Les gamins de Beyrouth (3/3)
Hier, ma ville, j’étais naïf et immature je crois, porté par toi et le plaisir que j’ai eu à grandir chez toi. Baigné dans l’utopie de ta résilience et de tes belles qualités. Aujourd’hui, je suis un homme fier, qui profite de sa capitale et qui rêve à son avenir ici, demain, avec toi!

Demain, la ville sera en feu, en flammes, demain la ville sera décadence. Demain, la ville sera aux autres, attaquée, menacée, elle nous fera vibrer. Elle sera paillettes, poudre, feux sans artifice et brasier humain. Et son cœur sera transpercé de la plus dangereuse des lames.

Demain, la ville sera un chaos et un champ de bataille. Demain, la vie me prendra mon avenir et mon destin, mon diplôme, ma cérémonie et mes rêves.

Demain, Beyrouth ne le sait pas, mais elle tombera. Demain, la ville deviendra le théâtre de la seconde guerre de son histoire.

Et alors, quand je me mets à penser à mon lendemain chez toi… voilà que je pleure ton lendemain à toi.

Comment continuer si tu tombes et que ta chute est sans fin?

Puis-je seulement continuer? Ma ville, à quoi rêver désormais?

Mais...

Mais après demain, ma ville, mes frères libanais et moi unirons nos forces pour toi, et de battre ton cœur recommencera!


Beyrouth est notre ville, notre maison, notre seconde mère.

Nous sommes à ses rues ce que le sang est à nos veines.

Nous sommes des Libanais, nous sommes des gamins de Beyrouth.

Nous sommes ton cœur qui pompe et t’alimente, et si nous ne battons pas, tu t’écroules. Alors, nous nous battons!

Mais pas avec des armes, car nous avons des têtes.




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