Une évasion par les idées, les histoires et les images, à travers des livres découverts pour vous.
« Instagrammable les buddha bowls, les assiettes bien présentées, les plats veggie, les légumes verts, pas instagrammables les plats du terroir, les viandes, les légumes rouges… Instagrammable les concept stores; pas instagrammables les grands magasins », les chats oui, les chiens non; la mer oui, la montagne, non; les bébés, oui, les vieux non, etc.
Un livre coup de poing. Celui qui nous sort de cette douce somnolence dans laquelle les réseaux sociaux nous enlisent. Un roman qui se lit d’un trait et qui nous plonge les poings et les mains liés dans la galaxie des influenceurs, du marketing digital et de l’incidence de tout ce monde virtuel vorace qui phagocyte nos vies. Bienvenue dans l’empire des réseaux sociaux que nous dévoilent cinq adolescents.
Pas de place aux palabres dans ce roman bâti sur une enquête. L’empire live des réseaux sociaux et de ses vassaux y est raconté sans entourloupe. L’histoire est celle de jeunes collégiens pris chacun dans une spirale d’influenceurs à rebonds qui font et défont leur vie. Ils vivent leur vie comme une story, se font piéger, ont de la difficulté à savourer un moment « sans le saisir avec son portable, l’immortaliser et le garder, comme si un instant non photographié, non partagé n’était pas réel, comme si vivre sans images et sans se mettre en scène, c’était faire semblant ». Et finalement, quand ils réalisent leur imprudence, c’est déjà trop tard.
Pas de prêchi-prêcha pour le vingtième ouvrage de cette mère scénariste de 52 ans qui nous prend aux tripes. Celles-là mêmes que nous confisquent tous les jours, insidieusement Facebook, Twitter, Tik Tok, Snapshot, et comparses. Les adolescents y voient massacrer leurs rêves. Les jeunes sont embourbés dans des histoires qui les dépassent, et les moins jeunes emportés par une vague qui module le nouveau visage de la planète. « Mais qu’est ce qui est beau, qu’est-ce qui est laid ? Instagram a introduit de nouveaux standards qui modèlent les imaginaires selon des critères précis, les orientant de façon implacable selon des lois mystérieuses que tous respectent tacitement sous peine de ne pas être instagrammables…
Un livre sur les jeunes, mais pas que. Une histoire à lire par tous. Pour rester dans le coup, mais surtout pour réaliser l’étendue néfaste et pernicieuse de cette addiction : « Même le paysage urbain n’est plus le même. Les maisons n’ont plus de fenêtre : pourquoi regarder dehors ? À la terrasse des cafés, dans les trains, les bus, les métros, ils contemplent leurs portables... Plus que nous vendre un monde, un génie du marketing a réussi à nous vendre à un monde. Désormais, tout est marché. Son esprit (ndlr de l’héroïne) est marché. Ses sentiments sont marché. Elle évolue dans un système économique qui capte ses désirs, instaure ses propres règles et annihile son libre arbitre sans même qu’elle en ait conscience. »
Instagrammable, Éliette Abécassis (Grasset, 2021).
https://www.agendaculturel.com/article/instagrammable-attention-danger
« Instagrammable les buddha bowls, les assiettes bien présentées, les plats veggie, les légumes verts, pas instagrammables les plats du terroir, les viandes, les légumes rouges… Instagrammable les concept stores; pas instagrammables les grands magasins », les chats oui, les chiens non; la mer oui, la montagne, non; les bébés, oui, les vieux non, etc.
Un livre coup de poing. Celui qui nous sort de cette douce somnolence dans laquelle les réseaux sociaux nous enlisent. Un roman qui se lit d’un trait et qui nous plonge les poings et les mains liés dans la galaxie des influenceurs, du marketing digital et de l’incidence de tout ce monde virtuel vorace qui phagocyte nos vies. Bienvenue dans l’empire des réseaux sociaux que nous dévoilent cinq adolescents.
Pas de place aux palabres dans ce roman bâti sur une enquête. L’empire live des réseaux sociaux et de ses vassaux y est raconté sans entourloupe. L’histoire est celle de jeunes collégiens pris chacun dans une spirale d’influenceurs à rebonds qui font et défont leur vie. Ils vivent leur vie comme une story, se font piéger, ont de la difficulté à savourer un moment « sans le saisir avec son portable, l’immortaliser et le garder, comme si un instant non photographié, non partagé n’était pas réel, comme si vivre sans images et sans se mettre en scène, c’était faire semblant ». Et finalement, quand ils réalisent leur imprudence, c’est déjà trop tard.
Pas de prêchi-prêcha pour le vingtième ouvrage de cette mère scénariste de 52 ans qui nous prend aux tripes. Celles-là mêmes que nous confisquent tous les jours, insidieusement Facebook, Twitter, Tik Tok, Snapshot, et comparses. Les adolescents y voient massacrer leurs rêves. Les jeunes sont embourbés dans des histoires qui les dépassent, et les moins jeunes emportés par une vague qui module le nouveau visage de la planète. « Mais qu’est ce qui est beau, qu’est-ce qui est laid ? Instagram a introduit de nouveaux standards qui modèlent les imaginaires selon des critères précis, les orientant de façon implacable selon des lois mystérieuses que tous respectent tacitement sous peine de ne pas être instagrammables…
Un livre sur les jeunes, mais pas que. Une histoire à lire par tous. Pour rester dans le coup, mais surtout pour réaliser l’étendue néfaste et pernicieuse de cette addiction : « Même le paysage urbain n’est plus le même. Les maisons n’ont plus de fenêtre : pourquoi regarder dehors ? À la terrasse des cafés, dans les trains, les bus, les métros, ils contemplent leurs portables... Plus que nous vendre un monde, un génie du marketing a réussi à nous vendre à un monde. Désormais, tout est marché. Son esprit (ndlr de l’héroïne) est marché. Ses sentiments sont marché. Elle évolue dans un système économique qui capte ses désirs, instaure ses propres règles et annihile son libre arbitre sans même qu’elle en ait conscience. »
Instagrammable, Éliette Abécassis (Grasset, 2021).
https://www.agendaculturel.com/article/instagrammable-attention-danger
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