La course aux César 2023 sera lancée mercredi avec les nominations pour les prix les plus prestigieux du cinéma français, qui reste hanté par des questions de violences sexuelles et sa déprime post-Covid.
L’Académie des César doit publier mercredi matin la liste de celles et ceux qui concourront lors de la 48e cérémonie, le 24 février. Qui pour succéder à Illusions Perdues, le grand vainqueur de l’an passé avec sept trophées, dont celui du meilleur film ?
Les jeux semblent très ouverts, au terme d’une année une fois de plus douloureuse pour le 7e Art tricolore. Même si certains ont tiré leur épingle du jeu. C’est le cas du réalisateur Cédric Klapisch, qui s’est attiré les faveurs de la critique et du public avec En Corps (1,3 million d’entrées), l’histoire d’une danseuse classique (jouée par Marion Barbeau de l’Opéra de Paris) qui se reconstruit après une blessure. Ainsi que de Louis Garrel, qui a fait la quasi-unanimité avec L’Innocent, une comédie policière réjouissante dont il partage l’affiche avec Noémie Merlant.
Autre réalisateur très remarqué cette année : Dominik Moll et sa Nuit du 12, présenté à Cannes. L’auteur de « Harry, un ami qui vous veut du bien » (César du meilleur réalisateur en 2001) pourrait revenir sur le devant de la scène avec cette enquête sur un féminicide qui en dit autant sur le crime que sur le machisme dans la police.
Les membres de l’Académie n’oublieront probablement pas non plus une cinéaste à l’œuvre très exigeante : Alice Diop et son Saint-Omer, avec Kayije Kagame et Guslagie Malanda, encensé par la critique internationale et qui représente la France dans la course aux Oscars.
Côté interprètes, le métier plébiscitera-t-il autant que le public Elsa Zylberstein et sa métamorphose en Mme Veil dans le biopic Simone ? Virginie Efira, multinominée ces dernières années, est une concurrente sérieuse avec ses prestations dans Les enfants des autres et Revoir Paris, l’un des films sur les attentats de novembre 2015 sortis cette année - dont elle partageait l’affiche avec Benoît Magimel, sacré l’an dernier.
Dans un genre moins psychologique, les interprètes de Novembre de Cédric Jimenez, Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain ou Anaïs Demoustier, ont aussi leurs chances, tout comme Roschdy Zem (Les miens et Les enfants des autres).
La partie s’annonce bien plus délicate en revanche pour Les Amandiers, de Valéria Bruni-Tedeschi. La sortie du film a été accompagnée de révélations sur les mises en examen pour viols de son acteur principal, et compagnon de la réalisatrice, Sofiane Bennacer.
L’Académie, qui cherche depuis plusieurs années - et un profond renouvellement - à en finir avec les accusations d’entre-soi et de complaisance par rapport aux auteurs de violences sexuelles, prendra-t-elle le risque de nommer le film et sa réalisatrice, qui admet avoir été au courant de ces accusations pendant le tournage ? En théorie, rien n’empêche Sofiane Bennacer, pas plus que Gérard Depardieu ou Ary Abittan, également mis en examen pour des viols qu’ils contestent, d’être nommé, bien qu’il ait été écarté de la liste indicative des « espoirs ».
Dans cette hypothèse, improbable, l’Académie a déjà annoncé un cordon sanitaire : aucune personne mise en cause « par la justice pour des faits de violence » ne sera « mise en lumière » lors de la cérémonie. Et aucune prise de parole ne sera autorisée, même si la personne recevait in fine un César.
Côté paillettes, la soirée, qui doit absolument remonter la pente après des audiences encore désastreuses l’an dernier (1,3 million de téléspectateurs), sera présidée par Tahar Rahim, dont la carrière oscille désormais entre Hollywood et la France.
La présentation sera collégiale avec neuf maîtres et maîtresses de cérémonie sur la scène de l’Olympia d’Emmanuelle Devos à Eye Haïdara, en passant par Alex Lutz et Ahmed Sylla.
