Quand le dollar joue au yoyo...
Après un record de 64.000 livres pour un dollar vendredi matin, le taux de change du billet vert a drastiquement baissé. En soirée, il s’échangeait à 55.000 livres sur le marché parallèle.

En quelques heures, le taux de change du dollar contre la livre libanaise a baissé de près de 9.000 livres. Selon le site lirarate, le taux de change du billet vert sur le marché parallèle oscillait entre 55.000 à la vente et 55.500 livres à l’achat, alors qu’en début de matinée il avait frôlé la barre des 64.000 livres. Mais qu’est-ce qui explique cette chute drastique?

Vu l’opacité du marché, il est difficile de connaître les raisons pour lesquelles le taux de change du dollar hausse ou baisse aussi rapidement en l’espace de quelques heures, explique à Ici Beyrouth un économiste sous couvert de l’anonymat. Il estime cependant que cette baisse est due soit à une intervention de la Banque du Liban (BDL), soit à un centre de spéculations, situé dans la banlieue sud, où une grande quantité de cash est disponible, soit encore à une prochaine publication par la BDL de circulaires qui favoriseraient la baisse du taux du dollar.


Pour Fouad Zmokhol, économiste et doyen de la faculté de gestion et de management de l’USJ, cette fluctuation prouve qu’«il n’existe aucune norme économique ou monétaire qui régit le marché de change». Il estime qu’il s’agit d’une manœuvre pour faire diversion au sujet de la libération mercredi, par le procureur de la République, Ghassan Oueidate, des 17 détenus dans l’affaire de l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, sans compter le départ aux États-Unis, quelques heures après sa libération du responsable de la sécurité au port de Beyrouth, Ziad el-Aouf.

Pour l’économiste, un accord politique de haut niveau a dû être conclu pour faire chuter le dollar de 9.000 LL en une journée, comme ce fut le cas en mai dernier, au lendemain des élections lorsque le taux de change du dollar a fluctué de 10.000 livres en une journée. «Il est certain que des dollars ont été injectés sur le marché, par la Banque du Liban ou par des centres de sépculateurs», poursuit M. Zmokhol. Il explique que «depuis quelques jours, les livres libanaises se font plus rares sur le marché, puisque les particuliers les ont déposées dans les banques pour acheter des dollars au taux de la plateforme Sayrafa». «Or, ajoute M. Zmokhol, cet argent est bloqué dans les banques à cause d’un retard affiché dans la fourniture des dollars. Par ailleurs, ceux qui possèdent des dollars ne les vendent plus, en attendant une hausse du taux de change du billet vert.»
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