Poursuivre la guerre en Ukraine, révocation des accords de désarmement nucléaire, accusation de l'Occident de vouloir "en finir" avec la Russie et d'avoir entretenu un système "décadent"... le discours tant attendu du président russe Vladimir Poutine se voulait avant tout impressionnant, probablement pour couvrir l'enlisement de son armée dans le bourbier ukrainien.
Vladimir Poutine a annoncé mardi que la Russie suspendait sa participation au traité russo-américain New Start sur le désarmement nucléaire, aggravant la rupture avec l'Occident qu'il accuse d'avoir provoqué une escalade du conflit en Ukraine.
Dans la foulée, la diplomatie russe a convoqué l'ambassadrice américaine à Moscou pour lui remettre une note exigeant des Etats-Unis le retrait des "soldats et équipements" de l'Otan en Ukraine, une référence à l'aide militaire que Kiev reçoit des Occidentaux.
Dans un discours d'une heure et quarante-cinq minutes rappelant l'époque de la Guerre froide par sa virulente rhétorique anti-occidentale, M. Poutine a aussi juré de poursuivre "méthodiquement" son offensive en Ukraine.
Peu impressionnée, la présidence ukrainienne a réagi en promettant de "chasser et punir" la Russie, à trois jours du premier anniversaire du début de l'invasion.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a quant à lui dénoncé "l'absurdité" du discours anti-occidental de M. Poutine.
Poutine a en outre marqué les esprits en annonçant la suspension du traité New Start sur le désarmement nucléaire, se disant en outre prêt à renouer avec les essais nucléaires.
"Ils veulent nous infliger une défaite stratégique, s'en prennent à nos sites nucléaires, c'est pourquoi je suis dans l'obligation d'annoncer que la Russie suspend sa participation au traité (New) Start", a déclaré le président russe.
Signé en 2010, ce traité est le dernier accord bilatéral du genre liant Russes et Américains, et vise à limiter leurs arsenaux nucléaires. La Russie avait déjà annoncé début août, suspendre les inspections prévues sur ses sites militaires.
M. Poutine a aussi appelé les forces russes à se tenir "prêtes à réaliser des essais d'armes nucléaires", au cas où les Etats-Unis en feraient en premier.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a qualifié la décision de la Russie sur New Start de "très décevante et irresponsable", tout en assurant que les Etats-Unis "restent prêts à discuter sur les armes stratégiques" avec Moscou.
Une mesure russe que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a pour sa part dit "regretter".
Dans son premier discours sur l'état de la nation en deux ans, Vladimir Poutine a juré de remplir "pas à pas, soigneusement et méthodiquement" les objectifs de son offensive en Ukraine qui a été marquée ces derniers mois par une série de revers militaires humiliants pour Moscou, mais aussi, plus récemment, par de petites avancées dans l'est.
"Juste pendant le discours du dictateur sanguinaire Poutine, l'ennemi a frappé des bâtiments d'habitation, des infrastructures essentielles", faisant au moins six morts, à Kherson, une ville du sud reconquise par l'armée ukrainienne en novembre, a à cet égard annoncé un responsable militaire régional ukrainien.
Les Occidentaux veulent "en finir avec nous une bonne fois pour toutes", a tonné M. Poutine, accusant Washington et ses alliés européens de porter "la responsabilité de l'attisement du conflit ukrainien et de ses victimes".
"Mais ils ne sont pas sans savoir qu'il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille", a ajouté le maître du Kremlin, avant de remercier "tout le peuple russe pour son courage et sa détermination" et de réclamer une minute de silence à la mémoire des soldats russes tués en Ukraine.
Évoquant les sanctions internationales qui frappent la Russie, M. Poutine estime que les Occidentaux "ne sont arrivés à rien et n'arriveront à rien", l'économie russe ayant résisté mieux qu'anticipé par les experts.
"Nous avons assuré la stabilité de la situation économique, protégé les citoyens", a-t-il noté, jugeant que les Occidentaux n'étaient pas parvenus à "déstabiliser notre société".
Signe que la répression interne accompagnant l'offensive militaire risque de s'aggraver, M. Poutine a aussi déclaré que "ceux qui ont choisi de trahir la Russie" devaient "être tenus pour responsables devant la loi".
Les déclarations du chef de l'Etat russe présentent une vision du conflit radicalement différente de celle exposée la veille à Kiev par M. Biden, qui ne devrait pas manquer de répondre à M. Poutine dans son discours mardi attendu vers 16H30 GMT, du château royal de Varsovie.
"Kiev se tient debout. La démocratie est debout", a lancé le président américain au cours de sa visite en Ukraine.
Mais au-delà d'un simple conflit militaire, M. Poutine, qui n'a cessé de se rapprocher de l'Eglise orthodoxe dont il se veut le défenseur, présente cet affrontement comme un choc de civilsations entre une Russie attachée aux valeurs "traditionnelles" et un Occident "décadent".
Mardi, il a ainsi accusé les Occidentaux d'avoir érigé "la perversion et la maltraitance des enfants, jusqu'à la pédophilie, (...), en norme".
Sans même attendre la fin du discours de M. Poutine, la Maison-Blanche a dénoncé l'"absurdité" de la rhétorique anti-occidentale du président russe.
