Quoi de plus insolite que de devenir un «coach vocal»? Pourtant c’est le métier que s’est choisi Elène Golgevit en version opéra. En effet, une flopée de stars et pépites du milieu en France sont passées ces dix dernières années entre les mains de celle qui est devenue «l'oreille externe» de chanteurs lyriques.
Un coach vocal, c'est comme un professeur de chant, avec en plus un véritable accompagnement qui va de la technique de voix au conseil en matière de répertoire. Coach de chanteuses établies, comme Sabine Devieilhe et Julie Fuchs, ou de découvertes des dernières années, comme Eva Zaïcik ou Adèle Charvet, Elène Golgevit, elle-même chanteuse émérite et professeure au Conservatoire de Paris, travaille aux côtés de deux nouvelles révélations aux Victoires de la musique classique cette année, Marine Chagnon et Edwin Fardini.
La soprano star Julie Fuchs, qu’elle accompagne depuis une dizaine d’années, la décrit comme sa «petite fée». «Ça avait commencé par du bouche-à-oreille et, aujourd’hui, j’ai des chanteurs à l’international qui me sollicitent et je donne des masterclass à l’étranger», affirme Elène Golgevit.
Née en Bretagne (ouest) d’une mère pianiste et d’un père violoniste avant de grandir à Montpellier (sud), elle est tombée amoureuse de l’art de la transmission vocale très tôt, dans une maison où tout le monde chantait.
«Ma grand-mère paternelle, une juive polonaise engagée dans la Résistance et rescapée d’Auschwitz, me racontait comment elle reconstituait avec un groupe de femmes au camp les pièces, les chansons yiddish et les poésies qu’elles avaient connues», confie Elène Golgevit. Et du côté maternel, «un mélange du Maroc, d’Algérie et d’Espagne» où la musique populaire est très présente.
C’est au Conservatoire de Montpellier, où elle excelle en chant et en flûte traversière, qu’elle découvre «le plaisir de façonner sa voix». Puis elle part en Italie, à Pise (nord), où elle se perfectionne auprès d’un maestro, Roberto Caverni. «En Italie, l’image du maçon qui chante les airs d’opéra, ce n’est pas une légende», sourit-elle. «On était un petit groupe de Français dans la classe et le maestro nous disait: «Vous, les Français, vous travaillez sur le muscle et non sur l’énergie du souffle. Quand vous aurez compris que le souffle est votre ami et que vous n’avez pas besoin d’heures pour vous échauffer, vous chanterez différemment», se souvient-elle. À son retour en France à 24 ans, elle complète ses connaissances en se formant auprès d’un phoniatre, Benoît Amy de la Bretèque, spécialiste des questions d’éducation et de rééducation de la voix.
Mais à quoi sert exactement un coach vocal?
Il y a bien sûr la partie technique: «On est l’oreille externe des chanteurs. On leur apprend à connaître leur corps, leur respiration, car, le souffle, c’est une multitude de muscles en action, c’est de l’orfèvrerie», explique Mme Golgevit. Elle détecte aussi les voix fatiguées ou celles en forçage vocal. «C’est là toute la vigilance du coaching, sans compter le choix de répertoire», dit la professeure, qui n’hésite pas à conseiller les agents des chanteurs sur le timing des rôles.
Mais au-delà de la technique, elle repère les pépites surtout pour leur sensibilité et leur singularité. «Beaucoup de gens viennent me voir, car on leur a dit: ‘Elle fait de la technique’. Mais la performance ne m’intéresse pas, car, au bout d’un moment, on s’ennuie. Ce qui est important, c’est la différence entre un chanteur et un artiste», souligne la coach, qui peut être parfois touchée par une aspérité qui va faire le charme de la voix.
«Pour le public, on n’a pas besoin d’être spécialiste pour apprécier un artiste, poursuit-elle, la question est: êtes-vous émus ou pas?»
Avec AFP
Un coach vocal, c'est comme un professeur de chant, avec en plus un véritable accompagnement qui va de la technique de voix au conseil en matière de répertoire. Coach de chanteuses établies, comme Sabine Devieilhe et Julie Fuchs, ou de découvertes des dernières années, comme Eva Zaïcik ou Adèle Charvet, Elène Golgevit, elle-même chanteuse émérite et professeure au Conservatoire de Paris, travaille aux côtés de deux nouvelles révélations aux Victoires de la musique classique cette année, Marine Chagnon et Edwin Fardini.
La soprano star Julie Fuchs, qu’elle accompagne depuis une dizaine d’années, la décrit comme sa «petite fée». «Ça avait commencé par du bouche-à-oreille et, aujourd’hui, j’ai des chanteurs à l’international qui me sollicitent et je donne des masterclass à l’étranger», affirme Elène Golgevit.
Née en Bretagne (ouest) d’une mère pianiste et d’un père violoniste avant de grandir à Montpellier (sud), elle est tombée amoureuse de l’art de la transmission vocale très tôt, dans une maison où tout le monde chantait.
«Ma grand-mère paternelle, une juive polonaise engagée dans la Résistance et rescapée d’Auschwitz, me racontait comment elle reconstituait avec un groupe de femmes au camp les pièces, les chansons yiddish et les poésies qu’elles avaient connues», confie Elène Golgevit. Et du côté maternel, «un mélange du Maroc, d’Algérie et d’Espagne» où la musique populaire est très présente.
C’est au Conservatoire de Montpellier, où elle excelle en chant et en flûte traversière, qu’elle découvre «le plaisir de façonner sa voix». Puis elle part en Italie, à Pise (nord), où elle se perfectionne auprès d’un maestro, Roberto Caverni. «En Italie, l’image du maçon qui chante les airs d’opéra, ce n’est pas une légende», sourit-elle. «On était un petit groupe de Français dans la classe et le maestro nous disait: «Vous, les Français, vous travaillez sur le muscle et non sur l’énergie du souffle. Quand vous aurez compris que le souffle est votre ami et que vous n’avez pas besoin d’heures pour vous échauffer, vous chanterez différemment», se souvient-elle. À son retour en France à 24 ans, elle complète ses connaissances en se formant auprès d’un phoniatre, Benoît Amy de la Bretèque, spécialiste des questions d’éducation et de rééducation de la voix.
Mais à quoi sert exactement un coach vocal?
Il y a bien sûr la partie technique: «On est l’oreille externe des chanteurs. On leur apprend à connaître leur corps, leur respiration, car, le souffle, c’est une multitude de muscles en action, c’est de l’orfèvrerie», explique Mme Golgevit. Elle détecte aussi les voix fatiguées ou celles en forçage vocal. «C’est là toute la vigilance du coaching, sans compter le choix de répertoire», dit la professeure, qui n’hésite pas à conseiller les agents des chanteurs sur le timing des rôles.
Mais au-delà de la technique, elle repère les pépites surtout pour leur sensibilité et leur singularité. «Beaucoup de gens viennent me voir, car on leur a dit: ‘Elle fait de la technique’. Mais la performance ne m’intéresse pas, car, au bout d’un moment, on s’ennuie. Ce qui est important, c’est la différence entre un chanteur et un artiste», souligne la coach, qui peut être parfois touchée par une aspérité qui va faire le charme de la voix.
«Pour le public, on n’a pas besoin d’être spécialiste pour apprécier un artiste, poursuit-elle, la question est: êtes-vous émus ou pas?»
Avec AFP
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