A Davos, Riyad réaffirme sa volonté de diversifier son économie
Au Forum de Davos, l'Arabie Saoudite a affirmé sa volonté de diversifier son économie, pour l'heure encore très dépendante de l'or noir, en attirant des investissements étrangers dans d'autres activités, comme le secteur minier et l'industrie. Le Royaume a de même mis en avant son engagement pour la lutte contre le réchauffement climatique, la transition énergétique et la place des femmes, dans une tentative de redorer son image à l'international. 

Huit officiels saoudiens ont fait le déplacement en Suisse à l'occasion du rendez-vous annuel des dirigeants politiques et du monde des affaires (AFP)

"Nous voulons réduire notre dépendance au pétrole", affirme le ministre de l'Économie et de la Planification d'Arabie saoudite dans un entretien à l'AFP à Davos, où le royaume a envoyé cette année une délégation fournie pour plaider sa cause.

Huit officiels saoudiens ont fait le déplacement en Suisse à l'occasion du rendez-vous annuel des dirigeants politiques et du monde des affaires, soit l'une des plus grosses délégations nationales. Ils ont installé leur camp de base tout près du centre où se déroulent les échanges.

Parmi eux, les ministres des Affaires étrangères, de l'Investissement, des Finances, de la Communication, ainsi que l'ambassadrice saoudienne aux États-Unis.

"Nous voulons diversifier notre économie, c'est important, c'est essentiel", a souligné auprès de l'AFP le ministre Faisal Al-Ibrahim, rencontré aux abords du Forum de Davos.

Alors que le réchauffement climatique est en haut de l'agenda du Forum de Davos, l'Arabie Saoudite a tenu à souligner son engagement pour la transition énergétique. (AFP)

Ryad cherche à ouvrir davantage son économie aux investissements dans d'autres secteurs que le pétrole, traditionnelle vache à lait du régime qui lui a permis en 2022 de dégager son premier excédent budgétaire en neuf ans grâce à la flambée des cours après l'invasion russe en Ukraine.

"Il ne s'agit pas de faire de la publicité ou de se mettre en avant, les gens sont très intéressés par la croissance saoudienne", assure le ministre, qui met en avant la progression du PIB de 8,5% enregistrée l'an dernier en pleine déprime économique mondiale.

Le pays veut poursuivre sur la lancée de la visite en décembre du président chinois Xi Jinping, au cours de laquelle ce dirigeant et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane avaient entériné des accords sur l'hydrogène et un programme de diversification avec l'initiative chinoise des "nouvelles routes de la soie".


"Nous nous intéressons aussi à d'autres secteurs, comme le secteur minier et l'industrie", souligne M. Al-Ibrahim.
Des domaines "qui démarrent de rien" 

Ryad cherche à ouvrir davantage son économie aux investissements dans d'autres secteurs que le pétrole (AFP)

Le pays veut aussi imprimer sa marque dans des domaines "qui démarrent de rien" dans le royaume, selon lui, citant le tourisme, la culture, le divertissement et le sport.

L'Arabie saoudite vient de recruter le footballeur portugais Cristiano Ronaldo au sein du club Al-Nassr et pourrait être candidate à l'organisation du Mondial de football 2030. Elle a aussi organisé plusieurs rencontres avec la presse à Davos, visant à faire la promotion de sa candidature à l'Exposition universelle de 2030.

Le royaume a par ailleurs affirmé mardi avoir lancé avec les organisateurs du Forum de Davos une initiative visant à accélérer l'innovation en Arabie saoudite, en se servant du métavers.

Lors de cette réunion a également été abordée la question de la transition énergétique, l'engagement climatique et la place des femmes, le pays cherchant ainsi à attirer l’œil sur une autre facette du royaume dont l'image est très dégradée par la question des droits humains depuis des années, et encore plus depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, imputé par les renseignements américains au prince Mohammed ben Salmane, ce que démentent les autorités saoudiennes.

"Nous nous sommes ouverts bien plus qu'avant et cela a permis aux gens d'observer", veut croire M. Al Ibrahim, citant "les valeurs, les progrès, et le fait que l'on s'attaque à de nombreuses problématiques à l'échelle régionale et internationale".

Concernant l'énergie toutefois, le ministre prévient: la diversification économique "ne veut pas dire que nous ne continuerons pas à être un des plus gros producteurs d'énergie. Nous continuerons d'être devant dans le domaine des hydrocarbures traditionnels".

Avec AFP
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