Face au risque de voir les Pasdaran rajoutés sur la liste noire des organisations terroristes de l'UE, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, a menacé Bruxelles de ne pas commettre cette "erreur".

"Si les Européens commettent une erreur, ils devront en assumer les conséquences", a déclaré le commandant en chef des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, selon Sepah News, le site officiel de cette entité. Il s'agissait du premier commentaire de Hossein Salami après la décision du Parlement européen d'adopter une résolution invitant à rajouter les Pasdaran sur la liste noire de l'UE des organisations terroristes.


Liste noire

Les eurodéputés ont adopté jeudi une résolution invitant l'Union européenne et ses États membres à inscrire les Gardiens, considérés par les experts comme étant la force militaire et sécuritaire la plus puissante du pays, sur la liste des "organisations terroristes" de l'UE. Ils mettent en cause les Gardiens dans "la répression des manifestants" mobilisés contre le pouvoir depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, mais aussi pour "la fourniture de drones à la Russie" dans le cadre de la guerre en Ukraine.



Plusieurs diplomates ont indiqué vendredi que l'UE n'avait pas encore pris de décision sur l'inscription des Gardiens sur la liste des "organisations terroristes". En revanche, selon eux, elle va imposer de nouvelles sanctions contre 37 personnes ou entités iraniennes impliquées dans la répression des manifestations.

Les Gardiens supervisent le Bassidj (corps de volontaires islamistes), qui a été déployé face aux manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Des centaines de personnes parmi lesquelles des membres des forces de sécurité ont été tuées pendant les manifestations et des milliers arrêtées, selon les autorités qui dénoncent généralement des "émeutes".

Maxime Pluvinet avec AFP
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