Aoun: la double peine
Notre génération a connu des coups durs: guerres, occupations, assassinats, attentats, dévaluation de la devise locale, pandémie, séismes, pour ne citer que ces méfaits. Mais notre génération a aussi connu Michel Aoun.

En ce jour funeste où Michel Aoun a été nommé à la tête d'un cabinet militaire de transition, ce dernier a détruit ce qu'on appelait la région Est, en plein essor, et a provoqué la mort de nombreuses personnes et le démantèlement de maintes familles, du fait d'une guerre fratricide. Le général Aoun a également été la cause de la signature de l'accord de Taëf, qui équivaut à une déclaration de guerre, actant la défaite des chrétiens. Pour aboutir à un chef exilé et à un autre en prison.

Michel Aoun est à l'origine de tout cela. En 2005, il est retourné au Liban et a déclenché de nouvelles batailles, cette fois sans armes, en abandonnant ses anciens slogans. Il est allé jusqu'à faire le contraire de ce qu'il prêchait en couvrant les armes du Hezbollah et en normalisant les rapports avec le régime baassiste, se remémorant sa fameuse déclaration “je ne suis qu’un fantassin dans l’armée d’Al-Assad”, ce qui lui a permis d'accéder à la présidence de la République.

Une fois élu, les catastrophes se sont succédé, son mandat étant le pire de l’histoire du Liban. De son temps, le pays a connu des crises sans fin et une instabilité percutante, entraînant des conflits, des batailles et des tensions. Nous avons écopé non seulement de Michel Aoun, mais de Gebran Bassil aussi. Une double peine.

Si nous avons vécu dans une époque marquée par l'héritage de Michel Aoun, principalement noir, la justice connaît aussi des jours sombres avec Ghada Aoun.


Certes, le Liban a connu de grands magistrats qui ont rendu des jugements “au nom du peuple”. Le pays a aussi connu des magistrats qui ont vendu leur conscience pour quelques pièces, pour quelques positions, ou de peur d’être assassinés. Le Liban a connu Ghada Aoun aussi, un nouveau spécimen qui n'a pas son pareil. Un modèle de rancune, de rancœur et de morbidité qui a entraîné, volontairement, la mort de mon ami Michel Mecattaf.

Ghada Aoun fait cavalier seul, mais elle œuvre aussi pour le compte du général Aoun et de M. Bassil. Elle ne comparaît ni devant le Conseil supérieur de la magistrature, ni devant l’Inspection judiciaire. Elle met la main sur des dossiers qui ne relèvent pas de ses compétences comme en témoignent sa descente faite à la Banque centrale, l’envoi d’ordinateurs de la compagnie Mecattaf à des endroits inconnus et, plus récemment, sa guerre menée contre “certaines” banques à des fins purement politiques, sans se soucier des répercussions graves que pareille entreprise pourrait avoir. Nous sommes actuellement témoins des agissements d’une juge qui fait fi des lois et de la logique, une juge capable de tout, tant que ses supérieurs politiques lui demandent de le faire. Une magistrate parfaitement capable de tweeter et d'émettre des jugements sur Twitter, ce qui va à l'encontre de la loi.

Ainsi, les Libanais auront écopé de deux peines:  Michel Aoun et Ghada Aoun. Que Dieu leur vienne en aide. Peut-être qu'Il pourrait leur envoyer un autre Aoun, qui aime son peuple et son armée, un Aoun que le peuple attend avec le peu de patience qui lui reste…

Ce n'est peut-être qu'à ce moment-là que le fameux slogan "Aoun est un cadeau du ciel" prendra tout son sens.
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