©"Les chenilles" des soeurs Keserwany récompensé par l'Ours d'or du court-métrage.
Un documentaire sur la psychiatrie du Français Nicolas Philibert a décroché samedi l’Ours d’Or à la Berlinale, qui a décerné son prix d’interprétation à une fillette espagnole de seulement 8 ans, pour un film sur l’enfance et la transidentité. En revanche, et pour notre plus grande fierté, l’Ours d’or du meilleur court métrage est allé à Les chenilles des réalisatrices libanaises Michelle et Noel Keserwany.
Le réalisateur français Nicolas Philibert pose avec "l'Ours d'or du meilleur film" pour "Sur l'Adamant"
La Berlinale, qui a toujours été le plus politique des grands festivals, a doublé cette image cette année, en se concentrant sur plusieurs sujets d’actualité brûlants, notamment les manifestations en cours en Iran, la dévastation causée par les récents tremblements de terre en Turquie et en Syrie, et, surtout, la guerre en cours en Ukraine. Un message vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky a ouvert la Berlinale de cette année, et le dernier soir, une femme est montée sur le tapis rouge pour agiter le drapeau ukrainien, un signe de défi un an et un jour après que la Russie a lancé son invasion à grande échelle du pays.
Détenteur de l’Ours d’or, Nicolas Philibert âgé de 72 ans offre une plongée dans l’univers psychiatrique, premier film d’une trilogie à ce sujet. Sans voix off, scrutant les visages des patients accueillis chaque jour sur une péniche amarrée sur la Seine à Paris, baptisée L’Adamant est « une tentative de renverser l’image que nous avons des personnes atteintes de folie », a-t-il expliqué en recevant son prix. « Les personnes les plus folles ne sont pas celles que l’on croit », a ajouté le réalisateur de ce documentaire au long cours. Un autre Français, Philippe Garrel, 74 ans a reçu l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur pour Le Grand Chariot, un film aux airs de testament artistique tourné avec ses enfants.
Le jury a aussi récompensé la performance d’une fillette de 8 ans, l’Espagnole Sofia Ôtera, pour son rôle dans 20.000 espèces d’abeilles. L’actrice en herbe a reçu, les larmes aux yeux, le prix de la meilleure interprétation, qui est non-genré et remplace à Berlin celui du meilleur acteur ou de la meilleure actrice.
L’actrice trans autrichienne Thea Ehre a reçu le prix d’interprétation pour un personnage secondaire pour son rôle dans Till The End of The Night, et le penseur Paul B. Preciado, figure incontournable sur ces questions, a été récompensé dans les sections parallèles pour son premier film (Orlando, ma biographie politique).
Sean Penn a, quant à lui, présenté un documentaire sur l’Ukraine dans lequel il a consigné les horreurs subies depuis que la Russie livre à ce pays une guerre impitoyable. Notons, sans surprise, que le légendaire réalisateur Steven Spielberg a reçu un Ours d’or d’honneur amplement mérité.
L’Ours d’or du meilleur court métrage est allé à Les chenilles des réalisatrices libanaises Michelle et Noel Keserwany.
« C’est entre les seins des femmes que les cocons devraient être placés pour éclore ».
Inspiré par cette imagerie et par les conditions de travail des femmes ouvrières dans les ateliers de soierie au 19e siècle entre la ville de Lyon et le Levant, notamment au mont Liban, ce film aborde une histoire contemporaine sur le déplacement, les conditions de travail, l’effet des événements historiques sur nos vies modernes, nos propres fragilités après des déceptions et des traumatismes consécutifs, et notre sens de la résistance à travers l’histoire d’une rencontre entre deux femmes.
Par le biais de chansons satiriques et incisives, de scénarios et d’autres formes narratives, Michelle et Noel Keserwany renversent les attentes et déconstruisent les dynamiques de pouvoir conventionnelles par des détournements sarcastiques et des commentaires acerbes sur les injustices persistantes et les développements sociopolitiques actuels. Dans leur travail, le langage permet à la fois de rectifier des déséquilibres tels que l’inégalité et la corruption, et de révéler des codes inhérents à la classe et au statut. Les projets des sœurs Keserwany manifestent leur volonté de faire entendre la voix et les récits de femmes, quel que soit leur parcours, par le biais de collaborations qui encouragent les participantes à s’exprimer plus librement. Ainsi, elles témoignent du potentiel des pratiques communautaires et collectives à favoriser l’expression de la vulnérabilité comme forme d’autonomisation et d’émancipation.
