©Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq, lors d’une conférence de presse à l'aéroport de Khartoum le 9 février 2023. (Photo RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a défendu jeudi les opérations du groupe Wagner en Afrique, lors d'une visite au Soudan. Dernière étape d'une tournée africaine, son passage à Khartoum s'inscrit dans la volonté de Moscou de renforcer son influence sur le continent.
La présence des mercenaires russes Wagner au Mali est considérée comme un danger majeur pour la région du Sahel, selon les officiels américains. (AFP)
Les États-Unis qui essayent depuis plusieurs années de contrecarrer l'influence russe en Afrique accusent le groupe Wagner de "commettre des violations des droits humains et d'extorquer les ressources naturelles en Afrique". En 2020, Washington a imposé des sanctions à M-Invest, société russe accusée de servir de "couverture" pour les activités des mercenaires de la société Wagner au Soudan.
Selon le Trésor américain, l'entreprise a obtenu en 2017, sous le règne du dictateur Omar el-Béchir, "des accords de concession pour explorer les ressources en or" du Soudan. Khartoum dément de son côté la présence du groupe de sécurité russe sur son sol.
Tournée africaine
La visite de 48 heures de M. Lavrov au Soudan, dernière étape d'une tournée africaine, après le Mali et la Mauritanie, s'inscrit dans la volonté de Moscou de renforcer son influence en Afrique, tandis que les Occidentaux se mobilisent pour isoler le pays depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.
Arrivé tard mercredi à Khartoum, M. Lavrov a rencontré jeudi le général Abdel Fattah el-Burhane, chef de facto du Soudan, son adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo, patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et le ministre des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq.
À l'issue de cette rencontre, le ministre russe a déclaré devant des journalistes qu'il soutenait les efforts du Soudan, pays enlisé dans une profonde crise économique et politique, pour mettre fin aux sanctions qui lui sont imposées par l'ONU.
Le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq, lors d’une conférence de presse, à l'aéroport de Khartoum le 9 février 2023. (Photo par ASHRAF SHAZLY / AFP)
Khartoum est sous le coup d'une série de sanctions et d'un embargo sur les armes, imposés en 2005 par l'ONU pendant le conflit sanglant du Darfour, dans l'ouest du pays. L'économie de ce grand pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres du monde, a été rendue exsangue par des années de sanctions économiques américaines sous le règne de M. Béchir.
La transition démocratique post-Béchir a offert un espoir: en 2020, Washington a retiré le Soudan de sa liste des pays soutenant le terrorisme et l'aide internationale est revenue. Mais le coup d'État mené le 25 octobre 2021 par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah el-Burhane, a interrompu cette transition et l'octroi de cette aide, qui ne reprendra que si les civils retrouvent le pouvoir, préviennent les bailleurs.
Avec AFP
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