AFP
L’Académie des César doit publier mercredi matin la liste de celles et ceux qui concourront lors de la 48e cérémonie, le 24 février. Qui pour succéder à Illusions Perdues, le grand vainqueur de l’an passé avec sept trophées, dont celui du meilleur film ?
Les jeux semblent très ouverts, au terme d’une année une fois de plus douloureuse pour le 7e Art tricolore. Même si certains ont tiré leur épingle du jeu. C’est le cas du réalisateur Cédric Klapisch, qui s’est attiré les faveurs de la critique et du public avec En Corps (1,3 million d’entrées), l’histoire d’une danseuse classique (jouée par Marion Barbeau de l’Opéra de Paris) qui se reconstruit après une blessure. Ainsi que de Louis Garrel, qui a fait la quasi-unanimité avec L’Innocent, une comédie policière réjouissante dont il partage l’affiche avec Noémie Merlant.
Autre réalisateur très remarqué cette année : Dominik Moll et sa Nuit du 12, présenté à Cannes. L’auteur de « Harry, un ami qui vous veut du bien » (César du meilleur réalisateur en 2001) pourrait revenir sur le devant de la scène avec cette enquête sur un féminicide qui en dit autant sur le crime que sur le machisme dans la police.
Les membres de l’Académie n’oublieront probablement pas non plus une cinéaste à l’œuvre très exigeante : Alice Diop et son Saint-Omer, avec Kayije Kagame et Guslagie Malanda, encensé par la critique internationale et qui représente la France dans la course aux Oscars.
Côté interprètes, le métier plébiscitera-t-il autant que le public Elsa Zylberstein et sa métamorphose en Mme Veil dans le biopic Simone ? Virginie Efira, multinominée ces dernières années, est une concurrente sérieuse avec ses prestations dans Les enfants des autres et Revoir Paris, l’un des films sur les attentats de novembre 2015 sortis cette année - dont elle partageait l’affiche avec Benoît Magimel, sacré l’an dernier.
Dans un genre moins psychologique, les interprètes de Novembre de Cédric Jimenez, Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain ou Anaïs Demoustier, ont aussi leurs chances, tout comme Roschdy Zem (Les miens et Les enfants des autres).
La partie s’annonce bien plus délicate en revanche pour Les Amandiers, de Valéria Bruni-Tedeschi. La sortie du film a été accompagnée de révélations sur les mises en examen pour viols de son acteur principal, et compagnon de la réalisatrice, Sofiane Bennacer.
L’Académie, qui cherche depuis plusieurs années - et un profond renouvellement - à en finir avec les accusations d’entre-soi et de complaisance par rapport aux auteurs de violences sexuelles, prendra-t-elle le risque de nommer le film et sa réalisatrice, qui admet avoir été au courant de ces accusations pendant le tournage ? En théorie, rien n’empêche Sofiane Bennacer, pas plus que Gérard Depardieu ou Ary Abittan, également mis en examen pour des viols qu’ils contestent, d’être nommé, bien qu’il ait été écarté de la liste indicative des « espoirs ».
Dans cette hypothèse, improbable, l’Académie a déjà annoncé un cordon sanitaire : aucune personne mise en cause « par la justice pour des faits de violence » ne sera « mise en lumière » lors de la cérémonie. Et aucune prise de parole ne sera autorisée, même si la personne recevait in fine un César.
Côté paillettes, la soirée, qui doit absolument remonter la pente après des audiences encore désastreuses l’an dernier (1,3 million de téléspectateurs), sera présidée par Tahar Rahim, dont la carrière oscille désormais entre Hollywood et la France.
La présentation sera collégiale avec neuf maîtres et maîtresses de cérémonie sur la scène de l’Olympia d’Emmanuelle Devos à Eye Haïdara, en passant par Alex Lutz et Ahmed Sylla.
AFP
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