Le réalisateur français Nicolas Philibert pose avec "l'Ours d'or du meilleur film" pour "Sur l'Adamant"
La Berlinale, qui a toujours été le plus politique des grands festivals, a doublé cette image cette année, en se concentrant sur plusieurs sujets d’actualité brûlants, notamment les manifestations en cours en Iran, la dévastation causée par les récents tremblements de terre en Turquie et en Syrie, et, surtout, la guerre en cours en Ukraine. Un message vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky a ouvert la Berlinale de cette année, et le dernier soir, une femme est montée sur le tapis rouge pour agiter le drapeau ukrainien, un signe de défi un an et un jour après que la Russie a lancé son invasion à grande échelle du pays.
Détenteur de l’Ours d’or, Nicolas Philibert âgé de 72 ans offre une plongée dans l’univers psychiatrique, premier film d’une trilogie à ce sujet. Sans voix off, scrutant les visages des patients accueillis chaque jour sur une péniche amarrée sur la Seine à Paris, baptisée L’Adamant est « une tentative de renverser l’image que nous avons des personnes atteintes de folie », a-t-il expliqué en recevant son prix. « Les personnes les plus folles ne sont pas celles que l’on croit », a ajouté le réalisateur de ce documentaire au long cours. Un autre Français, Philippe Garrel, 74 ans a reçu l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur pour Le Grand Chariot, un film aux airs de testament artistique tourné avec ses enfants.
Le jury a aussi récompensé la performance d’une fillette de 8 ans, l’Espagnole Sofia Ôtera, pour son rôle dans 20.000 espèces d’abeilles. L’actrice en herbe a reçu, les larmes aux yeux, le prix de la meilleure interprétation, qui est non-genré et remplace à Berlin celui du meilleur acteur ou de la meilleure actrice.
L’actrice trans autrichienne Thea Ehre a reçu le prix d’interprétation pour un personnage secondaire pour son rôle dans Till The End of The Night, et le penseur Paul B. Preciado, figure incontournable sur ces questions, a été récompensé dans les sections parallèles pour son premier film (Orlando, ma biographie politique).
Sean Penn a, quant à lui, présenté un documentaire sur l’Ukraine dans lequel il a consigné les horreurs subies depuis que la Russie livre à ce pays une guerre impitoyable. Notons, sans surprise, que le légendaire réalisateur Steven Spielberg a reçu un Ours d’or d’honneur amplement mérité.
L’Ours d’or du meilleur court métrage est allé à Les chenilles des réalisatrices libanaises Michelle et Noel Keserwany.
« C’est entre les seins des femmes que les cocons devraient être placés pour éclore ».
Inspiré par cette imagerie et par les conditions de travail des femmes ouvrières dans les ateliers de soierie au 19e siècle entre la ville de Lyon et le Levant, notamment au mont Liban, ce film aborde une histoire contemporaine sur le déplacement, les conditions de travail, l’effet des événements historiques sur nos vies modernes, nos propres fragilités après des déceptions et des traumatismes consécutifs, et notre sens de la résistance à travers l’histoire d’une rencontre entre deux femmes.
Par le biais de chansons satiriques et incisives, de scénarios et d’autres formes narratives, Michelle et Noel Keserwany renversent les attentes et déconstruisent les dynamiques de pouvoir conventionnelles par des détournements sarcastiques et des commentaires acerbes sur les injustices persistantes et les développements sociopolitiques actuels. Dans leur travail, le langage permet à la fois de rectifier des déséquilibres tels que l’inégalité et la corruption, et de révéler des codes inhérents à la classe et au statut. Les projets des sœurs Keserwany manifestent leur volonté de faire entendre la voix et les récits de femmes, quel que soit leur parcours, par le biais de collaborations qui encouragent les participantes à s’exprimer plus librement. Ainsi, elles témoignent du potentiel des pratiques communautaires et collectives à favoriser l’expression de la vulnérabilité comme forme d’autonomisation et d’émancipation.
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