"Personne n'attaque la Russie. Il y a une sorte d'absurdité dans l'idée selon laquelle la Russie était sous une forme de menace militaire de la part de l'Ukraine ou de qui que ce soit d'autre", a dit aux journalistes le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Georges Haddad, avec AFP
Vladimir Poutine a annoncé mardi que la Russie suspendait sa participation au traité russo-américain New Start sur le désarmement nucléaire, aggravant la rupture avec l'Occident qu'il accuse d'avoir provoqué une escalade du conflit en Ukraine.
Dans la foulée, la diplomatie russe a convoqué l'ambassadrice américaine à Moscou pour lui remettre une note exigeant des Etats-Unis le retrait des "soldats et équipements" de l'Otan en Ukraine, une référence à l'aide militaire que Kiev reçoit des Occidentaux.
Dans un discours d'une heure et quarante-cinq minutes rappelant l'époque de la Guerre froide par sa virulente rhétorique anti-occidentale, M. Poutine a aussi juré de poursuivre "méthodiquement" son offensive en Ukraine.
Peu impressionnée, la présidence ukrainienne a réagi en promettant de "chasser et punir" la Russie, à trois jours du premier anniversaire du début de l'invasion.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a quant à lui dénoncé "l'absurdité" du discours anti-occidental de M. Poutine.
Suspension du New Start
Poutine a en outre marqué les esprits en annonçant la suspension du traité New Start sur le désarmement nucléaire, se disant en outre prêt à renouer avec les essais nucléaires.
"Ils veulent nous infliger une défaite stratégique, s'en prennent à nos sites nucléaires, c'est pourquoi je suis dans l'obligation d'annoncer que la Russie suspend sa participation au traité (New) Start", a déclaré le président russe.
Signé en 2010, ce traité est le dernier accord bilatéral du genre liant Russes et Américains, et vise à limiter leurs arsenaux nucléaires. La Russie avait déjà annoncé début août, suspendre les inspections prévues sur ses sites militaires.
M. Poutine a aussi appelé les forces russes à se tenir "prêtes à réaliser des essais d'armes nucléaires", au cas où les Etats-Unis en feraient en premier.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a qualifié la décision de la Russie sur New Start de "très décevante et irresponsable", tout en assurant que les Etats-Unis "restent prêts à discuter sur les armes stratégiques" avec Moscou.
Une mesure russe que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a pour sa part dit "regretter".
"En finir" avec la Russie
Dans son premier discours sur l'état de la nation en deux ans, Vladimir Poutine a juré de remplir "pas à pas, soigneusement et méthodiquement" les objectifs de son offensive en Ukraine qui a été marquée ces derniers mois par une série de revers militaires humiliants pour Moscou, mais aussi, plus récemment, par de petites avancées dans l'est.
"Juste pendant le discours du dictateur sanguinaire Poutine, l'ennemi a frappé des bâtiments d'habitation, des infrastructures essentielles", faisant au moins six morts, à Kherson, une ville du sud reconquise par l'armée ukrainienne en novembre, a à cet égard annoncé un responsable militaire régional ukrainien.
Les Occidentaux veulent "en finir avec nous une bonne fois pour toutes", a tonné M. Poutine, accusant Washington et ses alliés européens de porter "la responsabilité de l'attisement du conflit ukrainien et de ses victimes".
"Mais ils ne sont pas sans savoir qu'il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille", a ajouté le maître du Kremlin, avant de remercier "tout le peuple russe pour son courage et sa détermination" et de réclamer une minute de silence à la mémoire des soldats russes tués en Ukraine.
Louange de l'économie russe
Évoquant les sanctions internationales qui frappent la Russie, M. Poutine estime que les Occidentaux "ne sont arrivés à rien et n'arriveront à rien", l'économie russe ayant résisté mieux qu'anticipé par les experts.
"Nous avons assuré la stabilité de la situation économique, protégé les citoyens", a-t-il noté, jugeant que les Occidentaux n'étaient pas parvenus à "déstabiliser notre société".
Signe que la répression interne accompagnant l'offensive militaire risque de s'aggraver, M. Poutine a aussi déclaré que "ceux qui ont choisi de trahir la Russie" devaient "être tenus pour responsables devant la loi".
Les déclarations du chef de l'Etat russe présentent une vision du conflit radicalement différente de celle exposée la veille à Kiev par M. Biden, qui ne devrait pas manquer de répondre à M. Poutine dans son discours mardi attendu vers 16H30 GMT, du château royal de Varsovie.
"Kiev se tient debout. La démocratie est debout", a lancé le président américain au cours de sa visite en Ukraine.
La pédophilie "en norme"
Mais au-delà d'un simple conflit militaire, M. Poutine, qui n'a cessé de se rapprocher de l'Eglise orthodoxe dont il se veut le défenseur, présente cet affrontement comme un choc de civilsations entre une Russie attachée aux valeurs "traditionnelles" et un Occident "décadent".
Mardi, il a ainsi accusé les Occidentaux d'avoir érigé "la perversion et la maltraitance des enfants, jusqu'à la pédophilie, (...), en norme".
Sans même attendre la fin du discours de M. Poutine, la Maison-Blanche a dénoncé l'"absurdité" de la rhétorique anti-occidentale du président russe.
"Personne n'attaque la Russie. Il y a une sorte d'absurdité dans l'idée selon laquelle la Russie était sous une forme de menace militaire de la part de l'Ukraine ou de qui que ce soit d'autre", a dit aux journalistes le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Georges Haddad, avec AFP
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