Pogacar annonce la couleur pour le Tour de France
Trois victoires d'étape pour un triomphe sans discussion: Tadej Pogacar a survolé son premier Paris-Nice après un ultime récital dimanche sur la Promenade des Anglais, et prend déjà date pour le Tour de France.

Sur la plus haute marche du podium, maillot jaune sur le dos et lion en peluche à la main, le Slovène s'est offert la première répétition générale en vue de la grand-messe de juillet où il aimerait revivre la même scène et prendre sa revanche sur son rival danois Jonas Vingegaard qui l'avait détrôné l'an dernier.

Pour l'heure, le patron c'est lui. Dimanche, sur une Promenade des Anglais baignée dans un soleil estival, il a parachevé son œuvre avec un nouveau numéro en solo dans le col d'Eze pour distancer définitivement le Français David Gaudu, épatant deuxième au général à 53 secondes du phénomène, et Vingegaard, "pas encore à 100%" et relégué à 1 min 39.

"Je n'avais encore jamais participé à cette course. Ç'a toujours été mon but de gagner Paris-Nice, c'était même un rêve", a commenté le spectaculaire Slovène après avoir franchi la ligne en faisant une révérence théâtrale au public.

"Si je ne gagne plus rien jusqu'à la fin de la saison, elle sera quand-même réussie", a-t-il ajouté, sans qu'on soit vraiment obligé de le croire.

Déjà neuf victoires

Car "Pogi" est insatiable. Il compte désormais neuf succès en treize jours de course en 2023, dont deux classements généraux, avec une victoire dans le Tour d'Andalousie en plus de celle de la semaine. Et, même si juillet est encore loin, il a marqué des points en vue du Tour de France face à Vingegaard, qui avoue avoir "encore du boulot".

"Il reste beaucoup de courses d'ici là, a relativisé Pogacar. L'année dernière à Tirreno Adriatico, je me sentais encore plus fort car je revenais d'un stage en altitude. Et ça n'a pas empêché Jonas de me battre ensuite au Tour." La 81e édition de Paris-Nice a été animée de bout en bout par les trois premiers du classement avec de belles passes d'armes mercredi à la Loge des Gardes, samedi dans le col de la Couillole et dimanche lors d'une étape truffée de côtes furieuses, sans un mètre de plat.


On attendait le duel entre Pogacar et Vingegaard, leur première confrontation lors d'une course par étapes depuis le Tour 2022. Ils ont été rejoints dans le combat par Gaudu, encore jamais vu aussi incisif et qui a su hisser son niveau à hauteur des deux géants.

"L'attaque est la meilleure défense"

"Je n'étais pas dans une aussi bonne journée qu'hier. Quand Pogacar est parti je n'ai pas pu y aller. Il n'y a rien à regretter. Mais on a vu que sur certaines journées je peux rivaliser", a souligné le grimpeur breton de la Groupama-FDJ, qui ne s'est pas contenté de suivre les meilleurs cette semaine mais est allé les défier à la pédale.

Dans l'ensemble, les coureurs français ont été au rendez-vous avec deux autres représentants dans le Top 10 - Romain Bardet (7e à 3:19) et Pavel Sivakov (9e à 4:05) - et neuf dans le Top 20.

Mais dimanche, personne n'a pu suivre le prodige slovène lorsqu'il s'est envolé dans la partie la plus raide du col d'Eze, le chemin des Vinaigriers, à quatre kilomètres du sommet et une vingtaine de bornes de l'arrivée. Derrière, on a retrouvé Gaudu et Vingegaard, accompagnés par Matteo Jorgenson et Simon Yates, dans un groupe de chasse.

Même à quatre, ils n'ont réussi à combler qu'une partie de leur retard dans la longue descente vers Nice et l'arrivée sur la Promenade des Anglais où Vingegaard a réglé le petit groupe au sprint. "L'attaque est la meilleure défense. Je connais ces routes par cœur, je m'entraîne souvent par ici. Je savais ce que j'avais à faire pour arriver seul au sommet", a conclu Pogacar.

Résidant monégasque, il sévira le week-end prochain non loin de là, de l'autre côté de la frontière avec l'Italie, sur les routes de Milan-Sanremo où il fera encore partie des favoris.

AFP
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