Le directeur général de l'AIEA serait-il un magicien? Ou bien l'Iran lâche du lest pour éviter des sanctions? Quelle que soit la raison, Téhéran a pris une décision très importante samedi en acceptant de rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites nucléaires et d'augmenter le rythme des inspections. Le régime attend désormais la réaction des Occidentaux, toujours sous le choc après la découverte, la semaine dernière, de l'uranium de qualité militaire dans une usine iranienne.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a salué samedi après une visite à Téhéran "un pas dans la bonne direction", l'Iran ayant accepté de rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites nucléaires et d'augmenter le rythme des inspections. En outre, le nombre de visites à l'usine souterraine de Fordo, où ont été récemment détectées des particules d'uranium enrichies à un niveau proche du seuil de la bombe atomique, va être relevé de 50%.
Rafael Grossi lors de sa conférence de presse avec le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami.
De retour en Autriche, où siège l'Agence, après deux jours de réunions en Iran et un entretien notamment avec le président Ebrahim Raïssi, M. Grossi a insisté sur l'importance de ces avancées "très concrètes". Car la République islamique avait fortement limité les inspections et débranché des caméras de surveillance l'an dernier, plongeant l'AIEA dans le flou, dans un contexte de détérioration des relations entre l'Iran et les puissances occidentales.
"Nous avons stoppé l'hémorragie d'informations" dont dispose l'AIEA, a estimé M. Grossi. Ces derniers mois, faute de surveillance suffisante, l'Agence avait dit ne plus être en mesure de garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. "C'est très, très important", "en particulier dans la perspective de ranimer l'accord" de 2015 qui limitait les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales.
A Téhéran, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, avait appelé les protagonistes des discussions à faire aussi un geste. "Les trois pays européens et d'autres pays ne se concentrent que sur les obligations iraniennes dans le cadre du JCPOA. Ils ont aussi des obligations qu'ils doivent assumer", a-t-il dit.
Le chef de l'AIEA a été reçu par le président iranien Ebrahim Raïssi.
"L'Iran ne sacrifiera jamais ses intérêts nationaux", a souligné M. Eslami, tandis que le président Raïssi a également insisté auprès de M. Grossi sur la défense des "droits de la nation iranienne".
Le chef de l'agence onusienne doit désormais présenter les résultats de sa visite lors d'un Conseil des gouverneurs de l'AIEA prévu la semaine prochaine à Vienne.
Malgré les avancées obtenues, "l'annonce d'aujourd'hui n'est pas suffisante pour réduire le risque grandissant de prolifération posé par l'Iran", a réagi Kelsey Davenport, experte de l'Arms Control Association. Les États-Unis et les Européens "devraient chercher à capitaliser sur cet élan en donnant une impulsion diplomatique qui réengagerait l'Iran dans les négociations", a-t-elle dit en référence à une possible résolution en réaction à la découverte de Fordo.
L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, s'est justifié en faisant état "de fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement et en assurant "n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%", comme l'a répété samedi M. Eslami.
La France a néanmoins jugé jeudi qu'il s'agissait d'"un développement sans précédent et extrêmement grave".
Samedi, Rafael Grossi n'a pas voulu être alarmiste sur ce point: "On a détecté un certain niveau et ensuite nous avons demandé des éclaircissements. Mais en observant continuellement l'installation, nous avons constaté qu'il n'y a pas eu de production ou d'accumulation d'uranium" à ce niveau, a-t-il précisé.
Concernant la découverte l'an dernier de traces d'uranium enrichi sur trois sites non déclarés, l'Iran avait fait l'objet d'un rappel à l'ordre lors de la dernière réunion de l'AIEA, en novembre 2022, pour son manque de coopération.
Roger Barake, avec AFP
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a salué samedi après une visite à Téhéran "un pas dans la bonne direction", l'Iran ayant accepté de rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites nucléaires et d'augmenter le rythme des inspections. En outre, le nombre de visites à l'usine souterraine de Fordo, où ont été récemment détectées des particules d'uranium enrichies à un niveau proche du seuil de la bombe atomique, va être relevé de 50%.
Rafael Grossi lors de sa conférence de presse avec le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami.
De retour en Autriche, où siège l'Agence, après deux jours de réunions en Iran et un entretien notamment avec le président Ebrahim Raïssi, M. Grossi a insisté sur l'importance de ces avancées "très concrètes". Car la République islamique avait fortement limité les inspections et débranché des caméras de surveillance l'an dernier, plongeant l'AIEA dans le flou, dans un contexte de détérioration des relations entre l'Iran et les puissances occidentales.
"Nous avons stoppé l'hémorragie d'informations" dont dispose l'AIEA, a estimé M. Grossi. Ces derniers mois, faute de surveillance suffisante, l'Agence avait dit ne plus être en mesure de garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. "C'est très, très important", "en particulier dans la perspective de ranimer l'accord" de 2015 qui limitait les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales.
A Téhéran, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, avait appelé les protagonistes des discussions à faire aussi un geste. "Les trois pays européens et d'autres pays ne se concentrent que sur les obligations iraniennes dans le cadre du JCPOA. Ils ont aussi des obligations qu'ils doivent assumer", a-t-il dit.
Le chef de l'AIEA a été reçu par le président iranien Ebrahim Raïssi.
"L'Iran ne sacrifiera jamais ses intérêts nationaux", a souligné M. Eslami, tandis que le président Raïssi a également insisté auprès de M. Grossi sur la défense des "droits de la nation iranienne".
Le chef de l'agence onusienne doit désormais présenter les résultats de sa visite lors d'un Conseil des gouverneurs de l'AIEA prévu la semaine prochaine à Vienne.
Malgré les avancées obtenues, "l'annonce d'aujourd'hui n'est pas suffisante pour réduire le risque grandissant de prolifération posé par l'Iran", a réagi Kelsey Davenport, experte de l'Arms Control Association. Les États-Unis et les Européens "devraient chercher à capitaliser sur cet élan en donnant une impulsion diplomatique qui réengagerait l'Iran dans les négociations", a-t-elle dit en référence à une possible résolution en réaction à la découverte de Fordo.
L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, s'est justifié en faisant état "de fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement et en assurant "n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%", comme l'a répété samedi M. Eslami.
La France a néanmoins jugé jeudi qu'il s'agissait d'"un développement sans précédent et extrêmement grave".
Samedi, Rafael Grossi n'a pas voulu être alarmiste sur ce point: "On a détecté un certain niveau et ensuite nous avons demandé des éclaircissements. Mais en observant continuellement l'installation, nous avons constaté qu'il n'y a pas eu de production ou d'accumulation d'uranium" à ce niveau, a-t-il précisé.
Concernant la découverte l'an dernier de traces d'uranium enrichi sur trois sites non déclarés, l'Iran avait fait l'objet d'un rappel à l'ordre lors de la dernière réunion de l'AIEA, en novembre 2022, pour son manque de coopération.
Roger Barake, avec AFP
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