le talent ne peut être volé. Je suis pour un système non biaisé où le journalisme est libre tout en étant le plus proche de la réalité tout en demeurant neutre. Le journalisme se caractérise également par son aspect littéraire. Le mot, écrit ou lu, a de la valeur. L’important c’est qu’il reflète la réalité. C’est dans la presse écrite que je me retrouve le plus. La préparation pour la télévision prend du temps. On doit être concentré et l’on fait de son mieux pour ne pas commettre d’erreur, mais une fois l’émission terminée, on s’arrête là et il n’y a plus de travail à faire à la maison. J’ai apprécié le travail à la radio. Dans les trois professions, certains facteurs contrôlent la perception de l’audience. Vous n’y pouvez rien.»
Marie-Christine Tayah
Instagram: @mariechristine.tayah
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