Dans son homélie du dimanche à Bkerké, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a adressé une nouvelle fois de vives critiques aux « députés de la nation qui, par obéissance aveugle à leurs autorités respectives, s’abstiennent d’élire un président de la République et préfèrent l’effondrement grandissant des institutions constitutionnelles et publiques, ainsi que l’oppression du peuple, ce qui contraint l’élite de nos forces vives à l’émigration ». « N’est-ce pas cela une haute trahison, voire un crime d’une exceptionnelle gravité contre le peuple libanais et l’Etat ? », s’est-il demandé.

Pour le dignitaire religieux, « le dialogue, s’il doit se tenir, doit avoir pour point de départ le Liban et la situation de son peuple, pour ensuite toucher à la question de la présidentielle en ces circonstances sensibles ».


Commentant dans ce cadre le duel entre le procureur général près la Cour de cassation et le juge d’instruction près la Cour de justice, chargé d’enquêter sur la double explosion au port de Beyrouth, le patriarche maronite a déploré le fait que « la justice est détruite devant nos yeux sous le coup des ingérences et des pressions d’hommes politiques et même de magistrats qui leur sont soumis. Et tout cela n’est rien d’autre que le résultat de la vacance à la tête de l’Etat ».
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