De nombreux rassemblements en opposition à la réforme des retraites et l'usage du 49-3 par le gouvernement ont eu lieu à travers la France. La crainte d'une radicalisation de la contestation a mené les autorités à interdire tout rassemblement sur la place de la Concorde, faisant état de "risques sérieux de troubles à l'ordre public". En parallèle, les actions de blocage se multiplient dans les raffineries.

Les opposants à la réforme des retraites en France ont continué samedi à exprimer leur colère avec de nouveaux rassemblements et des blocages grandissants dans les raffineries, deux jours après la décision de l'exécutif de passer en force au Parlement.

La crainte d'une radicalisation de la contestation a conduit les autorités à interdire tout rassemblement sur la place parisienne de la Concorde, proche de l'Assemblée nationale et du palais présidentiel de l'Élysée, où des heurts ont éclaté jeudi et vendredi au soir.

Depuis la décision jeudi du gouvernement de faire adopter la réforme sans vote à l'Assemblée nationale, la mobilisation s'est durcie, portée par de jeunes militants peu nombreux mais lassés des manifestations massives qui se succèdent depuis mi-janvier pour s'opposer au relèvement de 62 à 64 ans de l'âge de départ à la retraite.

La crainte d'une radicalisation de la contestation a conduit les autorités à interdire tout rassemblement sur la place parisienne de la Concorde, proche de l'Assemblée nationale et du palais présidentiel de l'Élysée, où des heurts ont éclaté jeudi et vendredi au soir. (AFP)

Pour justifier l'interdiction de rassemblements samedi à Concorde, la préfecture a fait état de "risques sérieux de troubles à l'ordre et à la sécurité publics".

Dénonçant "un déni de démocratie", l'intersyndicale a appelé à intensifier la mobilisation alors que le gouvernement fera face lundi à deux motions de censure qui, en cas d'adoption, conduiraient à son renversement à l'abandon de ce projet sur lequel Emmanuel Macron joue beaucoup de son crédit.


Syndicat classé à gauche, la CGT a marqué les esprits en annonçant samedi que la plus grande raffinerie du pays, située en Normandie (nord-ouest) et exploitée par TotalEnergies, avait commencé à être mise à l'arrêt.

Les opposants à la réforme des retraites en France ont continué samedi à exprimer leur colère avec de nouveaux rassemblements et des blocages grandissants dans les raffineries, deux jours après la décision de l'exécutif de passer en force au Parlement. (AFP)

Un cap a ainsi été franchi. Depuis le début du mouvement, les expéditions de carburant ont été bloquées mais aucune des sept raffineries françaises n'avait été totalement mise à l'arrêt.

Très lourde techniquement, l'opération prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service du pays mais elle pourrait faire tâche d'huile.

Au moins deux autres raffineries, celle de PetroIneos à Lavéra (sud-est) et celle de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher (nord-ouest), pourraient être mises à l'arrêt au plus tard lundi, a prévenu le syndicat CGT.

Le ministre français de l'Industrie Roland Lescure a laissé entendre samedi que le gouvernement pourrait répliquer en procèdent à des réquisitions d'agents.

Sami Erchoff avec AFP
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